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L''''[[w:écriture|écriture]]''' est un système de représentation graphique d’une langue, au moyen de signes inscrits ou dessinés sur un support, et permet l'échange d'informations sans le support de la voix.
L''''[[w:écriture|écriture]]''' est un système de représentation graphique d’une langue, au moyen de signes inscrits ou dessinés sur un support, et permet l'échange d'informations sans le support de la voix.


== Art ==
==== Albert Bensoussan ====
{{Citation|<poem>La parole est nomade, aérienne, supérieure, l'écriture la fige, la ramène à terre, l'emprisonne. Ainsi cette historiette arabe :
=== Propos de théoriciens ===
Qu'est-ce que la parole ? Demande l'un
==== Nicolas Schöffer, ''La Théorie des miroirs'', 1981 ====
Un vent qui passe, dit le sage
{{citation|Écrire, c'est se révéler, ou encore révéler les images renvoyées par nos propres miroirs découvrant à la fois nos trésors cachés {{- -|c'est-à-dire nous-même}} et les reflets de notre environnement tels que nous les captons.}}
Et qui peut l'enchaîner ? Interroge l'autre
{{Réf Livre|titre=La Théorie des miroirs|auteur=Nicolas Schöffer|éditeur=Belfond|année=1982|ISBN=2-7144-1466-4|page=123}}
L'écriture</poem>}}

{{Réf Livre|titre=Confessions d'un traître|auteur=Albert Bensoussan|éditeur=Presses Universitaires de Rennes|année=1995|page=107}}
== Enseignement ==
=== Cours de littérature européenne ===
==== [[Vladimir Nabokov]], ''Littératures'', 1941-1958 ====
{{citation|citation=L'art d'écrire est un art très futile s'il n'implique pas avant tout l'art de voir le monde comme un potentiel de fiction.}}
{{Réf Livre|titre=Littératures|auteur=[[Vladimir Nabokov]]|éditeur=Robert Laffont|traducteur=Hélène Pasquier|année=2010|année d'origine=1980|page=36|collection=Bouquins|partie=Littératures I|section=Bons lecteurs et bons écrivains}}

== Littérature ==
=== Critique ===
==== [[Roland Barthes]], ''L'empire des signes'',1970 ====
{{citation|L'écriture est précisément cet acte qui unit dans le même travail ce qui ne pourrait être saisi ensemble dans le seul espace plat de la représentation.}}
{{réf Livre|titre=L'empire des signes|auteur=Roland Barthes|année=1980|éditeur=Flammarion|page=22|année d'origine=1970|collection=Champs}}

{{citation|[...] le trait excluant ici la rature ou la reprise (puisque le caractère est tracé alla prima), aucune invention de la gomme ou de ses substituts (la gomme, objet emblématique du signifié que l'on voudrait bien effacer ou dont, tout au moins, on voudrait bien alléger, amincir la plénitude ; mais en face de chez nous, du côté de l'Orient, pourquoi des gommes, puisque le miroir est vide ?).}}
{{réf Livre|titre=L'empire des signes|auteur=Roland Barthes|année=1980|éditeur=Flammarion|page=116|année d'origine=1970|collection=Champs}}


==== [[Michel Leiris]] ====
==== Georges De Brebeuf ====

{{Citation|citation=Pas de plaisir d'écrire si, sachant d'avance ce que l'on a à dire et n'ayant pas à inventer la manière de le dire, on procède à coup sûr.}}
{{Réf Livre|référence=Langage tangage/Gallimard-L'Imaginaire|page=141|cacher titre|cacher auteur|cacher année|cacher isbn}}

