« Alexandre Najjar » : différence entre les versions

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'''{{w|Alexandre Najjar}}''' (en [[arabe]] {{lang|rtl|ar|إسكندر نجّار}}) est un avocat et écrivain libanais francophone né à Beyrouth le 5 février 1967. Il est avocat spécialisé en droit bancaire et financier, responsable de la rubrique littéraire de plusieurs magazines francophones (dont ''L’Orient littéraire''), et auteur d’essais (''De Gaulle et le Liban''), de romans – principalement des romans historiques (''Le roman de Beyrouth'', ''Phénicia'') –, de biographies (''Khalil Gibran''), de poèmes (''À quoi rêvent les statues ?''), de récits (''Le Silence du Ténor'') et de nouvelles..
'''{{w|Alexandre Najjar}}''' (en [[arabe]] {{lang|rtl|ar|إسكندر نجّار}}) est un avocat et écrivain libanais francophone né à Beyrouth le 5 février 1967. Il est avocat spécialisé en droit bancaire et financier, responsable de ''L’Orient littéraire''), et auteur d’essais (''Dictionnaire amoureux du Liban'', ''De Gaulle et le Liban''), de romans (''Le roman de Beyrouth'', ''Phénicia''...) –, de biographies (''Khalil Gibran'', ''Le Censeur de Baudelaire''), de poèmes (''À quoi rêvent les statues ?''), de récits (''Les anges de Millesgarden'',''L'école de la guerre'', ''Le Silence du Ténor'') et de nouvelles (''Comme un aigle en dérive'', traduits dans une douzaine de langues. Il a obtenu plusieurs distinctions (dont les insignes d'officier dans l'ordre des Arts et des Lettres) et de nombreux prix au Liban et en France, dont le Prix Méditerranée, le Prix Hervé Deluen de l'Académie française, le Prix de l'Asie, le Prix Gibran et la Bourse de l'écrivain de la Fondation Hachette.


== Citations ==
== Citations ==
=== ''Le roman de Beyrouth'', 2005 ===
=== ''Le roman de Beyrouth'', 2005 ===
{{citation|citation=On ne me prendra pas Beyrouth !
{{citation|citation=On ne me prendra pas [[Beyrouth]] !
}}
}}
{{Réf Livre
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}}


{{citation|citation=La majeure partie de mon existence, c’est place des Canons que je l’ai passée. Cette place était unique au monde ; elle symbolisait le pays. Les Libanais, toutes confessions ou classes confondues, se retrouvaient là : les chrétiens y côtoyaient les musulmans et les juifs ; les riches, les pauvres. À présent, il n’y a plus rien : la place des Canons a disparu !
}}
{{Réf Livre
|titre=Le roman de Beyrouth
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Pocket
|année=2005
|page=12
}}

{{citation|citation=Monsieur Philippe dit vrai. Ce matin, avant de me rendre chez lui, j’ai essayé en vain de reconstituer la place des Canons [...], de retrouver des vestiges, des repères capables de me réconcilier avec le passé de mon pays. [...] Qu’est-elle devenue, cette place que la guerre – et les bulldozers de la reconstruction – ont ravagée ? Rien. Rien n’a survécu : ni les cinémas, ni les cafés, ni le tramway, ni la foule bigarrée... [...] Le bâtiment de la préfecture de police qui abritait autrefois l’hôtel khédivial ? Disparu. Le monument aux Martyrs ? Déplacé. L’immeuble Rivoli ? Dynamité. A-t-on voulu, en transformant la configuration du site, '''brouiller les mémoires''' ? A-t-on voulu, en l’effaçant, faire table rase d’une époque ? Trop d’histoires, trop de souvenirs, trop de symboles liés à cet endroit : la place des Canons gênait. Un concours international a, paraît-il, été lancé pour trouver à la place une « nouvelle [[identité]] ». Pourquoi changer son identité ?
}}
{{Réf Livre
|titre=Le roman de Beyrouth
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Pocket
|année=2005
|page=12-13
}}


{{citation|citation=Je porte le [[deuil]] de ces [[souvenir]]s qu’on m’a confisqués. Mais que ceux qui œuvrent à la destruction de notre [[passé]] se rassurent : quoi qu’ils fassent, et même si je n’ai plus mes yeux pour voir, '''Beyrouth m’habite'''. Elle est hors de l’espace et du temps. Elle fait partie de ces lieux que nul ne peut envahir. Comme le paradis.
{{citation|citation=Je porte le [[deuil]] de ces [[souvenir]]s qu’on m’a confisqués. Mais que ceux qui œuvrent à la destruction de notre [[passé]] se rassurent : quoi qu’ils fassent, et même si je n’ai plus mes yeux pour voir, '''[[Beyrouth]] m’habite'''. Elle est hors de l’espace et du temps. Elle fait partie de ces lieux que nul ne peut envahir. Comme le paradis.
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{{citation|citation= « Les révolutionnaires, se dit-il, sont comme ces [[folie|fous]] d’[[amour]] qui foncent tête baissée vers l’objet de leur convoitise, sans se poser de questions, sans mesurer les conséquences de leur audace, comme si '''leur désir rendait leur folie légitime''', comme si la passion leur donnait tous les droits. »
{{citation|citation= « Les [révolutionnaires]], se dit-il, sont comme ces [[folie|fous]] d’[[amour]] qui foncent tête baissée vers l’objet de leur convoitise, sans se poser de questions, sans mesurer les conséquences de leur audace, comme si '''leur désir rendait leur folie légitime''', comme si la passion leur donnait tous les droits. »
}}
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{{citation|citation= La gloire des [[Arabes]] viendra [...]. '''Les royaumes ne se construisent que sur les crânes des héros'''. Les nôtres formeront la base de l’indépendance du Liban !
{{citation|citation= '''Les royaumes ne se construisent que sur les crânes des [[héros]]'''. Les nôtres formeront la base de l’indépendance du Liban !
}}
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{{citation|citation= La [[justice]] sous l’occupation est une notion illusoire, une vue de l’esprit. Le jugement est toujours écrit à l’avance ; '''les officiers dictent leur loi aux magistrats'''. [...] Critiquer l’occupation n’est pas un délit, c’est un devoir !
{{citation|citation= La [[justice]] sous l’occupation est une notion illusoire, une vue de l’esprit. Le jugement est toujours écrit à l’avance ; '''les officiers dictent leur loi aux magistrats'''. [...] Critiquer l’[[occupation]] n’est pas un délit, c’est un devoir !
}}
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{{citation|citation= [I]l craignait surtout que dans cette région du monde où les trois religions monothéistes étaient appelées à cohabiter, '''il n’y eût pas de paix possible'''.
{{citation|citation= [I]l craignait surtout que dans cette région du monde où les trois religions monothéistes étaient appelées à cohabiter, '''il n’y eût pas de [[paix]] possible'''.
}}
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}}


