« Faiblesse » : différence entre les versions

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==== [[Marie d'Agoult]], ''Nélida'', 1866 ====
==== [[Marie d'Agoult]], ''Nélida'', 1866 ====
{{Citation|citation= Nul homme ne saurait concevoir dans toute son étendue ni la vraie justice ni la vraie bonté s'il n'a senti au moins une fois en sa vie les contrastes de sa nature et la fragilité de son être. }}


{{Citation|citation=Elle avait subi la grande épreuve de la destinée humaine ; l'épreuve qui brise les coeurs faibles, qui dégrade les âmes communes, mais qui initie à la sagesse les caractères véritablement vertueux ; elle avait failli. Nul homme ne saurait concevoir dans toute son étendue ni la vraie justice ni la vraie bonté s'il n'a senti au moins une fois en sa vie les contrastes de sa nature et la fragilité de son être. Dans toute faute reconnue, portée avec courage, il y a un germe d'héroïsme ; ce germe était dans l'âme de Nélida, il y grandissait depuis un an, il s'y fortifiait dans le sentiment de jour en jour plus intense d'un dévouement désespéré et d'un sacrifice inutile.}}
{{Réf Livre|titre=Nélida|auteur=[[Marie d'Agoult]]|éditeur=Calmann-Lévy|année=2010|année d'origine=1866|page=244|partie=Quatrième partie|chapitre=XXII|ISBN=978-2-7021-4127-4}}
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Version du 8 mai 2014 à 10:11

Anaïs Nin

Elle est devenue pour moi quelqu'un qu'il faut plaindre et protéger. Elle se trouve entraînée dans des situations fausses et tragiques dont elle n'est pas capable de s'extirper. J'ai enfin saisi sa faiblesse. Sa vie est faite de fantasmes. Je veux la ramener à la réalité. Je veux lui faire violence.
  • Henry et June — Les cahiers secrets (1986), Anaïs Nin (trad. Béatrice Commengé), éd. Stock, 2007  (ISBN 978-2-234-05990-0), Janvier (1932), p. 33


André Breton

Servantes de la faiblesse, servantes du bonheur, les femmes abusent de la lumière dans un éclat de rire.


Roman

Charles Robert Maturin

Malheureux ! Ce sont vos vices, vos passions et vos faiblesses qui font de vous mes victimes. Jetez sur vous le blâme et non sur moi.


Marie d'Agoult, Nélida, 1866

Nul homme ne saurait concevoir dans toute son étendue ni la vraie justice ni la vraie bonté s'il n'a senti au moins une fois en sa vie les contrastes de sa nature et la fragilité de son être.


Psychanalyse

Alberto Eiguer, Psychanalyse du libertin, 2010

Libertinage et prédation

Dans son travail, J. Clavreul (1967) rappelle que le pervers sexuel évoquant ses pratiques et ses fréquentations se prévaut de ne parler que d'amour. Il se glorifie de savoir comme personne ce qu'est l'amour. Pour cet auteur, ce serait le signe même de l'accès au savoir sur le sexe, savoir vécu par lui comme initiatique et quelque part ayant été acquis par « révélation ». L'amour absout des excès réalisés en son nom et incite à la complaisance, ajoute Clavreul. Il y voit un piège tendu à nous autres censées être de simples névrosés, dans la mesure où le pervers sait que nous tenons à des valeurs dont l'amour est l'une des pierres précieuses. En bref, l'amour semble justifier toutes les faiblesses et toutes les compromissions. Et dans le lien du couple, l'amour est aussi invoqué par le partenaire du pervers manifeste comme pour légitimer le soutien qu'il lui donne et finalement pour occulter qu'il réalise ses tendances latentes à travers lui. C'est par amour aussi que la victime doit se taire et éviter de dénoncer l'outrage qu'elle subit.
  • Psychanalyse du libertin, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 2010  (ISBN 978-2-10-054958-0), partie II. Libertinage et prédation, chap. Invitation à la débauche, Banaliser le mal au nom de l'amour, p. 134


Psychologie

Mary Esther Harding, Les Mystères de la femme, 1953

[Les hommes] cherchent [...] à prévenir le pouvoir redouté de la femme en la poussant à adopter envers eux une attitude maternelle [...]. Il ne se sentira pourtant pas tout à fait délivré de son appréhension car en considérant la femme comme une mère, il se transforme lui-même en enfant et risque ainsi de pâtir de son propre enfantillage. Dans ce cas, il peut être victime de sa propre faiblesse qui, une fois de plus, rend la femme maîtresse de la situation.
  • Les Mystères de la femme (1953), Mary Esther Harding (trad. Eveline Mahyère), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2001  (ISBN 2-228-89431-1), chap. II. La lune, dispensatrice de fertilité, p. 63


Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, Les Perversions sexuelles et narcissiques, 2005

Perversions narcissiques

« Dérive » manipulatoire de la séduction narcissique, la perversion narcissique appartient à un registre plus public (familial, social) que la perversion sexuelle, d'ordre plus privé. Les manoeuvres semant la confusion dans l'esprit de l'autre relèvent d'un registre de disqualification des sensations, des émotions ou des pensées de l'autre, victime de la séduction perverse qui « l'enferme » dans la toute-puissance du pervers. Chez la victime, cette disqualification des émotions et de la pensée crée une « dé-fantasmatisation », une « désymbolisation » et détruit les différences entre les registres psychiques, créant une confusion sur laquelle « joue » le pervers narcissique.
Ces disqualifications apparaissent volontiers dans le champ de la communication, de l'omission de qualification (une mère se plaint que son enfant ne fait pas de sport, s'il en fait, elle dit alors qu'il ferait mieux de faire de la musique), de la surestimation narcissique mensongère de l'objet (flatterie) qui a pour but de contrôler celui-ci... Un autre procédé est l' induction (Eiguer, 1996) : la victime se laisse abuser, parce qu'elle peut se trouver dans une situation de faiblesse, de fragilité. Le pervers le perçoit et va alors faire éprouver à la victime des sentiments inhabituels pour elle mais qui appartiennent au sujet pervers. Utilisant l'identification projective, il délègue et dépose dans l'autre des affects et des idées dont il souhaite se débarrasser. Pousser la victime parfois jusqu'à la faute pour ensuite la critiquer et la mettre à sa merci, tel est le but pervers du « détournement » de toute relation.

  • Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005  (ISBN 2-200-34042-7), partie IV. Perversions narcissiques, chap. 1. Pourquoi l'extension du terme ?, 1.4 Perversion narcissique a) Pathologie de l'agir de parole, p. 105


Cédric Roos, La relation d'emprise dans le soin, 2006

La relation d'emprise (cadre psychanalytique)

Le pervers narcissique n’a qu’une conscience confuse des limites entre le Moi et le non-Moi. Pour pallier à son déficit narcissique, il incorpore, par un mécanisme d’introjection caractéristique du stade anal, les qualités de l’autre ; il se construit un Soi grandiose, masquant la faiblesse du moi, en dérobant à l’autre ses qualités et en niant son existence. Pour conserver une apparence de soi acceptable, il organise un « meurtre psychique » : faire en sorte que l’autre ne soit rien. Il y a « empiètement sur le territoire psychique d’autrui » (Hirigoyen, 1998).
  • La relation d'emprise dans le soin, 2006, La relation d'emprise (cadre psychanalytique) : Du point de vue de l'instigateur d'une relation d'emprise Le pervers narcissique : conformer l'autre en un identique, dans [1], paru Textes Psy, Cédric Roos.