==== Cécile Guilbert, ''Les ruses du professeur Nabokov'', 2010 ====
{{citation|citation=Après tout, si aucune activité n'est plus individualisée, asociale et « séparée » que l'écriture ou la lecture, c'est précisément en quoi celles-ci communiquent : par cette nervure intime d'un échange proprement érotique s'instaurant entre un auteur et un lecteur dont désirs et solitudes dialoguent, s'infusent, rêvassent à travers du langage chargé de sens tandis que des délices de sensations et d'émotions s'échangent entre eux dans le silence. D'ailleurs, un grand écrivain est toujours un grand lecteur, et l'excellent lecteur est aussi rare que lui. La seule différence, c'est que si le style suppose une singularité d'expression unique prohibant par définition l'enseignement de normes et canons sous peine de déchoir dans cette contradiction vivante qu'indique le vocable d'« art officiel », lire s'apprend. Mieux encore : l'art littéraire est ce miroir d'excellence par lequel le lecteur peut devenir une sorte d'artiste lui-même en tant que recréateur de l'oeuvre.|précisions=Cécile Guilbert préfaçant la réédition de 2010 des cours de littérature européenne de [[Vladimir Nabokov]], professés entre 1941 et 1958 dans plusieurs universités américaines et réunis sous le titre ''Littératures''.}}
{{Réf Livre|titre=Littératures|auteur=[[Vladimir Nabokov]]|éditeur=Robert Laffont|année=2010|année d'origine=1980|page=XXII|collection=Bouquins|partie=|section=Préface de Cécile Guilbert — Les ruses du professeur Nabokov}}

=== Poésie ===
==== Georges De Brebeuf, ''La Pharsale de Lucain'', 1670 ====
{{citation|citation=<poem>
{{citation|citation=<poem>
C'est de lui que nous vient cet art ingénieux
C'est de lui que nous vient cet art ingénieux
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{{Réf Livre|titre=La Pharsale de Lucain|auteur=Georges De Brebeuf|éditeur=Jean Ribou|année=1670|page=85}}
{{Réf Livre|titre=La Pharsale de Lucain|auteur=Georges De Brebeuf|éditeur=Jean Ribou|année=1670|page=85}}


==== [[André Gide]], ''Les Caves du Vatican'', 1914 ====
==== [[Robert Desnos]] ====
{{Citation|citation=<poem>
— Savez-vous ce qui me gâte l'écriture ? Ce sont les corrections, les ratures, les maquillages qu'on y fait.
— Croyez-vous donc qu'on ne se corrige pas, dans la vie ? demanda Julius allumé.
— Vous ne m'entendez pas : Dans la vie, on se corrige, à ce qu'on dit, on s'améliore ; on ne peut corriger ce qu'on a fait. C'est ce droit de retouche qui fait de l'écriture une chose si grise et si... (il n'acheva pas). Oui ; c'est là ce qui me paraît si beau dans la vie ; c'est qu'il faut peindre dans le frais. La rature y est défendue.
</poem>}}
{{Réf Livre|référence=Les Caves du Vatican/Gallimard-Folio|page=79}}

==== Albert Bensoussan, ''Confessions d'un traître'', 1995 ====
{{Citation|<poem>La parole est nomade, aérienne, supérieure, l'écriture la fige, la ramène à terre, l'emprisonne. Ainsi cette historiette arabe :
Qu'est-ce que la parole ? Demande l'un
Un vent qui passe, dit le sage
Et qui peut l'enchaîner ? Interroge l'autre
L'écriture</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Confessions d'un traître|auteur=Albert Bensoussan|éditeur=Presses Universitaires de Rennes|année=1995|page=107}}

=== Prose poétique ===
==== [[Robert Desnos]], ''La liberté ou l'amour !'', 1927 ====
{{citation|citation=Je viens de parler du phénomène magique de l’écriture en tant que manifestation organique et optique du merveilleux. Pour ce qui est de la chimie, de l’alchimie de cette calligraphie reconnue belle par d’aucuns, et du seul point de vue, j’insiste et tant pis pour le pléonasme s’il y en a, calligraphique, je conseille aux calculateurs habitués au jeu des atomes de dénombrer les gouttes d’eau oculaires à travers lesquelles ces mots sont passés pour revenir sous une forme plastique se confronter à ma mémoire, de compter les gouttes de sang ou les fragments de gouttes de sang consumés à cette écriture.}}
{{citation|citation=Je viens de parler du phénomène magique de l’écriture en tant que manifestation organique et optique du merveilleux. Pour ce qui est de la chimie, de l’alchimie de cette calligraphie reconnue belle par d’aucuns, et du seul point de vue, j’insiste et tant pis pour le pléonasme s’il y en a, calligraphique, je conseille aux calculateurs habitués au jeu des atomes de dénombrer les gouttes d’eau oculaires à travers lesquelles ces mots sont passés pour revenir sous une forme plastique se confronter à ma mémoire, de compter les gouttes de sang ou les fragments de gouttes de sang consumés à cette écriture.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=47|section=IV. La brigade des jeux|ISBN=978-2-07-027695-0}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=47|section=IV. La brigade des jeux|ISBN=978-2-07-027695-0}}