{{citation|citation= Pauvre maman ! [...] Qu’a-t-elle fait au bon Dieu pour mériter des enfants pareils !
{{citation|citation= La [[nudité]] est l’expression la plus pure de la beauté qu’est l’œuvre visible, parfaite et manifeste de Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre=Le roman de Beyrouth
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Pocket
|année=2005
|page=210
}}

{{citation|citation= Mon père le prit dans ses bras et le serra longtemps contre sa poitrine, à la fois fier de voir son fils prêt à assumer la mission qu’il lui confiait, et ému à l’idée qu’une telle mission '''pouvait le perdre'''.
}}
{{Réf Livre
|titre=Le roman de Beyrouth
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Pocket
|année=2005
|page=216
}}

{{citation|citation= La nudité est l’expression la plus pure de la beauté qu’est l’œuvre visible, parfaite et manifeste de Dieu.
}}
}}
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{{citation|citation=[S]i en [[prison]] on est libre et à l’école on ne l’est pas, c’est donc que l’école est pire que la prison !
{{citation|citation=[S]i en [[prison]] on est libre et à l’[[école]] on ne l’est pas, c’est donc que l’école est pire que la prison !
}}
}}
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{{citation|citation=La solitude me pesait. Car la solitude n’est ni une tentation ni une amie : la solitude est tragique.
{{citation|citation=La [solitude]] me pesait. Car la solitude n’est ni une tentation ni une amie : la solitude est tragique.
}}
}}
{{Réf Livre
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}}


{{citation|citation=Tu est tout troublé, tu trembles, tu transpires... '''ce sont les symptômes de l’amour.'''
}}
{{Réf Livre
|titre=Le roman de Beyrouth
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Pocket
|année=2005
|page=345
}}

{{citation|citation=Comment lui expliquer la folie des hommes ?
}}
{{Réf Livre
|titre=Le roman de Beyrouth
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Pocket
|année=2005
|page=375
}}


{{citation|citation=En temps de guerre, la vie est suspendue. On passe des jours dans les abris à ne rien faire, à tourner en rond, à l’écoute des dernières nouvelles du front. On ne sait plus vraiment ce qui se passe dehors, si la radio ment ou pas, si les déflagrations qu’on entend sont des « départs » ou des « arrivées ». En temps de guerre, on bannit le confort : on s’adapte à tout, on ''fait avec''. En cas de pénurie d’essence, on attend des heures devant les stations-service ; quand le pain manque, on prend d’assaut les boulangeries ; et lorsque l’eau tarit dans les réservoirs, on court à la fontaine remplir les bidons. En temps de guerre, '''plus rien ne compte sauf Dieu''', seule planche de salut dans un pays livré à la violence aveugle des hommes. Églises et mosquées ne désemplissent pas ; ceux qui n’ont jamais cru se retrouvent à genoux. En temps de guerre, enfin, les normes n’existent plus : le milicien fait la loi ; le gendarme se planque. Ceux qui ne se battent pas deviennent des lâches ; ceux qui tuent, des héros.
{{citation|citation=En temps de [[guerre]], la vie est suspendue. On passe des jours dans les abris à ne rien faire, à tourner en rond, à l’écoute des dernières nouvelles du front. On ne sait plus vraiment ce qui se passe dehors, si la radio ment ou pas, si les déflagrations qu’on entend sont des « départs » ou des « arrivées ». En temps de guerre, on bannit le confort : on s’adapte à tout, on ''fait avec''. En cas de pénurie d’essence, on attend des heures devant les stations-service ; quand le pain manque, on prend d’assaut les boulangeries ; et lorsque l’eau tarit dans les réservoirs, on court à la fontaine remplir les bidons. En temps de guerre, '''plus rien ne compte sauf Dieu''', seule planche de salut dans un pays livré à la violence aveugle des hommes. Églises et mosquées ne désemplissent pas ; ceux qui n’ont jamais cru se retrouvent à genoux. En temps de guerre, enfin, les normes n’existent plus : le milicien fait la loi ; le gendarme se planque. Ceux qui ne se battent pas deviennent des lâches ; ceux qui tuent, des héros.
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{{citation|citation=[J]’étais allergique à la censure et encore plus à certains juges qui s’érigeaient en parangons de vertu et en gardiens de l’ordre religieux et moral. Je ne comprenais comment, dans « l’État de droit et des institutions » que prônaient nos dirigeants, dans un pays '''prétendument''' démocratique, considéré comme un havre de liberté par les autres pays arabes, pareille mesure pouvait être décrétée.
{{citation|citation=[J]’étais allergique à la censure et encore plus à certains [[juges]] qui s’érigeaient en parangons de vertu et en gardiens de l’ordre religieux et moral. Je ne comprenais comment, dans « l’État de droit et des institutions » que prônaient nos dirigeants, dans un pays '''prétendument''' démocratique, considéré comme un havre de liberté par les autres pays arabes, pareille mesure pouvait être décrétée.
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{{citation|citation=Qu’est-ce qui fait qu’on s’attache à sa patrie ? L’habitude, les racines, les parents, les amis ? Je crois qu’on ne naît pas dans un pays par hasard. Si on naît quelque part, c’est pour ''appartenir'' à ce lieu, même si les vicissitudes de l’existence nous en éloignent.
{{citation|citation=Qu’est-ce qui fait qu’on s’attache à sa [[patrie]] ? L’habitude, les racines, les parents, les amis ? Je crois qu’on ne naît pas dans un pays par hasard. Si on naît quelque part, c’est pour ''appartenir'' à ce lieu, même si les vicissitudes de l’existence nous en éloignent.
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{{Réf Livre
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{{citation|citation=Mes [[journée]]s sont interminables. Chez moi, le [[temps]] est continu. Je me lève de bonne heure avec les oiseaux. Je me rase, m’habille et effectue en voiture le trajet qui sépare ma maison de la banque. En conduisant, j’appelle de mon portable clients et collaborateurs. Je distribue les ordres, donne des directives, programme et déprogramme les rendez-vous, de sorte que '''ma voiture est devenue mon second bureau'''. Comment faisait-on à l’époque du téléphone fixe ? Combien d’heures perdues dans les embouteillages ? Le portable, nous dit-on, est nocif pour le cerveau. Mais comment me priver de cet outil ? Entre ma santé et la bonne marche du travail, j’ai fait mon choix.
}}
{{Réf Livre
|titre=Kadicha
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Plon
|année=2011
|page=18
}}


