« Fatalité » : différence entre les versions
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==== [[René Crevel]], ''La Période des sommeils'', 1932 ==== |
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{{Citation|citation=Tant de voix sonnaient faux en dépit des sourires que mes oreilles ne voulaient plus entendre. Sur les pavés trop quotidiens, mes pieds traînaient des distances pesantes, bordées d’une ombre qui se trouvait pourtant dépourvue d’épaisseur. Tous les arbres étaient en bois de potence, et ils étaient innombrables dans la forêt de la répression, avec leur feuillage de plomb si épais que, de l’aube au crépuscule et du crépuscule à l’aube, on n’osait imaginer qu’un jour, au-delà de l’horizon et au-delà de l’habitude, brillerait un Soleil tout de soufre et d’amour. Les feuilles répétaient les inepties druidiques des chênes, l’hypocrisie méditerranéenne des oliviers, l’amertume fatale du buis, le puritanisme glacé des saules, et les allusions malsaines chuchotées par les peupliers de la Troisième République.}} {{Réf Article|titre=La Période des sommeils|auteur=[[René Crevel]]|publication=This Quarter vol. 5|numéro=1|date=Septembre 1932|page=1}} |
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==== [[Paul Eluard]] , ''Capitale de la douleur'', 1926 ==== |
==== [[Paul Eluard]] , ''Capitale de la douleur'', 1926 ==== |
Version du 8 avril 2014 à 20:12
La fatalité se présente comme le caractère de ce qui est fatal, de ce qui est l'oeuvre du destin.
Littérature
Critique
Poésie
Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926
Paul Klee
Sur la pente fatale, le voyageur profite
De la faveur du jour, verglas et sans cailloux.
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Paul Klee, p. 106
Prose poétique
Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
Dans le désert, perdu, irrémédiablement perdu, l’explorateur casqué de blanc se rend compte enfin de la réalité des mirages et les trésors inconnus, les faunes rêvées, les flores invraisemblables constituent le paradis sensuel où il évoluera désormais, épouvantail sans moineaux, tombeau sans épitaphe, homme sans nom, tandis que, formidable déplacement, les pyramides révèlent les dés cachés sous leur masse pesante et posent à nouveau le problème irritant de la fatalité dans le passé et de la destinée dans le futur.
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), IX. Le palais des mirages, p. 100
Antonin Artaud, Fragments d'un Journal d'Enfer, 1929
On a beau me dire que c'est en moi ce coupe-gorge, je participe à la vie, je représente la fatalité qui m'élit.
- L'Ombilic des Limbes suivi du Pèse-nerfs et autres textes (1929), Antonin Artaud, éd. Gallimard, coll. « Poésie/Gallimard », 1956, partie Fragments d'un Journal d'Enfer, p. 125
Roman
Renée Dunan, La Culotte en jersey de soi, 1923
Ils savent que la douceur de l'air et les promesses de la nature sont offertes surtout agonisants. L'ironie de la joie coite et subtile qui tend son mirage en ce soir caressant leur est sensible. Mais ils savent aussi que les fatalités hostiles viennent rarement sur ceux qui les guettent. Et ils savent sourire.
- La Culotte en jersey de soi (1923), Renée Dunan, éd. Le Cercle Poche, 2011 (ISBN 978-2-84714-152-8), p. 17
Philosophie
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1885
J'aime celui qui ne veux pas avoir trop de vertu. Une vertu est davantage vertu que deux, parce qu'elle est davantage noeud auquel se pend la fatalité.
- Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972 (ISBN 978-2-253-00675-6), partie I, chap. « Prologue de Zarathoustra », 4, p. 24
Psychanalyse
Alberto Eiguer, Le Pervers narcissique et son complice, 1989
Applications à la psychopathologie
Abraham pense [...] qu'un des signes évolutifs et inévitables de la cure est l'apparition de symptômes nouveaux. Le patient présente alors des réactions névrotiques sans perte de contact avec l'entourage. L'auteur confirme une espèce de double fatalité à toute thérapie de la psychose maniaco-dépressive, à la fois l'inévitable progression du patient, et la consternation de celui-ci devant le fait de ne plus pouvoir régresser : il ne peut plus « produire une dépression authentique » ou une vraie manie.
- Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie II. Applications à la psychopathologie, chap. Psychose et perversion narcissique, Empire dans la thérapie des états maniaco-dépressifs, p. 95