=== Roman ===
==== [[Charles Robert Maturin]] ====
==== [[Charles Robert Maturin]], ''Melmoth — L'homme errant'', 1820 ====
{{citation|citation=<poem>D'un côté, l'on voyait des colonnes chargées de caractères hiéroglyphiques ; de l'autre, des pierres qui portaient les marques d'un pouvoir irrésistible. Mortels, disait ce pouvoir, vous tracez avec le ciseau, je n'écris qu'avec le feu.</poem>}}
{{citation|citation=<poem>D'un côté, l'on voyait des colonnes chargées de caractères hiéroglyphiques ; de l'autre, des pierres qui portaient les marques d'un pouvoir irrésistible. Mortels, disait ce pouvoir, vous tracez avec le ciseau, je n'écris qu'avec le feu.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Melmoth — L'homme errant|auteur=Charles Robert Maturin|traducteur=Jacqueline Marc-Chadourne|éditeur=Phébus|collection=''Libretto''|année=1996|année d'origine=1820|page=334|section=Histoire des Indiens|ISBN=978-2-85-940553-3}}
{{Réf Livre|titre=Melmoth — L'homme errant|auteur=Charles Robert Maturin|traducteur=Jacqueline Marc-Chadourne|éditeur=Phébus|collection=''Libretto''|année=1996|année d'origine=1820|page=334|section=Histoire des Indiens|ISBN=978-2-85-940553-3}}


==== Sei Shōnagon ====
==== [[Alexandre Dumas]], ''Le Bagnard de l'Opéra'', 1868 ====
{{citation|Quand j'aperçois un encrier malpropre, poudreux, un bâton d'encre que l'on a frotté sans soin et usé d'un seul côté, cela me fait une impression désagréable. Je déteste également voir une personne prendre, avec une pince de bambou, un bâton d'encre qui a beaucoup servi.}}
{{Citation|citation=<poem>J'avais dans la tête un drame bien intime, bien sombre, bien terrible, que je voulais faire passer de ma tête sur le papier [...].
{{Réf Livre|titre=Notes de chevet|auteur=Sei Shōnagon|éditeur=Gallimard/Unesco|année=2007 |année d'origine=1001-1010|page=243-244|ISBN=|traducteur=André Beaujard}}
Mais je remarquai une chose : c'est que, pour le travail profond et assidu, il faut les chambres étroites, les murailles rapprochées, et le jour éteint par des rideaux de couleur sombre.</poem>}}

{{Réf Livre|titre=Le Bagnard de l'Opéra|auteur=[[Alexandre Dumas]]|éditeur=Magnard|collection=Classiques & Contemporains|année=2001|année d'origine=1868|page=9|section=1. Le forçat|ISBN=978-2-210-75424-9}}








































==== [[Marcel Proust]], ''Le temps retrouvé'', 1927 ====
{{citation|citation=Le devoir et la tâche d'un écrivain sont ceux d'un traducteur.}}
{{Réf Livre|titre=Le temps retrouvé|auteur=Marcel Proust|éditeur=Pléiade|année=1957|page=895|tome=III}}


==== [[Fred Vargas]], ''L'Homme aux cercles bleus'', 1991 ====
{{citation|Pour quoi faire, écrire ? Pour séduire ? C'est ça ? Pour séduire les inconnus, comme si les connus ne te suffisaient pas ? Pour t'imaginer rassembler la quintessence du monde en quelques pages ? Quelle quintessence à la fin ? Quelle émotion du monde ? Quoi dire ? Même l'histoire de la vieille musaraigne n'est pas intéressante à dire. Écrire, c'est rater.}}
{{Réf Livre|titre={{w|L'Homme aux cercles bleus}}|auteur=Fred Vargas|éditeur=J’ai Lu|année=2002|page=199}}