{{citation|citation= Je regrette amèrement l’époque où, en compagnie de ma mère, je fréquentais l’église Saint-Jean-Baptiste à Achrafieh. Celui qu’on appelle « le Précurseur » a toujours été mon saint préféré. Je ne sais pas s’il était essénien ou non. Ce que je sais, c’est qu’'''il eut le courage de tout abandonner pour aller prêcher dans le désert''' !
{{citation|citation= Je regrette amèrement l’époque où, en compagnie de ma mère, je fréquentais l’église Saint [[Jean-Baptiste]]à Achrafieh. Celui qu’on appelle « le Précurseur » a toujours été mon saint préféré. Je ne sais pas s’il était essénien ou non. Ce que je sais, c’est qu’'''il eut le courage de tout abandonner pour aller prêcher dans le désert''' !
}}
}}
{{Réf Livre
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{{citation|citation= « Raisonnable »... Ce [[mot]] me poursuit depuis l’enfance. Est-ce mon éducation religieuse chez les jésuites qui me commande de sacrifier mes [[désir]]s sur l’autel de la raison ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je sais, c’est que je ressemble à un navire en partance, attiré par le grand large, mais qui reste à quai, incapable de larguer les amarres.
{{citation|citation= « [[Raisonnable]]»... Ce mot me poursuit depuis l’enfance. Est-ce mon éducation religieuse chez les jésuites qui me commande de sacrifier mes [[désir]]s sur l’autel de la raison ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je sais, c’est que je ressemble à un navire en partance, attiré par le grand large, mais qui reste à quai, incapable de larguer les amarres.
}}
}}
{{Réf Livre
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}}


{{citation|citation= « Soyez rusés comme des serpents », a dit le Christ à ses apôtres. Je n’ai fait qu’appliquer les consignes du Seigneur !
}}
{{Réf Livre
|titre=Kadicha
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Plon
|année=2011
|page=87
}}


{{citation|citation= Ils étaient riches, oui, car la [[culture]] est un [[trésor]]. [...] Avec une machine pareille, Kozhaya et la Kadicha allaient s’imposer comme un phare culturel incontournable au Levant, en Asie et en Afrique, et cela, il le savait, n’avait pas de prix.
{{citation|citation= Ils étaient riches, oui, car la [[culture]] est un [[trésor]]. [...] Avec une machine pareille, Kozhaya et la Kadicha allaient s’imposer comme un phare culturel incontournable au Levant, en Asie et en Afrique, et cela, il le savait, n’avait pas de prix.
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{{citation|citation= Ce que vous appelez entêtement, je l’appelle indépendance !
{{citation|citation= Ce que vous appelez [[entêtement]], je l’appelle indépendance !
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{{Réf Livre
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{{citation|citation= La mort de Baddoura n’ébranla pas la [[foi]] d’Ibrahim ; elle conforta sa piété. La [[prière]] devint pour lui le meilleur moyen de communiquer avec la défunte et d’implorer la miséricorde de Dieu qui l’avait rappelée à Lui. Il ne manifesta aucune [[rancune]] à l’égard du Créateur, convaincu que le départ de Baddoura était écrit et que la volonté divine devait être respectée, quelque sévère qu’elle fût.
{{citation|citation= La [[mort]] de Baddoura n’ébranla pas la [[foi]] d’Ibrahim ; elle conforta sa piété. La [[prière]] devint pour lui le meilleur moyen de communiquer avec la défunte et d’implorer la miséricorde de Dieu qui l’avait rappelée à Lui. Il ne manifesta aucune [[rancune]] à l’égard du Créateur, convaincu que le départ de Baddoura était écrit et que la volonté divine devait être respectée, quelque sévère qu’elle fût.
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{{Réf Livre
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{{citation|citation= J’ai perdu goût à la [[vie]] depuis la mort de Baddoura. Là-bas, dans la Kadicha, il me sera possible de consacrer tout mon temps à la prière et à la méditation... [...] Ma décision est prise. Saint Jean-Baptiste m’a donné la force de l’imiter, lui qui a tout quitté pour aller prêcher dans le désert et baptiser dans le Jourdain... Son détachement, sa foi, son courage sont si exemplaires que je n’ai pu m’empêcher de suivre ses traces ! <br> Rafqa lâcha un profond soupir. <br> — Pourvu que tu ne finisses pas comme lui !
}}
{{Réf Livre
|titre=Kadicha
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Plon
|année=2011
|page=137-138
}}


{{citation|citation= À gauche, perchée sur un massif rocheux, Bécharré ; à droite, un paysage qu’on dirait tridimensionnel : une colline baignée de lumière se découpe sur une colline obscure que le [[soleil]] couchant n’éclaire plus... Une brume pellucide ajoute à la féerie de cette vision. <br> — C’est beau, dis-je, émerveillé. '''Voilà le Liban que j’aime !'''
{{citation|citation= À gauche, perchée sur un massif rocheux, Bécharré ; à droite, un paysage qu’on dirait tridimensionnel : une colline baignée de lumière se découpe sur une colline obscure que le [[soleil]] couchant n’éclaire plus... Une brume pellucide ajoute à la féerie de cette vision. <br> — C’est beau, dis-je, émerveillé. '''Voilà le [[Liban]] que j’aime !'''
}}
}}
{{Réf Livre
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}}


{{citation|citation= [L]e mot ''maguen'', en hébreu, signifiait à la fois « bouclier » et « protéger, défendre, entourer », terme qui convenait parfaitement aux [[roi]]s. Dans la [[Bible]], ce terme revenait à plusieurs reprises pour désigner un roi ou le Roi des rois. Dans un passage de la Genèse, par exemple, Dieu dit : « '''Ne crains rien, c’est moi ton bouclier ! »
}}
{{Réf Livre
|titre=Kadicha
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Plon
|année=2011
|page=168
}}

{{citation|citation= — [[Jésus]] n’attachait pas une grande importance au jeûne [...]. On le voit festoyer, boire du vin, au lieu de se priver de nourriture ! <br> — Vous oubliez, madame, que c’est par le jeûne que le Christ se prépare à son ministère et à l’accomplissement du mystère pascal [...]. La durée de quarante jours du jeûne de Jésus rappelle celui de Moïse sur le Sinaï. Le Christ est, en quelque sorte, un nouveau Moïse venu apporter la loi nouvelle et la délivrance à son peuple ! <br> — Mais il a raillé le jeûne des disciples de Jean-Baptiste ! <br> — Pour le Christ, madame, '''il faut jeûner sans se préoccuper du jugement des hommes'''. N’est-ce pas Lui qui nous enseigne : « Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour que l’on voie bien qu’ils jeûnent. En vérité je vous le dis, ils ont déjà leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage pour que ton jeûne soit connu non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » ? <br> À court d’arguments, la femme n’insista plus.
}}
{{Réf Livre
|titre=Kadicha
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Plon
|année=2011
|page=173-174
}}


