« Solitude » : différence entre les versions
Rilke +1 Balise : Éditeur de wikicode 2017 |
Liens wikiquote Balise : Éditeur de wikicode 2017 |
||
Ligne 36 : | Ligne 36 : | ||
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=46|section=IV. La brigade des jeux|ISBN=978-2-07-027695-0}} |
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=46|section=IV. La brigade des jeux|ISBN=978-2-07-027695-0}} |
||
== Romain Gary == |
== [[Romain Gary]] == |
||
{{citation|citation= Mon nez n'est plus ce qu'il était autrefois. On a dû me le refaire entièrement dans un hôpital de la R.A.F. Pendant la guerre, à la suite d'un méchant accident d'avion, mais quoi, il est toujours là, j'ai continué à respirer à travers plusieurs républiques et, encore en ce moment, couché entre ciel et terre, lorsque mon vieux besoin d'amitié me reprend et que je pense à mon chat Mortimer, enterré dans un jardin de Chelsea, à mes chats Nicolas, Humphrey, Gaucho et à Gaston, le chien sans race, qui m'ont tous quitté depuis longtemps, il me suffit de lever la main et de toucher le bout de mon nez pour m'imaginer qu'il me reste encore de la compagnie.}} |
{{citation|citation= Mon nez n'est plus ce qu'il était autrefois. On a dû me le refaire entièrement dans un hôpital de la R.A.F. Pendant la guerre, à la suite d'un méchant accident d'avion, mais quoi, il est toujours là, j'ai continué à respirer à travers plusieurs républiques et, encore en ce moment, couché entre ciel et terre, lorsque mon vieux besoin d'amitié me reprend et que je pense à mon chat Mortimer, enterré dans un jardin de Chelsea, à mes chats Nicolas, Humphrey, Gaucho et à Gaston, le chien sans race, qui m'ont tous quitté depuis longtemps, il me suffit de lever la main et de toucher le bout de mon nez pour m'imaginer qu'il me reste encore de la compagnie.}} |
||
{{Réf Livre |
{{Réf Livre |
||
|titre=La Promesse de l'aube |
|titre=La Promesse de l'aube |
||
|auteur=Romain Gary |
|auteur=[[Romain Gary]] |
||
|éditeur=Gallimard |
|éditeur=Gallimard |
||
|collection=Folio |
|collection=Folio |
||
Ligne 60 : | Ligne 60 : | ||
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=238|partie=III|section=Sans lieu ni date|ISBN=2-07-032341-2}} |
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=238|partie=III|section=Sans lieu ni date|ISBN=2-07-032341-2}} |
||
== Gabriel Matzneff == |
== [[Gabriel Matzneff]] == |
||
{{citation |
{{citation |
||
|citation=[...] la liberté fait peur aux gens. Ils n'aiment ni la liberté, ni la solitude, c'est la même chose, et ils se jettent avec ivresse dans tout ce qui est propre à les délivrer d'eux-mêmes, et à les prendre en charge.}} |
|citation=[...] la liberté fait peur aux gens. Ils n'aiment ni la liberté, ni la solitude, c'est la même chose, et ils se jettent avec ivresse dans tout ce qui est propre à les délivrer d'eux-mêmes, et à les prendre en charge.}} |
||
{{Réf Livre |
{{Réf Livre |
||
|titre= Les Passions schismatiques |
|titre= Les Passions schismatiques |
||
|auteur= Gabriel Matzneff |
|auteur= [[Gabriel Matzneff]] |
||
|éditeur= Stock |
|éditeur= Stock |
||
|année= 1977 |
|année= 1977 |
||
Ligne 94 : | Ligne 94 : | ||
{{citation|[...] j'ai besoin de ''solitude'', je veux dire de guérison, de retour à moi, du souffle d'un air pur qui circule librement... Tout mon ''Zarathoustra'' n'est qu'un dithyrambe en l'honneur de la solitude, ou, si l'on m'a compris, en l'honneur de la ''pureté''... Heureusement, pas en l'honneur de la pure niaiserie ! — Qui sait voir les couleurs l'appellera adamantine... Le dégoût de l'homme, de la « canaille », fut toujours mon plus grand péril...}} |
{{citation|[...] j'ai besoin de ''solitude'', je veux dire de guérison, de retour à moi, du souffle d'un air pur qui circule librement... Tout mon ''Zarathoustra'' n'est qu'un dithyrambe en l'honneur de la solitude, ou, si l'on m'a compris, en l'honneur de la ''pureté''... Heureusement, pas en l'honneur de la pure niaiserie ! — Qui sait voir les couleurs l'appellera adamantine... Le dégoût de l'homme, de la « canaille », fut toujours mon plus grand péril...}} |