==== [[Paul Auster]], ''Leviathan'', 1993 ====
{{citation|J'ai toujours été un bûcheur, un type qui s'angoisse et se débat à chaque phrase, et même les meilleurs jours je ne fais que me traîner, ramper à plate perdu dans le désert. Le moindre mot est pour moi entouré d'arpents de silence et lorsque j'ai enfin réussi à le tracer sur la page, il a l'air de se trouver là comme un mirage, une particule de doute scintillant dans le sable. [...]. Un mur me sépare de mes propres pensées, je me sens coincé dans un no man's land entre sentiment et articulation, […]. Pour moi [les choses et les mots] ne cessent de se séparer, de voler en éclats dans toutes les directions. Je passe presque tout mon temps à ramasser les fragments et à les recoller ensemble.|précisions=Dans la bouche du narrateur, en contraste avec ce qu'il pense (en bien) d'un ami lui aussi écrivain.}}
{{Réf Livre|titre=Leviathan|auteur=Paul Auster|éditeur=Le livre de Poche|année=1993|page=73|traducteur=Christine Le Boeuf}}


== Médias ==
=== Presse ===
==== ''Littérature'', Enquête — ''Pourquoi écrivez-vous ?'', 1919 ====
''' Paul Féval '''
{{citation|citation=<poem>Né au milieu des manuscrits de mon père, dans une maison où les succès du romancier et de l'auteur dramatique apportaient l'aisance, avec le va-et-vient continuel des journalistes, des artistes, des éditeurs et des directeurs, il m'eût été bien difficile de rêver une carrière autre.
Écrire m'est un plaisir.
A côté de l'existence commune l'homme de lettres s'extériorise par imagination, des deux vies la seconde est préférable à la première.
Le rêve surpasse la réalité.</poem>}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=Paul Féval|publication=Littérature|numéro=10|date=Décembre 1919|page=22}}


====George Lecomte====
{{citation|citation=Pourquoi j'écris ? Pour essayer de voir plus clair en moi et pour regarder avec plus de passion attentive les spectacles de beauté. Par besoin de formuler pour soi-même mes émotions et de combattre pour mes idées, par amour des mots vivants clairs et colorés de la langue francaise, par goût de l'action libre.}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=George Lecomte|publication=Littérature|numéro=10|date=Décembre 1919|page=23}}


====[[André Gide]]====
{{citation|citation=<poem>Vous pourrez classer les écrivains selon que leur réponse à votre enquête commencera par « afin de », « pour » ou par « parce que ».
Il y aura ceux pour qui la littérature est surtout un but, et ceux pour qui surtout un moyen.
Quant à moi, j'écris parce que j'ai une bonne plume, et pour être lu par vous... </poem>}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=[[André Gide]]|publication=Littérature|numéro=10|date=Décembre 1919|page=24}}






====Louis Dimier====
{{citation|citation=<poem>J'écris : 1° pour posséder.
Posséder la vérité des choses apparue à mes sens et à ma raison. En exprimant cette vérité, je la fais mienne, mes vues sont le lien qui la rassemble. Dans [[Aristote]] cela se nomme imitation. Il faut en concevoir l'essentiel. Imiter c'est recréer l'objet, partant s'en emparer autant qu'il se puisse concevoir. C'est un plaisir incomparable, un attrait souverain, auquel deux causes ont part : l'intelligence de l'objet, son rendu ; l'une est lumière, l'autre puissance ; la seconde trouvant dans la première son guide, la première trouvant dans la seconde son épreuve et son complément. Corot disait : Oh ! la belle vache ; je vais la peindre. Crac ! la voilà.
2° pour persuader.
Le vrai des choses entré dans l'intelligence, l'objet fait esprit, devient communicable. Nécessairement il tend à se communiquer. L'universel de la pensée qui l'informe est comme un ressort qui pousse à l'infini. Tous les hommes sont appelés à jouir de ce que je possède. Nouvelle épreuve des lumières qui président à l'imitation, nouvel exercice de la puissance qu'elle suppose. Persuader dérive de posséder. Il en est la suite nécessaire ; il procède du même attrait. Ceux qui les séparent, qui dépeignent le plaisir d'écrire comme indépendant de l'approbation, prennent un trait d'orgueil ou de dépit pour l'essence des choses.
Tel est le goût d'écrire, tel en est le démon. Des deux causes que je viens de dire, dans un sens général, on peut nommer la première poésie, la seconde aura nom éloquence. L'une donne naissance à l'art en soi, la seconde en répand l'effet.</poem>}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=Louis Dimier|publication=Littérature|numéro=11|date=Décembre 1920|page=22}}