{{citation|citation= « Un ascète ne pleure pas », se dit-il en serrant les lèvres. Il eut envie de crier, d’extérioriser sa douleur, mais, craignant que l’écho ne le trahît en répercutant sa voix, il se ravisa. Il ouvrit alors les Évangiles et relut la fameuse phrase de Jésus : « '''Celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra.''' » Sa mère n’était donc pas morte.
{{citation|citation= « Un ascète ne pleure pas », se dit-il en serrant les lèvres. Il eut envie de crier, d’extérioriser sa douleur, mais, craignant que l’écho ne le trahît en répercutant sa voix, il se ravisa. Il ouvrit alors les Évangiles et relut la fameuse phrase de Jésus : « '''Celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra.''' » Sa mère n’était donc pas morte.
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}}


{{citation|citation= Le désespoir n’est pas chrétien.
{{citation|citation= Le [[désespoir]] n’est pas chrétien.
}}
}}
{{Réf Livre
{{Réf Livre
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}}


{{citation|citation= [L]e silence et la solitude ont un sens : elles permettent de s’unir à Dieu. Quant à la souffrance, elle a une valeur rédemptrice : la valeur du salut ! [...] [Le père Nehmetallah al-Hardini] disait : « Le moine dans son monastère est un roi dans son palais : sa congrégation est son royaume ; ses frères constituent son armée ; ses vertus sont sa gloire ; l’amour de Dieu et de son ordre forment sa couronne ; sa pureté et sa chasteté lui servent de spectre ; sa pauvreté, son obéissance et ses prières sont ses armes ; son habit de pourpre est tissé d’humilité et de mansuétude. »
{{citation|citation= [L]e [[silence]] et la [[solitude]] ont un sens : elles permettent de s’unir à Dieu. Quant à la souffrance, elle a une valeur rédemptrice : la valeur du salut ! [...] [Le père Nehmetallah al-Hardini] disait : « Le moine dans son monastère est un roi dans son palais : sa congrégation est son royaume ; ses frères constituent son armée ; ses vertus sont sa gloire ; l’amour de Dieu et de son ordre forment sa couronne ; sa pureté et sa chasteté lui servent de spectre ; sa pauvreté, son obéissance et ses prières sont ses armes ; son habit de pourpre est tissé d’humilité et de mansuétude. »
}}
}}
{{Réf Livre
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}}


{{citation|citation= Souviens-toi avec quelle sérénité M. de Chasteuil a affronté le départ de sa mère. [[Victor Hugo]], qui a perdu sa fille, disait que « les morts sont des invisibles, mais non des absents ! » Ta maman est toujours présente, même si on ne la voit pas. Prête l’oreille au silence, tu l’entendras...
{{citation|citation= Souviens-toi avec quelle sérénité M. de Chasteuil a affronté le départ de sa mère. [[Victor Hugo]], qui a perdu sa fille, disait que « les [[morts]] sont des invisibles, mais non des absents ! » Ta maman est toujours présente, même si on ne la voit pas. Prête l’oreille au silence, tu l’entendras...
}}
}}
{{Réf Livre
{{Réf Livre
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}}
}}


{{citation|citation= Avec ses amis, [[Khalil Gibran|Gibran]] dévalait les pentes de la Kadicha sans se soucier du danger. Ils grimpaient dans les [[arbre]]s, bondissaient avec les torrents, gazouillaient avec les oiseaux. Au couchant, ils aimaient regarder le soleil étaler son habit rouge sur les montagnes et les vallées comme s’il répandait son sang au lieu de ses larmes en disant adieu au Liban.
}}
{{Réf Livre
|titre=Kadicha
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Plon
|année=2011
|page=197
}}


{{citation|citation= La mort n’a pas d’âge.
{{citation|citation= La [[mort]] n’a pas d’âge.
}}
}}
{{Réf Livre
{{Réf Livre
Ligne 505 : Ligne 392 :
}}
}}



{{citation|citation= La [[forêt]] de Cahoonzie ne ressemblait pas tellement à la Kadicha, mais, en y pénétrant, Gibran sentit ses souvenirs d’enfance remonter à la surface comme une épave. Les cascades, les rochers, les conifères, les oiseaux... comment ne pas penser à la Vallée sainte en s’immergeant dans cette oasis de verdure ?
=== ''L'Astronome, 1997 ===
}}

{{Réf Livre
{{citation|citation="- A quoi bon développer les arts dans un pays [[occupé]] ?
|titre=Kadicha

|auteur=Alexandre Najjar
- Un pays ne meurt pas quand il est occupé : c'est quand sa [[culture]] disparaît qu'il meurt vraiment"
|éditeur=Plon
|année=2011
|page=217
}}
}}


{{citation|citation="Dans un pays occupé, il n'est pire que l'accoutumance. L'accoutumance, c'est quand on prend le pli de l'[[occupation]] ; quand les débordements de l'occupant deviennent acceptables parce qu'on en a pris l'habitude."
{{citation|citation= L’[[art]] est le reflet de l’âme ; la [[poésie]], le rythme de la vie. Si l’âme est triste et que la vie est obscurcie par les malheurs, à quoi bon l’image suggestive et le vers réussi ? Mieux vaut se retrancher dans la méditation plutôt que de façonner des œuvres avec nos pulsions négatives... [...] Entre-temps, ne nous taisons pas : l’art reste encore la voie la plus sûre pour arriver à Dieu !
}}
{{Réf Livre
|titre=Kadicha
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Plon
|année=2011
|page=218
}}
}}


{{citation|citation= Je songe sans cesse au Liban. Dès que je ferme les yeux sur l’océan qui me sépare de mon pays, je vois ses vallées pleines de magie et de majesté, ses montagnes que la gloire et la noblesse élèvent vers les cieux. Dès que je me fais sourd au vacarme qui emplit cette société d’exil, j’entends le murmure des ruisseaux et le bruissement des feuillages. Toutes ces beautés dont je te parle, j’aspire à les revoir, tel un nouveau-né qui réclame le sein de sa mère !
{{citation|citation="-"Se remet-on jamais vraiment de la disparition d'une [[mère]] ? N'éprouve-t-on pas le sentiment d'avoir perdu le droit de vivre puisque celle qui nous a pourvu de ce droit a elle-même cessé d'exister ?"}}
}}