||
{{Réf Livre|titre=L’Antéchrist suivi de Ecce Homo|auteur=Friedrich Nietzsche|éditeur=Gallimard|collection=Folio Essais|année=2006|page=110|section=Ecce Homo|partie=Pourquoi je suis si sage|année d'origine=1888-1908|ISBN=978-2-07-032557-3}} |
{{Réf Livre|titre=L’Antéchrist suivi de Ecce Homo|auteur=[[Friedrich Nietzsche]]|éditeur=Gallimard|collection=Folio Essais|année=2006|page=110|section=Ecce Homo|partie=Pourquoi je suis si sage|année d'origine=1888-1908|ISBN=978-2-07-032557-3}} |
||
== [[Blaise Pascal]] == |
== [[Blaise Pascal]] == |
||
{{Citation|[...] tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.}} |
{{Citation|[...] tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.}} |
||
{{réf Livre|titre=Pensées|auteur=Blaise Pascal|éditeur=Gallimard (édition de Michel Le Guern)|collection=Folio classique|année=1977|page=118|ISBN=2070316254|section=fragment 126|s=Pensées}} |
{{réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Blaise Pascal]]|éditeur=Gallimard (édition de Michel Le Guern)|collection=Folio classique|année=1977|page=118|ISBN=2070316254|section=fragment 126|s=Pensées}} |
||
== [[Octavio Paz]] == |
== [[Octavio Paz]] == |
||
Ligne 121 : | Ligne 121 : | ||
== [[Jean-Jacques Rousseau]] == |
== [[Jean-Jacques Rousseau]] == |
||
{{citation|citation=C'est de cette époque que je puis dater mon entier renoncement au monde et ce goût vif pour la solitude qui ne m'a plus quitté depuis ce temps-là. L'ouvrage que j'entreprenais ne pouvait s'exécuter que dans une retraite absolue ; il demandait de longues et paisibles méditations que le tumulte de la société ne souffre pas. Cela me força de prendre pour un temps une autre manière de vivre dont ensuite je me trouvai si bien que ne l'ayant interrompue depuis lors que par force et pour peu d'instants, je l'ai reprise de tout mon cœur et m'y suis borné sans peine aussitôt que je l'ai pu, et quand ensuite les hommes m'ont réduit à vivre seul, j'ai trouvé qu'en me séquestrant pour me rendre misérable, ils avaient plus fait pour mon bonheur que je n'avais su faire moi-même.}} |
{{citation|citation=C'est de cette époque que je puis dater mon entier renoncement au monde et ce goût vif pour la solitude qui ne m'a plus quitté depuis ce temps-là. L'ouvrage que j'entreprenais ne pouvait s'exécuter que dans une retraite absolue ; il demandait de longues et paisibles méditations que le tumulte de la société ne souffre pas. Cela me força de prendre pour un temps une autre manière de vivre dont ensuite je me trouvai si bien que ne l'ayant interrompue depuis lors que par force et pour peu d'instants, je l'ai reprise de tout mon cœur et m'y suis borné sans peine aussitôt que je l'ai pu, et quand ensuite les hommes m'ont réduit à vivre seul, j'ai trouvé qu'en me séquestrant pour me rendre misérable, ils avaient plus fait pour mon bonheur que je n'avais su faire moi-même.}} |
||
{{Réf Livre|titre=Rêveries du promeneur solitaire|auteur=Jean-Jacques Rousseau|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Classiques|année=2001|année d'origine=1782|page=71|section=Troisième Promenade|ISBN=978-2-253-160991}} |
{{Réf Livre|titre=Rêveries du promeneur solitaire|auteur=[[Jean-Jacques Rousseau]]|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Classiques|année=2001|année d'origine=1782|page=71|section=Troisième Promenade|ISBN=978-2-253-160991}} |
||
{{citation|citation=Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre pour ainsi dire dans le système des êtres, à m'identifier avec la nature entière. Tant que les hommes furent mes frères, je me faisais des projets de félicité terrestre ; ces projets étant toujours relatifs à tout, je ne pouvais être heureux que de la félicité, et jamais l'idée d'un bonheur particulier n'a touché mon cœur que quand j'ai vu mes frères ne chercher le leur que dans ma misère. Alors pour ne les pas haïr il a bien fallu les fuir ; alors me réfugiant chez la mère commune j'ai cherché dans ses bras à me soustraire aux atteintes de ses enfants, je suis devenu solitaire, ou, comme ils disent, insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me paraît préférable à la société des méchants, qui ne se nourrit que de trahisons et de haine.}} |