====H. R. Lenormand ====
{{citation|citation=<poem>J'écris, comme tout écrivain, pour affirmer des tendances intimes refoulées dans la vie réelle. Je crois que l'oeuvre d'art pourrait être définie une compensation du réel. Nos instincts révolutionnaires et sexuels, nos instincts de domination et de connaissance ne peuvent se satisfaire pleinement au cours de la vie. Leur refoulement produit une sublimation qui donne naissance à l'oeuvre d'imagination. Celle-ci n'est donc que l'épanouissement de vélléités contrariées. Elle peut, dans les cas de refoulement excessifs, aboutir à une contradiction complète et magnifique de l'existence effective de l'écrivain.
Les atrocités sans frein des ouvrages du [[Marquis de Sade]] peuvent s'expliquer par le fait qu'il écrivit surtout en prison. L'outrance de ses inventions me ferait plutôt croire à la non-réalisation de ses tendances érotiques. C'est une revanche du rêve sur la réalité.
En ce qui me concerne, il n'y a pas lieu de douter que certaines de mes pièces, ''Poussière'', ''les Possédés'', ''Terres chaudes'', entre autres, sont une tentative de compensations d'instincts révolutionnaires entravés et de désirs de voyages incomplètement satisfaits.</poem>}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=H. R. Lenormand|publication=Littérature|numéro=11|date=Décembre 1920|page=24}}


==== [[J. M. G. Le Clézio]], ''Le Point'', 2011 ====
{{citation|A la question « Pourquoi écrivez vous ? », la plus belle réponse à mes yeux est celle que fit Pa Kin : « Parce que la belle vie est trop courte. » J'avais trouvé cela merveilleux, car écrire, c'est vivre d'autres vies, ajouter des vies à la belle vie, qui n'est plus si courte que ça...}}
{{réf Article|titre=Le Clézio : « Je suis un indigné de l'Afrique » |auteur=Interview par Valérie Marin la Meslée|publication=Le Point|numéro=2041|date=27 Octobre 2011|page=101|ISSN=}}


=== Télévision ===
==== Clara et Robert Kuperberg, Emission, 2006 ====
{{Citation|citation=La morale en écriture n'est que l'esquisse de nos propres actes immoraux.}}
{{Réf Émission|auteur=Clara et Robert Kuperberg|émission=American Dog|diffuseur=Arte|date=16 novembre 2006}}


== Philosophie ==
=== [[Voltaire]], ''Dictionnaire philosophique'', 1764 ===
{{Citation|citation=L'écriture est la peinture de la voix.|précisions=(Voir la parenté de cette citation avec celle de Brébeuf).}}
{{réf Livre|auteur=Voltaire|titre=Œuvres complètes|éditeur=Elibron Classics|année=2004|tome=26|titre de la contribution=Dictionnaire philosophique|année de la contribution=1764|section=article « Orthographe »|page=109}}
{{Choisie citation du jour|puce=*|année=2008|mois=décembre|jour=6|commentaire=|}}




=== [[Friedrich Nietzsche]], ''[[w:Ainsi parlait Zarathoustra|Ainsi parlait Zarathoustra]]'', 1885 ===
{{citation|citation=<poem>De tout ce qui est écrit, je ne lis que ce que quelqu'un écrit avec son sang. Ecris avec ton sang : et tu verras que le sang est esprit.
Il n'est guère facile de comprendre le sang d'autrui : je hais les oisifs qui lisent [...].
Que tout un chacun ait le droit d'apprendre à lire, voilà qui à la longue va gâter non seulement l'écriture mais aussi la pensée.
Jadis l'esprit était dieu, puis il s'est fait homme et maintenant il se fait même plèbe.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Ainsi parlait Zarathoustra|auteur=[[Friedrich Nietzsche]]|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Les Classiques de Poche|année=1972|page=55|partie=I|chapitre=« Lire et écrire »|traducteur=Georges-Arthur Goldschmidt|ISBN=978-2-253-00675-6}}