{{Réf Livre

|titre=Kadicha
{{citation|citation="-"Notre [[différence]] enrichit notre amour, elle ne lui fait pas obstacle."}}
|auteur=Alexandre Najjar

|éditeur=Plon

|année=2011
{{citation|citation="-"[[L'amour]] est une herbe folle qui pousse où elle veut."}}
|page=218

}}

{{citation|citation="[[L'amour]], frère de l'insouciance, qui, en même temps qu'il nous ouvre le cœur comme les vannes d'une écluse, nous ferme les yeux et nous plonge dans un état de doux aveuglement !"}}


{{citation|citation="Se cacher pour [[aimer]] : jamais je n'aurais accepté cela. Comment admettre la clandestinité quand on considère l'amour comme un sentiment si grand qu'il a besoin d'espace pour s'épanouir, comme un soleil que rien ni personne ne peuvent empêcher de briller ?"!"}}


{{citation|citation="Quelque puissant qu'il soit, [[l'amour]] est toujours fragile parce qu'il est à la merci de la mort, parce qu'il n'est pas capable de forcer le destin et de brider ses caprices."}}


{{citation|citation=""Entre aimer et assumer un [[amour]], il existe une grande différence. La différence qui sépare la velléité du courage !"}}


{{citation|citation="Celui qui souffre ne voit que sa propre [[douleur]], jalouse le bonheur des autres, ne comprend pas pourquoi le destin s'acharne contre lui. Pour celui qui souffre, les autres sont coupables d'être heureux."}}


{{citation|citation="Le [[vent]] est un chat capricieux. Tantôt câlin, tantôt rebelle, il gémit, ronronne, râle, miaule, hurle sans que l'on sache toujours pourquoi. Le vent est fils de la volupté : il aime la chair. Sa main soyeuse nous effleure la peau, la caresse, s'attarde sur nos lèvres, nos paupières, nos narines, nos oreilles, dessine les contours de notre visage... Sa fraîcheur est celle d'un baiser. Mais comme tout amour passionné, son amour est destructeur : s'il vient à s'emporter, il ne se contrôle plus. Sa violence éclate. Il agresse ceux qu'il chérissait."}}

{{citation|citation="[[L'exil]] m'a appris que [[l'absent]] qu'on aime ne s'éloigne jamais."}}


{{citation|citation="Aider un [[fou]] à guérir de sa folie est difficile ; renoncer à l'aider est criminel."}}


=== ''Athina, 2000 ===


{{citation|citation="J'aime les [[îles]]. Elles n'ont pas d'amarres, point de cordon ombilical : les îles sont libres."}}


{{citation|citation="[[L'injustice]] est pareille à l'eau qu'on chauffe dans une marmite. Quand elle bout trop longtemps, elle déborde : c'est cela, la révolte."}}


{{citation|citation="La [[liberté]] se nourrit de patience et d'espoir. Elle est comme l'eau : elle finit par rouiller la lame la plus aiguisée et ronge le rocher le plus résistant. Il faut quelquefois dormir longtemps et rêver sans discontinuer qu'on est libre, avant de se réveiller et de découvrir que la liberté est là et que le rêve s'est réalisé !"}}


=== ''Divers ===


{{citation|citation="Voir le [[désert]] est aussi un baptême!"}}


{{citation|citation="On a prétendu que le [[désert]] est présence de Dieu sans les hommes. Peut-être n'est-il que présence des hommes sans Dieu."}}


{{citation|citation="[[Amour]] et accaparement ne sont pas synonymes"}}

{{citation|citation="
"Mais quoi
Nous ne sommes pas coupables
[[L'amour]]n'est pas un crime
L'amour est une consécration
L'amour est une prière"}}

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{{citation|citation="[[L'amour]], frère de l'insouciance, qui, en même temps qu'il nous ouvre le coeur comme les vannes d'une écluse, nous ferme les yeux et nous plonge dans un état de doux aveuglement !"}}


{{citation|citation="Etre un [[héros]] n'est rien. Le rester est difficile. Tout est dans le souffle."}}


{{citation|citation=" "Un [[héros]] qui se repose est un héros qu'on oublie."}}


{{citation|citation=""Il est trop facile d'accuser le [[passé]]."}}


{{citation|citation="Il y a toujours dans notre passé un moment où l'on s'est [[suicidé]]."}}


{{citation|citation=""On parle souvent des Mozart qu'on assassine. On ne parle jamais des Mozart qui se [[suicident]]."}}


{{citation|citation="- Le [[suicide]] est lâcheté.
- Non, rectifia-t-il. Courage de la lâcheté."}}


{{citation|citation="Que fuit-on le plus en se suicidant ? Le passé qui talonne, le présent qui écrase ou l'avenir qui inquiète ?"}}


{{citation|citation="Il arrive un moment où la [[vie]] ne nous dit plus rien, et où l'on n'a plus rien à dire à la vie.""}}


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{{citation|citation="Dans le cruel jeu de la vie, n'est-il pas possible d'être [[gagnant]] à tous les coups ?"}}


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{{citation|citation=""[[L'absence]] est un défi."}}


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{{citation|citation="Les [[morts]] ne vivent pas d'eau. Ils vivent de soleil."}}


{{citation|citation="Tu crois que ton [[œuvre]] dure. Mais rien ne dure. Tu te fais avoir."}}


{{citation|citation="Il n'y a pas de "[[destin]]". Il y a des hommes soumis, c'est tout."}}


{{citation|citation="Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas [[entendre]], dit-on. Nos ennemis, les vrais, sont les sourds."}}


{{citation|citation="Il y a les [[paradis artificiels]]. Il y a aussi les enfers artificiels. En général, ce sont les mêmes."}}


{{citation|citation="La [[poésie]] est partout. Il suffit de la débusquer."}}


{{citation|citation="Il y a aussi l'[[amnésie]] par nécessité. Le plus souvent, des géants qui ne le sont plus."}}


{{citation|citation="Au fond de l'impasse, l'[[espoir]] n'est pas mort. Il n'est que blessé."}}


{{citation|citation="Il y a des [[pauvres]] par contrainte ou par infortune. Il y a même des pauvres par vocation."}}




== Bibliographie sélective ==
== Bibliographie sélective ==

Version du 1 janvier 2015 à 18:41

Alexandre Najjar

Alexandre Najjar (en arabe إسكندر نجّار) est un avocat et écrivain libanais francophone né à Beyrouth le 5 février 1967. Il est avocat spécialisé en droit bancaire et financier, responsable de L’Orient littéraire), et auteur d’essais (Dictionnaire amoureux du Liban, De Gaulle et le Liban), de romans (Le roman de Beyrouth, Phénicia...) –, de biographies (Khalil Gibran, Le Censeur de Baudelaire), de poèmes (À quoi rêvent les statues ?), de récits (Les anges de Millesgarden,L'école de la guerre, Le Silence du Ténor) et de nouvelles (Comme un aigle en dérive, traduits dans une douzaine de langues. Il a obtenu plusieurs distinctions (dont les insignes d'officier dans l'ordre des Arts et des Lettres) et de nombreux prix au Liban et en France, dont le Prix Méditerranée, le Prix Hervé Deluen de l'Académie française, le Prix de l'Asie, le Prix Gibran et la Bourse de l'écrivain de la Fondation Hachette.