{{citation|citation=Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre pour ainsi dire dans le système des êtres, à m'identifier avec la nature entière. Tant que les hommes furent mes frères, je me faisais des projets de félicité terrestre ; ces projets étant toujours relatifs à tout, je ne pouvais être heureux que de la félicité, et jamais l'idée d'un bonheur particulier n'a touché mon cœur que quand j'ai vu mes frères ne chercher le leur que dans ma misère. Alors pour ne les pas haïr il a bien fallu les fuir ; alors me réfugiant chez la mère commune j'ai cherché dans ses bras à me soustraire aux atteintes de ses enfants, je suis devenu solitaire, ou, comme ils disent, insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me paraît préférable à la société des méchants, qui ne se nourrit que de trahisons et de haine.}} |
||
Ligne 137 : | Ligne 137 : | ||
Elle est un baume appliqué sur les blessures. Elle fait caisse de résonance : les impressions sont décuplées quand on est seul à les faire surgir. Elle impose une responsabilité : je suis l'ambassadeur du genre humain dans la forêt vide d'hommes. Je dois jouir de ce spectacle pour ceux qui en sont privés. Elle génère des pensées puisque la seule conversation possible se tient en soi-même. Elle lave de tous les bavardages, permet le coup de sonde en soi. Elle convoque à la mémoire le souvenir des gens aimés. Elle lie l'ermite d'amitié avec les plantes et les bêtes et parfois un petit dieu qu passerait par là.}} |
Elle est un baume appliqué sur les blessures. Elle fait caisse de résonance : les impressions sont décuplées quand on est seul à les faire surgir. Elle impose une responsabilité : je suis l'ambassadeur du genre humain dans la forêt vide d'hommes. Je dois jouir de ce spectacle pour ceux qui en sont privés. Elle génère des pensées puisque la seule conversation possible se tient en soi-même. Elle lave de tous les bavardages, permet le coup de sonde en soi. Elle convoque à la mémoire le souvenir des gens aimés. Elle lie l'ermite d'amitié avec les plantes et les bêtes et parfois un petit dieu qu passerait par là.}} |
||
{{Réf Livre|titre=Dans les forêts de Sibérie |
{{Réf Livre|titre=Dans les forêts de Sibérie |
||
|auteur=Sylvain Tesson |
|auteur=[[Sylvain Tesson]] |
||
|année=2011 |
|année=2011 |
||
|éditeur=Gallimard |
|éditeur=Gallimard |
Version du 22 juin 2018 à 21:29
La solitude (du latin solus signifiant « seul ») est l'état ressenti par un individu seul qui n'est engagé dans aucun rapport durable avec autrui.
Dino Buzzati
- Le Désert des Tartares, Dino Buzzati (trad. Michel Arnaud), éd. Pocket, 1994, chap. 10, p. 88
- Le Désert des Tartares, Dino Buzzati (trad. Michel Arnaud), éd. Pocket, 1994, chap. 24, p. 223
Louis-Ferdinand Céline
- Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036028-8), p. 380 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Citation choisie pour le 21 octobre 2008.
Robert Desnos
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), IV. La brigade des jeux, p. 46
Romain Gary
- La Promesse de l'aube (1960), Romain Gary, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1973 (ISBN 2070363732), p. 132
Jean Genet
- Journal du voleur (1949), Jean Genet, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982 (ISBN 2-07-036493-3), p. 277
Cécile Guilbert
- Cécile Guilbert parlant de Nabokov dans une préface
- Littératures (1980), Vladimir Nabokov, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2010, Préface de Cécile Guilbert — Les ruses du professeur Nabokov, p. X
Annie Le Brun
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie III, Sans lieu ni date, p. 238
Gabriel Matzneff
- Les Passions schismatiques, Gabriel Matzneff, éd. Stock, 1977, chap. L'écriture, p. 104
Friedrich Nietzsche
Ô solitude ! Toi ma patrie, solitude ! Comme ta voix me parle, bienheureuse et tendre !
