« José Saramago » : différence entre les versions
→Tous les noms ({{Lang|pt|Todos os nomes}}), 1997 : Ajout "Les intermittences de la mort'" |
→Les intermittences de la mort ({{Lang|pt|As Intermitcias da Morte}}), 2005 : Ajout "Quoi qu’il en soit… tondus." |
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==''Les intermittences de la mort'' (''{{Lang|pt|As Intermitcias da Morte}}''), 2005 == |
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{{citation|Ces gens-là nous envient, disait-on dans les boutiques et les foyers, […], ils nous envient parce que chez nous personne ne meurt, et s’ils veulent nous envahir et occuper notre territoire c’est pour ne pas mourir eux non plus. En deux jours, à coups de marches forcées et de bannières flottant au vent, entonnant des chants patriotiques comme la marseillaise, le ça ira, le maria da fonte, l’hymne à la charte, le não verás país nenhum, la bandiera rossa, la portuguesa, le god save the king, l’internationale, le deuchland über alles, le chant des marais, le stars and stripes, les soldats s’en retournèrent aux postes d’où ils étaient venus et là, armés jusqu’aux dents, ils attendirent de pied ferme l’attaque. Les deux camps valeureux sont face à face, mais cette fois non plus le sang ne coulera pas jusqu'au fleuve. Et dites vous bien que ce ne fut pas voulu par les soldats de ce côté-ci, car eux avaient la certitude de ne pas mourir, même si une rafale de mitraillette les coupaient en deux. Encore que, poussés par une curiosité scientifique plus que légitime, nous devrions nous demander comment les deux parties séparées survivraient au cas où l’estomac serait d’un côté et les intestins de l’autre.}} |
{{citation|Ces gens-là nous envient, disait-on dans les boutiques et les foyers, […], ils nous envient parce que chez nous personne ne meurt, et s’ils veulent nous envahir et occuper notre territoire c’est pour ne pas mourir eux non plus. En deux jours, à coups de marches forcées et de bannières flottant au vent, entonnant des chants patriotiques comme la marseillaise, le ça ira, le maria da fonte, l’hymne à la charte, le não verás país nenhum, la bandiera rossa, la portuguesa, le god save the king, l’internationale, le deuchland über alles, le chant des marais, le stars and stripes, les soldats s’en retournèrent aux postes d’où ils étaient venus et là, armés jusqu’aux dents, ils attendirent de pied ferme l’attaque. Les deux camps valeureux sont face à face, mais cette fois non plus le sang ne coulera pas jusqu'au fleuve. Et dites vous bien que ce ne fut pas voulu par les soldats de ce côté-ci, car eux avaient la certitude de ne pas mourir, même si une rafale de mitraillette les coupaient en deux. Encore que, poussés par une curiosité scientifique plus que légitime, nous devrions nous demander comment les deux parties séparées survivraient au cas où l’estomac serait d’un côté et les intestins de l’autre. Quoi qu’il en soit, seul un fou à lier s’aviserait de tirer le premier. Et, dieu soit loué, personne ne tira. Pas même le fait que plusieurs soldats de l’autre camp eussent l’idée de déserter dans l’eldorado où personne ne meurt n’eut d’autre conséquence que leur renvoi immédiat à leur lieu d’origine où un conseil de guerre les attendait déjà. '''Ce détail n’aura aucune incidence sur le déroulement de l’histoire riche en tribulations que nous relatons et nous n’en reparlerons plus, n’empêche que nous n’avons pas voulu le laisser enseveli dans l’obscurité de l’encrier'''. […] Espérons qu’au moins les pauvres diables ne seront pas fusillés. Car alors nous serions fondés à dire qu’ils étaient allés chercher de la laine et étaient revenus prêts à être tondus.}} |
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{{Réf Livre|titre=Tous les noms|auteur= José Saramago|traducteur=Geneviève Leibrich|éditeur=Seuil|année=2008|année d'origine=2005|page=71-72|ISBN= 978-2-0208-6399-5}} |
{{Réf Livre|titre=Tous les noms|auteur= José Saramago|traducteur=Geneviève Leibrich|éditeur=Seuil|année=2008|année d'origine=2005|page=71-72-73|ISBN= 978-2-0208-6399-5}} |
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{{DEFAULTSORT: Saramago, José }} |
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Version du 30 décembre 2016 à 20:39
José Saramago (1934 - 2010) est un écrivain et journaliste portugais.
Manuel de Peinture et de Calligraphie (Manual de pintura e caligrafia), 1983
- Manuel de Peinture et de Calligraphie (1983), José Saramago (trad. Geneviève Leibrich), éd. Seuil, 2000 (ISBN 978-2-0203-6736-3), p. 11
L’Évangile selon Jésus-Christ (O Evangelho segundo Jesus Cristo), 1991
- L’Évangile selon Jésus-Christ (1991), José Saramago (trad. Geneviève Leibrich), éd. Seuil, 1993 (ISBN 978-2-0201-8172-3), p. 13
Tous les noms (Todos os nomes), 1997
- Tous les noms (1997), José Saramago (trad. Geneviève Leibrich), éd. Seuil, 1999 (ISBN 978-2-0203-4188-2), p. 22
- Tous les noms (1997), José Saramago (trad. Geneviève Leibrich), éd. Seuil, 1999 (ISBN 978-2-0203-4188-2), p. 28-29
les statues gisantes représentant des femmes aux seins comprimés, les peintures, les arches, les chiens fidèles couchés, les enfants emmaillotés, les porteuses d’offrandes, les pleureuses voilées, les aiguilles, les nervures, les vitraux, les tribunes, les chaires, les balcons, d’autres tympans, d’autres chapiteaux, d’autres arcs, des anges aux ailes éployées, des anges aux ailes tombantes, des médaillons, des urnes vides ou couronnées de flammes de pierre, ou laissant sortir un crêpe languide, des mélancolies, des larmes, des hommes majestueux, des femmes magnifiques, des enfants adorables fauchés dans la fleur de l’âge, des vieillards qui ne pouvaient plus attendre, des croix entières et des croix brisées, des échelles, des clous, des couronnes d’épines, des lances, des triangles énigmatiques, une insolite colombe marmoréenne, des bandes de pigeons authentiques volant en cercle autour de la nécropole. Et puis le silence. Un silence uniquement brisé de temps en temps par les pas de quelque amant de la solitude, occasionnel et soupirant, qu’une tristesse soudaine arrache aux environs bruyants où l’on entend encore des pleurs au bord d’une tombe et où
l’on dépose des bouquets de fleurs fraîches, encore humides de sève, un silence qui traverse pour ainsi dire le cœur même du temps, ces trois mille ans de sépultures de toutes les formes, conceptions et configurations imaginables, unies dans le même abandon et la même solitude car les douleurs qui en sont nées un jour sont trop anciennes pour avoir encore des héritiers..- Tous les noms (1997), José Saramago (trad. Geneviève Leibrich), éd. Seuil, 1999 (ISBN 978-2-0203-4188-2), p. 220-221
Les intermittences de la mort (As Intermitcias da Morte), 2005
- Tous les noms (2005), José Saramago (trad. Geneviève Leibrich), éd. Seuil, 2008 (ISBN 978-2-0208-6399-5), p. 71-72-73