Citations

Le roman de Beyrouth, 2005

On ne me prendra pas Beyrouth !
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 11


Je porte le deuil de ces souvenirs qu’on m’a confisqués. Mais que ceux qui œuvrent à la destruction de notre passé se rassurent : quoi qu’ils fassent, et même si je n’ai plus mes yeux pour voir, Beyrouth m’habite. Elle est hors de l’espace et du temps. Elle fait partie de ces lieux que nul ne peut envahir. Comme le paradis.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 13


Tu sais, jeune homme, remonter aux origines n’est jamais facile : il y a l’oublice grand trou noir –, la nostalgie, la pudeur qui transmuent les souvenirs. Et si raconter ma propre vie suppose que je vide ma mémoire sans crainte de réveiller d’anciennes douleurs, raconter celle des autres exige le secours de l’imagination. Car enfin, comment appréhender la pensée, les sentiments, les secrets d’autrui quand on ne les a pas partagés ? Comment pénétrer, comment violer, le sanctuaire d’une vie ? Comment remplir les blancs que nos semblables ont, sciemment ou non, laissés derrière eux ? Comment cerner tout ce qui a déterminé leur action, comment justifier leurs actes – si tant est qu’il faille toujours « justifier » ?
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 14


« Les [révolutionnaires]], se dit-il, sont comme ces fous d’amour qui foncent tête baissée vers l’objet de leur convoitise, sans se poser de questions, sans mesurer les conséquences de leur audace, comme si leur désir rendait leur folie légitime, comme si la passion leur donnait tous les droits. »
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 30-31


Pour la première fois, mon père éprouva de la honte à prodiguer des soins médicaux aux Ottomans. Sa conscience lui commandait, certes, de soulager la souffrance des hommes quels qu’ils soient, sans distinction de race ou de couleur, mais l’idée de porter secours à ceux qui occupaient son pays et asservissaient son peuple lui apparut tout à coup intolérable.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 73


Les royaumes ne se construisent que sur les crânes des héros. Les nôtres formeront la base de l’indépendance du Liban !
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 83


La justice sous l’occupation est une notion illusoire, une vue de l’esprit. Le jugement est toujours écrit à l’avance ; les officiers dictent leur loi aux magistrats. [...] Critiquer l’occupation n’est pas un délit, c’est un devoir !
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 91


[I]l craignait surtout que dans cette région du monde où les trois religions monothéistes étaient appelées à cohabiter, il n’y eût pas de paix possible.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 122


La nudité est l’expression la plus pure de la beauté qu’est l’œuvre visible, parfaite et manifeste de Dieu.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 240


[S]i en prison on est libre et à l’école on ne l’est pas, c’est donc que l’école est pire que la prison !
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 281


La [solitude]] me pesait. Car la solitude n’est ni une tentation ni une amie : la solitude est tragique.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 323


En temps de guerre, la vie est suspendue. On passe des jours dans les abris à ne rien faire, à tourner en rond, à l’écoute des dernières nouvelles du front. On ne sait plus vraiment ce qui se passe dehors, si la radio ment ou pas, si les déflagrations qu’on entend sont des « départs » ou des « arrivées ». En temps de guerre, on bannit le confort : on s’adapte à tout, on fait avec. En cas de pénurie d’essence, on attend des heures devant les stations-service ; quand le pain manque, on prend d’assaut les boulangeries ; et lorsque l’eau tarit dans les réservoirs, on court à la fontaine remplir les bidons. En temps de guerre, plus rien ne compte sauf Dieu, seule planche de salut dans un pays livré à la violence aveugle des hommes. Églises et mosquées ne désemplissent pas ; ceux qui n’ont jamais cru se retrouvent à genoux. En temps de guerre, enfin, les normes n’existent plus : le milicien fait la loi ; le gendarme se planque. Ceux qui ne se battent pas deviennent des lâches ; ceux qui tuent, des héros.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 382


C’est de la frustration que naît la violence.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 397


[J]’étais allergique à la censure et encore plus à certains juges qui s’érigeaient en parangons de vertu et en gardiens de l’ordre religieux et moral. Je ne comprenais comment, dans « l’État de droit et des institutions » que prônaient nos dirigeants, dans un pays prétendument démocratique, considéré comme un havre de liberté par les autres pays arabes, pareille mesure pouvait être décrétée.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 407


Qu’est-ce qui fait qu’on s’attache à sa patrie ? L’habitude, les racines, les parents, les amis ? Je crois qu’on ne naît pas dans un pays par hasard. Si on naît quelque part, c’est pour appartenir à ce lieu, même si les vicissitudes de l’existence nous en éloignent.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 434


Kadicha, 2011

Comme la lecture, l’écriture est un voyage.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 13


Je regrette amèrement l’époque où, en compagnie de ma mère, je fréquentais l’église Saint Jean-Baptisteà Achrafieh. Celui qu’on appelle « le Précurseur » a toujours été mon saint préféré. Je ne sais pas s’il était essénien ou non. Ce que je sais, c’est qu’il eut le courage de tout abandonner pour aller prêcher dans le désert !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 19


Je suis un enfant de la guerre : j’en ai gardé des traumatismes indélébiles. La guerre, je n’ai pas honte de l’avouer, j’y ai participé par devoir.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 20


« Raisonnable»... Ce mot me poursuit depuis l’enfance. Est-ce mon éducation religieuse chez les jésuites qui me commande de sacrifier mes désirs sur l’autel de la raison ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je sais, c’est que je ressemble à un navire en partance, attiré par le grand large, mais qui reste à quai, incapable de larguer les amarres.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 37


