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{{citation |(...) la liberté d’expression n’a de sens que pour autant qu’elle est indivisible, et qu’en matière d’opinions, elle ne tolère par principe aucune dérogation. La liberté d’expression – faut-il le rappeler ? – n’a pas pour vocation de protéger les opinions convenables ou consensuelles, et moins encore celles qu’on partage ou qu’on approuve, mais au contraire celles qui nous choquent et que nous trouvons détestables. Voltaire se disait prêt à mourir pour permettre à ses adversaires de s’exprimer. |précisions=Propos tenus alors que le ministre de l'Intérieur français, [[w:Manuel Valls|Manuel Valls]], a fait part en décembre 2013 de son intention de tenter de faire interdire les spectacles de l'humoriste [[w:Dieudonné|Dieudonné]].}}
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Version du 4 février 2014 à 13:00

Alain de Benoist, né le 11 décembre 1943 à Saint-Symphorien (Indre-et-Loire), est un écrivain, journaliste, philosophe et politologue français, chef de file de la « Nouvelle Droite ». Il utilise le pseudonyme de Robert de Herte, sous lequel il rédige les éditoriaux d'Éléments (et signait autrefois ses écrits Fabrice Laroche).

Livres

Les Idées à l'endroit , 1979

En outre, passé, présent et futur ne sont plus des points distincts sur une ligne pourvue d'une seule dimension, mais au contraire des perspectives qui coïncident dans toute actualité. Le passé, remarquons-le, n'est jamais perçu comme tel qu'en tant qu'il s'inscrit dans le présent (les événements auxquels il se rapporte ne sont " passés " que dans le présent : lorsqu'ils se déroulaient, ils étaient présents). Il en va de même du futur. Ainsi toute actualité est-elle, non un point, mais un carrefour : chaque instant présent actualise la totalité du passé et potentialise la totalité du futur. Il y a tridimensionalité du temps historique. La question de savoir si l'on peut ou non faire "revivre le passé" devient caduque : le passé-conçu-comme-passé revit toujours dans tout présent ; il est l'une des perspectives grâce auxquelles l'homme peut élaborer des projets et se forger un destin.
  • Les Idées à l'endroit, Alain de Benoist, éd. Libres-Hallier, 1979, p. 38


Il ne suffit pas d'être né, il faut encore être « créé ». La création est postérieure à la naissance, on ne peut être « créé » que par soi. C'est ainsi que l'on se donne une âme. Maître Eckhart parle d'« autocréation » (Selbstschöpfung) : « Je fus la cause de moi-même, là où je me voulus moi-même et je ne fus rien d'autre. Je fus ce que je voulus, et ce que je voulus, ce fut moi ». Dans l'Edda (Hávamál, v), image d'Odhinn : lui-même à lui-même sacrifié. Un peuple fonde une culture quand il devient cause de lui-même – qu'il trouve en lui-même seulement (dans sa tradition) la source d'une perpétuelle nouveauté. De même l'homme : trouver en soi-même les causes de soi et les moyens d'un dépassement de soi.
  • Les Idées à l'endroit (1977), Alain de Benoist, éd. Libres-Hallier, 1979, p. 49


Tous les hommes de qualité sont frères, n'importe la race, le pays et le temps.
  • Les Idées à l'endroit (1977), Alain de Benoist, éd. Libres-Hallier, 1979, p. 54


Cultiver un moi collectif est peut-être le meilleur moyen de contribuer à l'universel.
  • Les Idées à l'endroit (1974), Alain de Benoist, éd. Libres-Hallier, 1979, p. 145


Comment peut-on être païen ?, 1981

Dans ces convergences, elle (Sigrid Hunke) a su lire une continuité spirituelle exprimant les lignes de force d’une « religion de l’Europe » - la vraie religion de l’Europe -, une religion qui apparaît dès la fin du IVe siècle avec Pelage, qui réapparaît au IXe siècle avec Scot Erigène, qui se poursuit au XVIe siècle avec Maître Eckhart et ses disciples… et dont les héritiers , à des titres divers, sont aussi bien Erasme et Léonard de Vinci que Henri Moore, Shaftesbury, l’essentiel du mouvement romantique et idéalisme allemand, Goethe, Kant, Fichte, Schelling, Schleiermacher et Herder, les Russes Théophane et Berdiaev, les Français Teilhard de Chardin et Saint-Exupéry, etc.

