« Totalitarisme » : différence entre les versions
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|citation=Désormais, j'avais devant les yeux la preuve de l'abominable. Il ne s'agissait donc pas de faits isolés commis par des individus dévoyés. C'était un plan rigoureux avalisé par les plus hautes instances. Il fallait se rendre à l'évidence : |
|citation=Désormais, j'avais devant les yeux la preuve de l'abominable. Il ne s'agissait donc pas de faits isolés commis par des individus dévoyés. C'était un plan rigoureux avalisé par les plus hautes instances. Il fallait se rendre à l'évidence : l'État, dans son ensemble, était vermoulu de vice et de crime. Et l'armée, par son silence, par son obéissance, se rendait complice du système. Cet état de chose nous paraît aujourd'hui aveuglant de clarté. Il ne l'était nullement pour les contemporains, persuadés que l'Allemagne était un modèle de civilisation, qu'elle ne pouvait être tombée non seulement sous une dictature, mais dans un totalitarisme meurtrier.}} |
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{{Réf Livre|titre=Nous voulions tuer Hitler |
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Version du 6 juillet 2017 à 21:18
Le totalitarisme est le système politique des régimes à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée, dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. Concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres, le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité, à l'unité ».
Philipp von Boeselager, Nous voulions tuer Hitler, 2008
Désormais, j'avais devant les yeux la preuve de l'abominable. Il ne s'agissait donc pas de faits isolés commis par des individus dévoyés. C'était un plan rigoureux avalisé par les plus hautes instances. Il fallait se rendre à l'évidence : l'État, dans son ensemble, était vermoulu de vice et de crime. Et l'armée, par son silence, par son obéissance, se rendait complice du système. Cet état de chose nous paraît aujourd'hui aveuglant de clarté. Il ne l'était nullement pour les contemporains, persuadés que l'Allemagne était un modèle de civilisation, qu'elle ne pouvait être tombée non seulement sous une dictature, mais dans un totalitarisme meurtrier.
Eugenio Corti, Le Cheval rouge, 1983
En substance, Michele s'était rendu compte que marxisme et nazisme avaient un nombre extraordinairement élevé d'ancêtres communs, qu'ils étaient en somme de la même veine. En effet, tous les deux – en une antithèse désormais presque parfaite avec le christianisme qui est amour – s'expliquaient à travers des mécanismes de haine analogues : mais, tandis que pour le marxisme une classe rédemptrice (le prolétariat) était appelée à renverser et à « réprimer » les autres classes, pour le nazisme il s'agissait au contraire d'une race élue, appelée à dominer et asservir les autres.
- Le Cheval rouge (1983), Eugenio Corti, éd. Éditions l'Âge d'Homme, 2011, p. 695
Jacques Ellul, Les combats de la liberté. Ethique de la liberté, tome 3, 1984
L'État est totalitaire non pas à cause de doctrines totalitaires, mais à cause des moyens gigantesques (dont il dispose), de planification, de gestion économique et administrative, de prévision, d'enquête, de contrôle, de recherche, de sondage, d'action psychologique. Chaque état actuel est totalitaire.
- Les combats de la liberté, Jacques Ellul, éd. Le Centurion / Labor et Fides, 1984, p. 132
Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, 1931
Un État totalitaire vraiment « efficient » serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude.
- Préface Nouvelle de l'auteur de 1946
- Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley (trad. Jules Castier), éd. Pocket, 1977 (ISBN 2-266-02310-1), p. 15 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Karl Jaspers, Essais philosophiques, 1954
Le totalitarisme n'est ni le communisme, ni le fascisme, ni le national-socialisme ; ces régimes ne sont que des formes qu'il a déjà prises. Plus universel que chacun d'eux, il est la menace redoutable que la civilisation de masse fait peser sur l'humanité à venir.
- Essais philosophiques, Karl Jaspers (trad. Laurent Jospin), éd. Payot, coll. « Petite bibliothèque Payot », 1970, chap. La lutte contre le totalitarisme, p. 24
Le totalitarisme est comme un spectre qui boit le sang des vivants et, par là, devient réel, tandis que ses victimes se survivent à elle-même, foule de cadavres ambulants.
- Essais philosophiques, Karl Jaspers (trad. Laurent Jospin), éd. Payot, coll. « Petite bibliothèque Payot », 1970, chap. La lutte contre le totalitarisme, p. 25
- Citation choisie pour le 14 octobre 2016.
Jean-Claude Michéa, L'Empire du moindre mal, 2007
Comme chacun peut le constater, là où les sociétés totalitaires s'en tenaient au principe simpliste, et coûteux en vies humaines, du parti unique, le capitalisme contemporain lui a substitué, avec infiniment plus d'élégance (et d'efficacité), celui de l'alternance unique.
- L'Empire du moindre mal, Jean-Claude Michéa, éd. Climats, coll. « Sisyphe », 2007, p. 125
George Orwell, 1984, 1949
Le commandement des anciens despotismes était : « Tu ne dois pas. » Le commandement des totalitaires était : « Tu dois. » Notre commandement est : « Tu es. »
- 1984, George Orwell (trad. Amélie Audiberti), éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036822-X), partie III, chap. 2, p. 339 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Citation choisie pour le 19 avril 2010.