== Propos de moralistes ==
=== [[Joseph Joubert]], ''Pensées'' ===
{{citation|Quand on écrit avec facilité, on croit toujours avoir plus de talent qu’on n’en a. Pour bien écrire, il faut une facilité naturelle et une difficulté acquise.}}
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=Joseph Joubert|éditeur=Librairie Vve Le Normant|année=1850|page=100|année d'origine=~1780-1824|tome=2|s=Pensées}}


{{citation|Quand un ouvrage sent la lime, c’est qu’il n’est pas assez poli ; s’il sent l’huile, c’est qu’on a trop peu veillé.}}
{{Réf Livre|titre= Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur= Librairie Vve Le Normant|année= 1850|page= 101|année d'origine=~1780-1824|tome=2|s=Pensées}}


== Psychologie ==
=== [[Paul-Claude Racamier]], ''Les Schizophrènes'', 1980 ===
''' Schizogrammes '''
{{Citation|citation='''écriture''' ''Écrire intérieurement sa vie, chacun le fait sans cesse, le névrosé le fait en hyéroglyphes, et le psychotique sur un écran qui ne prend pas l'encre''.}}
{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=[[Paul-Claude Racamier]]|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=192|partie=Schizogrammes|chapitre=|section=|ISBN=978-2-228-89427-2}}


{{interprojet|w=Écriture}}
{{interprojet|w=Écriture}}

Version du 16 mars 2014 à 06:14

The Signs on the DoorJames Tissot (1902)

L'écriture est un système de représentation graphique d’une langue, au moyen de signes inscrits ou dessinés sur un support, et permet l'échange d'informations sans le support de la voix.

Albert Bensoussan

La parole est nomade, aérienne, supérieure, l'écriture la fige, la ramène à terre, l'emprisonne. Ainsi cette historiette arabe :
Qu'est-ce que la parole ? Demande l'un
Un vent qui passe, dit le sage
Et qui peut l'enchaîner ? Interroge l'autre
L'écriture

  • Confessions d'un traître, Albert Bensoussan, éd. Presses Universitaires de Rennes, 1995, p. 107


Georges De Brebeuf

C'est de lui que nous vient cet art ingénieux
De peindre la parole et de parler aux yeux,
Et par les traits divers de figures tracées,
Donner de la couleur et du corps aux pensées.

  • En parlant du [peuple] Phénicien, inventeur de l'écriture.
  • La Pharsale de Lucain, Georges De Brebeuf, éd. Jean Ribou, 1670, p. 85


Robert Desnos

Je viens de parler du phénomène magique de l’écriture en tant que manifestation organique et optique du merveilleux. Pour ce qui est de la chimie, de l’alchimie de cette calligraphie reconnue belle par d’aucuns, et du seul point de vue, j’insiste et tant pis pour le pléonasme s’il y en a, calligraphique, je conseille aux calculateurs habitués au jeu des atomes de dénombrer les gouttes d’eau oculaires à travers lesquelles ces mots sont passés pour revenir sous une forme plastique se confronter à ma mémoire, de compter les gouttes de sang ou les fragments de gouttes de sang consumés à cette écriture.


Charles Robert Maturin

D'un côté, l'on voyait des colonnes chargées de caractères hiéroglyphiques ; de l'autre, des pierres qui portaient les marques d'un pouvoir irrésistible. Mortels, disait ce pouvoir, vous tracez avec le ciseau, je n'écris qu'avec le feu.

  • Melmoth — L'homme errant (1820), Charles Robert Maturin (trad. Jacqueline Marc-Chadourne), éd. Phébus, coll. « Libretto », 1996  (ISBN 978-2-85-940553-3), Histoire des Indiens, p. 334


Sei Shōnagon

Quand j'aperçois un encrier malpropre, poudreux, un bâton d'encre que l'on a frotté sans soin et usé d'un seul côté, cela me fait une impression désagréable. Je déteste également voir une personne prendre, avec une pince de bambou, un bâton d'encre qui a beaucoup servi.
  • Notes de chevet (1001-1010), Sei Shōnagon (trad. André Beaujard), éd. Gallimard/Unesco, 2007, p. 243-244






























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