Chez la plupart de ces auteurs on retrouve en effet, portés au plus haut niveau, certains thèmes fondamentaux de la pensée païenne telle que nous nous sommes efforcés de la définir jusqu’à présent : en premier lieu l’unité transcendantale du cosmos, la continuité entre Dieu (ou les dieux) et le monde – un monde dont l’être est parfait mais non immobile, qui est le lieu d’un devenir permanent en toutes directions ; un Dieu qui rend le fini lui-même infini , qui conduit à penser l’espace et le temps comme infinis.

  • Comment peut-on être païen ?, Alain de Benoist, éd. Albin Michel, 1981, p. 241-242


Dernière Année. Notes pour conclure le siècle, 2001

L'intelligence met déjà à l'écart. Mais si la sensibilité s'y ajoute, alors là, c'est la solitude complète.
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 40


Comment pourrais-je être l'adversaire des étrangers alors qu'il n'y a pas plus étranger que moi au monde dans lequel je vis ?
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 44


Un antisémite est quelqu'un qui reproche aux Juifs d'habiter mentalement dans un ghetto, tout en se proposant de les empêcher physiquement d'en sortir.
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 49


Un mal nécessaire n'est pas un moindre mal. Le pire des maux est celui dont on a besoin. Par exemple, l'argent.
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 73


« Quand la voiture qui allait l'écraser fut sur lui, il trouva encore la force de la frapper de son poing fermé ». J'aurais aimé écrire un roman qui se fût achevé sur cette phrase.
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 133


Se sacrifier. Donner. Donner sans rien attendre en retour. Donner non par devoir, mais en étant mû par la conviction que celui qui donne est toujours plus riche que celui qui reçoit — lequel a charge de donner à son tour. Au fond, c'est là le seul vrai grand principe éthique. Tout le reste en dérive.
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 141


Tout saut en avant implique au préalable un pas en arrière. Il en va de même pour la régénération de l'histoire, c'est-à-dire pour un nouveau commencement. Il faut prendre son élan.
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 160


Je lis, rapidement, L'archéofuturisme, de Guillaume Faye. Comme dans tous les livres qui, depuis au moins un siècle, relèvent de la rhétorique de l'urgence, le style est haletant et l'avenir exclusivement conçu sous forme d'apocalypse (la « conjonction des catastrophes »). Ce qui frappe, c'est la façon dont l'auteur ne trouve rien à opposer à l'époque actuelle qui n'en soit pas la surenchère, qui n'en représente pas l'intensification : contre l'univers de la maîtrise et de l'aliénation de soi, toujours plus de volonté de domination; contre la démonie technicienne, encore plus de déchaînement technicien; contre le primat de l'efficience et le matérialisme pratique, les idées réduites à leur seule valeur instrumentale; contre la montée de l'intolérance, le recours à l'exclusion généralisée; contre le mouvement pour le mouvement, la fuite en avant. Rien d'« archaïque » ni de « futuriste » ici, ni même de postmoderne, seulement l'exponentielle de la modernité et tous les ingrédients de l'autodestruction. Pour finir, Faye dépeint un univers de fiction où je n'aimerais pas vivre. Prométhée contre Zeus : en termes jüngeriens, un tel livre se situe du côté des Titans.
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 183


Le libéralisme naissant, à partir du XVIIIe siècle, a donné lieu à une « critique de droite », qui le rappelait à la réalité de la nature humaine, et à une « critique de gauche », qui le condamnait au nom des pauvres et des humiliés. Le drame est que ces deux critiques se sont disjointes – et de façon telle que chacune d'elles, pour triompher de l'autre, a fini par s'allier à ce qui aurait dû rester leur ennemi commun. J'aurai toute ma vie aspiré à ce que ces deux critiques n'en fassent qu'une.
  • Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2001, p. 278