Nous ne nous questionnons point, nous ne nous plaignons pas l’un à l’autre, librement nous franchissons ensemble les portes ouvertes.
- Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche, éd. Gallimard, coll. « Le Livre de poche classique », 1947, partie 3, sect. « Le retour », p. 213
Où cesse la solitude commence le marché ; et où commence le marché, commence aussi le vacarme des grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses.
(...) C'est à l'écart du marché et de la gloire que se passe tout ce qui est grand : c'est à l'écart de la place du marché et de la gloire qu'ont, de tout temps, habité les inventeurs de valeurs nouvelles.
- Ainsi parlait Zarathoustra (1885), Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972 (ISBN 978-2-253-00675-6), partie I, chap. « Des mouches du marché », p. 69
Tout homme d'élite aspire instinctivement à sa tour d'ivoire, à sa retraite mystérieuse, où il est délivré de la masse, du vulgaire, du grand nombre, où il peut oublier la règle « homme », étant lui-même une exception à cette règle.
- Par-delà le bien et le mal (1886), Friedrich Nietzsche (trad. Henri Albert), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1991 (ISBN 978-2-253-05614-0), partie II, chap. « Le libre esprit », § 26, p. 93
- L’Antéchrist suivi de Ecce Homo (1888-1908), Friedrich Nietzsche, éd. Gallimard, coll. « Folio Essais », 2006 (ISBN 978-2-07-032557-3), partie Pourquoi je suis si sage, Ecce Homo, p. 110
Blaise Pascal
- Pensées, Blaise Pascal, éd. Gallimard (édition de Michel Le Guern), coll. « Folio classique », 1977 (ISBN 2070316254), fragment 126, p. 118 (texte intégral sur Wikisource)
Octavio Paz
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — VII, p. 52
Rainer Maria Rilke
Une seule chose est nécessaire : la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même, et ne rencontrer durant des heures personne, c'est à cela qu'il faut parvenir. Être seul comme l'enfant est seul quand les grandes personnes vont et viennent, mêlées à des choses qui semblent grandes à l'enfant et importantes du seul fait que les grandes personnes s'en affairent et que l'enfant ne comprend rien à ce qu'elles font.
- Lettres à un jeune poète, Rainer Maria Rilke (trad. Bernard Grasset et Rainer Biemel), éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 2016 (ISBN 978-2-246-63971-8), p. 56
Jean-Jacques Rousseau
- Rêveries du promeneur solitaire (1782), Jean-Jacques Rousseau, éd. Le Livre de Poche, coll. « Classiques », 2001 (ISBN 978-2-253-160991), Troisième Promenade, p. 71
- Rêveries du promeneur solitaire (1782), Jean-Jacques Rousseau, éd. Le Livre de Poche, coll. « Classiques », 2001 (ISBN 978-2-253-160991), Septième Promenade, p. 139
- Rêveries du promeneur solitaire (1782), Jean-Jacques Rousseau, éd. Le Livre de Poche, coll. « Classiques », 2001 (ISBN 978-2-253-160991), Première Promenade, p. 48
Charles-Augustin Sainte-Beuve
- Mes Poisons, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. La Table Ronde, 2006 (ISBN 2-7103-2862-3), chap. II. Sur lui-même, p. 25
Sylvain Tesson
Elle est un baume appliqué sur les blessures. Elle fait caisse de résonance : les impressions sont décuplées quand on est seul à les faire surgir. Elle impose une responsabilité : je suis l'ambassadeur du genre humain dans la forêt vide d'hommes. Je dois jouir de ce spectacle pour ceux qui en sont privés. Elle génère des pensées puisque la seule conversation possible se tient en soi-même. Elle lave de tous les bavardages, permet le coup de sonde en soi. Elle convoque à la mémoire le souvenir des gens aimés. Elle lie l'ermite d'amitié avec les plantes et les bêtes et parfois un petit dieu qu passerait par là.