Le [Liban] est [...] une mosaïque de dix-huit communautés religieuses. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone. Nous vivons avec les musulmans, nous ne vivons pas chez eux. Musulmans et chrétiens forment les deux piliers du Liban « définitif » et indépendant. Si l’un de ces piliers s’effondre, le pays tout entier s’écroule ! C’est sans doute en pensant à cette cohabitation que le pape Jean-Paul II a déclaré un jour que « le Liban est plus qu’un pays, c’est un message » ! La présence des chrétiens au Liban est indispensable, elle est d’ailleurs souhaitée par les musulmans modérés qui voient en eux un facteur d’enrichissement, d’ouverture et d’équilibre. Mais ce n’est certainement pas l’avis des intégristes...
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 62


Car ceux qui abandonnent les plaisirs et les richesses du monde trouvent dans le Christ le véritable trésor !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 76


Ils étaient riches, oui, car la culture est un trésor. [...] Avec une machine pareille, Kozhaya et la Kadicha allaient s’imposer comme un phare culturel incontournable au Levant, en Asie et en Afrique, et cela, il le savait, n’avait pas de prix.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 94


Il feuilleta le livre avec dévotion et se dit qu’il y avait quelque chose d’humain dans cet objet : il avait un pied, un dos, une odeur, une peau et, quand on en tournait les pages, une voix.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 96


Ce que vous appelez entêtement, je l’appelle indépendance !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 124


Memento mori [...]. C’est pour se rappeler la mort et mieux s’y préparer ! [...] On n’a pas à accomplir des choses extraordinaires pour devenir des saints. La sainteté est dans l’exercice des détails les plus anodins de la vie quotidienne avec amour et en communion avec Dieu ! [...] La Kadicha est le lieu idéal pour la prière et la solitude. Ici, j’ai atteint une paix intérieure à laquelle je ne renoncerais pour rien au monde ! [...] Chacun a une mission dans la vie. Tout être doit écouter Dieu et faire ce qu’Il lui dit. Moi, il m’a demandé de venir ici, je suis venu. C’est ici, dans cette grotte de la Kadicha, que je souhaite mourir !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 129


Ta beauté est l’exemple le plus éclatant de l’existence de Dieu !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 135


La mort de Baddoura n’ébranla pas la foi d’Ibrahim ; elle conforta sa piété. La prière devint pour lui le meilleur moyen de communiquer avec la défunte et d’implorer la miséricorde de Dieu qui l’avait rappelée à Lui. Il ne manifesta aucune rancune à l’égard du Créateur, convaincu que le départ de Baddoura était écrit et que la volonté divine devait être respectée, quelque sévère qu’elle fût.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 137


À gauche, perchée sur un massif rocheux, Bécharré ; à droite, un paysage qu’on dirait tridimensionnel : une colline baignée de lumière se découpe sur une colline obscure que le soleil couchant n’éclaire plus... Une brume pellucide ajoute à la féerie de cette vision.
— C’est beau, dis-je, émerveillé. Voilà le Liban que j’aime !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 165


« Un ascète ne pleure pas », se dit-il en serrant les lèvres. Il eut envie de crier, d’extérioriser sa douleur, mais, craignant que l’écho ne le trahît en répercutant sa voix, il se ravisa. Il ouvrit alors les Évangiles et relut la fameuse phrase de Jésus : « Celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra. » Sa mère n’était donc pas morte.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 175


Le désespoir n’est pas chrétien.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 178


Je ne dois pas chercher à diminuer mon supplice quand le Seigneur a embrassé le sien jusqu’à l’extrémité sans en vouloir adoucir la rigueur !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 182


« Je suis entré pauvre dans la vie monastique, j’en sortirai intérieurement riche ».
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 185


[L]e silence et la solitude ont un sens : elles permettent de s’unir à Dieu. Quant à la souffrance, elle a une valeur rédemptrice : la valeur du salut ! [...] [Le père Nehmetallah al-Hardini] disait : « Le moine dans son monastère est un roi dans son palais : sa congrégation est son royaume ; ses frères constituent son armée ; ses vertus sont sa gloire ; l’amour de Dieu et de son ordre forment sa couronne ; sa pureté et sa chasteté lui servent de spectre ; sa pauvreté, son obéissance et ses prières sont ses armes ; son habit de pourpre est tissé d’humilité et de mansuétude. »
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 186


Souviens-toi avec quelle sérénité M. de Chasteuil a affronté le départ de sa mère. Victor Hugo, qui a perdu sa fille, disait que « les morts sont des invisibles, mais non des absents ! » Ta maman est toujours présente, même si on ne la voit pas. Prête l’oreille au silence, tu l’entendras...
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 188


La mort n’a pas d’âge.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 207


Depuis des siècles, ce pauvre pays n’a jamais connu la paix. Nous ne sommes que le paillasson des grandes puissances !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 211


Le but de la vie est de nous rapprocher de ses secrets, et la folie en est le seul moyen ! [...] Et moi, je suis en exil dans un pays lointain où vivre en ermite est considéré comme une folie !
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 213


Avait-il été puni par le destin pour avoir été infidèle à ses racines, à Hala, à sa vallée ?
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 215


L'Astronome, 1997

"- A quoi bon développer les arts dans un pays occupé ? - Un pays ne meurt pas quand il est occupé : c'est quand sa culture disparaît qu'il meurt vraiment"


"Dans un pays occupé, il n'est pire que l'accoutumance. L'accoutumance, c'est quand on prend le pli de l'occupation ; quand les débordements de l'occupant deviennent acceptables parce qu'on en a pris l'habitude."


"-"Se remet-on jamais vraiment de la disparition d'une mère ? N'éprouve-t-on pas le sentiment d'avoir perdu le droit de vivre puisque celle qui nous a pourvu de ce droit a elle-même cessé d'exister ?"


"-"Notre différence enrichit notre amour, elle ne lui fait pas obstacle."


"-"L'amour est une herbe folle qui pousse où elle veut."


"L'amour, frère de l'insouciance, qui, en même temps qu'il nous ouvre le cœur comme les vannes d'une écluse, nous ferme les yeux et nous plonge dans un état de doux aveuglement !"


"Se cacher pour aimer : jamais je n'aurais accepté cela. Comment admettre la clandestinité quand on considère l'amour comme un sentiment si grand qu'il a besoin d'espace pour s'épanouir, comme un soleil que rien ni personne ne peuvent empêcher de briller ?"!"


"Quelque puissant qu'il soit, l'amour est toujours fragile parce qu'il est à la merci de la mort, parce qu'il n'est pas capable de forcer le destin et de brider ses caprices."


""Entre aimer et assumer un amour, il existe une grande différence. La différence qui sépare la velléité du courage !"


"Celui qui souffre ne voit que sa propre douleur, jalouse le bonheur des autres, ne comprend pas pourquoi le destin s'acharne contre lui. Pour celui qui souffre, les autres sont coupables d'être heureux."


"Le vent est un chat capricieux. Tantôt câlin, tantôt rebelle, il gémit, ronronne, râle, miaule, hurle sans que l'on sache toujours pourquoi. Le vent est fils de la volupté : il aime la chair. Sa main soyeuse nous effleure la peau, la caresse, s'attarde sur nos lèvres, nos paupières, nos narines, nos oreilles, dessine les contours de notre visage... Sa fraîcheur est celle d'un baiser. Mais comme tout amour passionné, son amour est destructeur : s'il vient à s'emporter, il ne se contrôle plus. Sa violence éclate. Il agresse ceux qu'il chérissait."
"L'exil m'a appris que l'absent qu'on aime ne s'éloigne jamais."


"Aider un fou à guérir de sa folie est difficile ; renoncer à l'aider est criminel."


Athina, 2000

"J'aime les îles. Elles n'ont pas d'amarres, point de cordon ombilical : les îles sont libres."


"L'injustice est pareille à l'eau qu'on chauffe dans une marmite. Quand elle bout trop longtemps, elle déborde : c'est cela, la révolte."


"La liberté se nourrit de patience et d'espoir. Elle est comme l'eau : elle finit par rouiller la lame la plus aiguisée et ronge le rocher le plus résistant. Il faut quelquefois dormir longtemps et rêver sans discontinuer qu'on est libre, avant de se réveiller et de découvrir que la liberté est là et que le rêve s'est réalisé !"


Divers

"Voir le désert est aussi un baptême!"


"On a prétendu que le désert est présence de Dieu sans les hommes. Peut-être n'est-il que présence des hommes sans Dieu."


"Amour et accaparement ne sont pas synonymes"
"

"Mais quoi Nous ne sommes pas coupables L'amourn'est pas un crime L'amour est une consécration

L'amour est une prière"
"Une guerre ne se gagne jamais sans foi"


"L'amour, frère de l'insouciance, qui, en même temps qu'il nous ouvre le coeur comme les vannes d'une écluse, nous ferme les yeux et nous plonge dans un état de doux aveuglement !"


"Etre un héros n'est rien. Le rester est difficile. Tout est dans le souffle."


" "Un héros qui se repose est un héros qu'on oublie."


""Il est trop facile d'accuser le passé."


"Il y a toujours dans notre passé un moment où l'on s'est suicidé."


""On parle souvent des Mozart qu'on assassine. On ne parle jamais des Mozart qui se suicident."


"- Le suicide est lâcheté. - Non, rectifia-t-il. Courage de la lâcheté."


"Que fuit-on le plus en se suicidant ? Le passé qui talonne, le présent qui écrase ou l'avenir qui inquiète ?"


"Il arrive un moment où la vie ne nous dit plus rien, et où l'on n'a plus rien à dire à la vie.""


"C'est ça ! Il faut laisser les souvenirs derrière soi. Il faut les oublier. Mais les autres les oublient-ils ?"


"Mais nous avons les souvenirs. En revivant les moments que nous avons partagés, nous aurons l'illusion d'être toujours ensemble !""


"Exister, c'est créer."


""Que la vie soit absurde n'est pas une raison suffisante pour la rejeter : l'absurde est aussi fascinant."


"Dans le cruel jeu de la vie, n'est-il pas possible d'être gagnant à tous les coups ?"


""Il est des soleils qui germent dans le sang !"


"Tout insoumis est heureux."


""L'absence est un défi."


"La valeur d'un homme s'apprécie à la lumière de la vision réelle qu'il a de la femme.'


""La folie n'est pas la liberté : la folie est une prison."


"L'absence est précieuse : sans elle, l'on ne saurait jamais si l'on n'aime quelqu'un que par accoutumance."


"On ne regrette que ce qu'on a fait ou ce qu'on n'a pas fait et qu'on aurait pu faire. On ne regrette pas ce qu'on aurait été incapable de faire !"


"Se voit-on mort ?"


"Les morts ne vivent pas d'eau. Ils vivent de soleil."


"Tu crois que ton œuvre dure. Mais rien ne dure. Tu te fais avoir."


"Il n'y a pas de "destin". Il y a des hommes soumis, c'est tout."


"Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, dit-on. Nos ennemis, les vrais, sont les sourds."


"Il y a les paradis artificiels. Il y a aussi les enfers artificiels. En général, ce sont les mêmes."


"La poésie est partout. Il suffit de la débusquer."


"Il y a aussi l'amnésie par nécessité. Le plus souvent, des géants qui ne le sont plus."


"Au fond de l'impasse, l'espoir n'est pas mort. Il n'est que blessé."


"Il y a des pauvres par contrainte ou par infortune. Il y a même des pauvres par vocation."


Bibliographie sélective

  • La honte du survivant, Naaman, 1989.
  • À quoi rêvent les statues ?, Anthologie, 1989.
  • Comme un aigle en dérive, Publisud, 1993.
  • Les Exilés du Caucase, Grasset, 1995.
  • L’Astronome, Grasset, 1997.
  • L’école de la guerre, Balland, 1999.
  • Athina, Grasset, 2000.
  • Le Crapaud, 2001.
  • Le Procureur de l’Empire, Ernest Pinard (1822-1909), Balland, 2001.
  • Khalil Gibran, Pygmalion, 2002.
  • Lady Virus, Balland, 2002.
  • De Gaulle et le Liban, deux tomes, Terre du Liban :
  1. Vers l’Orient compliqué (1929-1931), 2002.
  2. De la guerre à l’Indépendance (1941-1943), 2004.
  • Le Mousquetaire, Zo d’Axa (1864-1930), Balland, 2004.
  • La Passion de lire, éd. librairie Antoine, 2005.
  • Saint Jean-Baptiste, biographie, Pygmalion, 2005.
  • Le roman de Beyrouth, Plon, 2005.
  • Le Silence du ténor, Plon, 2006.
  • Phénicia, Plon, 2008.
  • Berlin 36, Plon, 2010.
  • L’enfant terrible, L’Orient-Le Jour, 2010.
  • Sur les traces de Gibran, Dergham, 2011.
  • Anatomie d’un tyran : Mouammar Kadhafi, Actes Sud/L’Orient des livres, 2011.
  • Kadicha, Plon, 2011.
  • L’Homme de la providence, Abouna Yaacoub, L’Orient des Livres, 2012.
  • Les anges de Millesgarden, Gallimard, 2013.
  • Dictionnaire amoureux du Liban, Plon, 2014.

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