Critiques-Théoriques, 2003

La publicité n’est pas seulement le vecteur d’une incitation à l’achat. Globalement, elle sert avant tout à entretenir l’idée que le bonheur, raison d’être de la présence au monde, se ramène ou se confond avec la consommation. Elle ne vise pas tant à valoriser un produit particulier qu’à valoriser l’acte d’achat dans sa généralité, c’est-à-dire le système des produits. La publicité incarne le langage de la marchandise, qui est en passe de s’instaurer comme le paradigme de tous les langages sociaux.
  • Critiques-Théoriques (2000), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2003, p. 130


Ceux qui affirment que rien n’est plus démocratique que l’audimat se moquent du monde, bien entendu. L’audimat ne permet pas de mesurer ce que les gens veulent, mais de savoir jusqu’à quel point ils ont intériorisé ce qu’on les a habitués à vouloir — ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Les gens aiment ce qu’on leur fait aimer. Dans ce domaine comme ailleurs, c’est l’offre qui détermine la demande, et non l’inverse.
  • Critiques-Théoriques (2000), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2003, p. 130-131


Le plus grand intérêt des vivants étant de rester vivants, si la guerre ne mettait en oeuvre que des pulsions intéressées, elle aurait disparu depuis longtemps. La preuve en est que ce n'est jamais en faisant appel à la notion d'intérêt que l'on a amené les hommes à se battre, mais au contraire en leur faisant valoir qu'il y a des choses qui excédaient leurs intérêts et qui méritaient, par là même, qu'on accepte de mourir pour elles.
  • Critiques-Théoriques (1998), Alain de Benoist, éd. L'Âge d'Homme, 2003, p. 395


Au-delà des droits de l'homme. Pour défendre les libertés, 2004

Mais aujourd’hui, le discours des droits de l'homme n'a pas seulement pour but de fournir une idéologie de substitution après l'effondrement des « grands récits ». En cherchant à imposer une norme morale particulière à tous les peuples, il vise à redonner bonne conscience à l'Occident en lui permettant de s'instituer une fois de plus en modèle et de dénoncer comme des « barbares » ceux qui refusent ce modèle. Dans l'histoire, les « droits » n'ont été que trop souvent ce que les maîtres de l'idéologie dominante avaient décidé de définir ainsi. Associé à l'expansion des marchés, le discours des droits de l'homme constitue l'armature idéologique de la globalisation. Il est avant tout un instrument de domination, et doit être regardé comme tel.
  • Au-delà des droits de l'homme. Pour défendre les libertés, Alain de Benoist, éd. Krisis, 2004, p. 4


Les hommes doivent pouvoir lutter partout contre la tyrannie et l’oppression.

Contester l’idéologie des droits de l’homme, ce n'est donc évidemment pas plaider pour le despotisme, c'est bien plutôt contester que cette idéologie soit le meilleur moyen d'y remédier. C'est s'interroger sur la validité des fondements de cette théorie, sur le statut nomologique de ces droits, sur les possibilités d'instrumentalisation dont ils peuvent faire l'objet. C’est aussi proposer une autre

solution.
  • Au-delà des droits de l'homme. Pour défendre les libertés, Alain de Benoist, éd. Krisis, 2004, p. 4


La théorie des droits de l'homme postule par ailleurs l'existence d'une nature humaine universelle, indépendante des époques et des lieux, qui serait connaissable par le moyen de la raison. De cette affirmation, qui ne lui appartient pas en propre (et qui en soi n'a rien de contestable), elle donne une interprétation très particulière, impliquant une triple séparation : entre l'homme et les autres vivants (l'homme est seul titulaire de droits naturels), entre l'homme et la société (l'être humain est fondamentalement l'individu, le fait social n'est pas pertinent pour connaître sa nature), entre l'homme et l'ensemble du cosmos (la nature humaine ne doit rien à l'ordre général des choses). Or, cette triple séparation n'existe pas dans l'immense majorité des cultures non occidentales, y compris bien entendu dans celles qui reconnaissent l'existence d'une nature humaine.
  • Au-delà des droits de l'homme. Pour défendre les libertés, Alain de Benoist, éd. Krisis, 2004, p. 36


Articles

Mon identité n'est pas une forteresse aveugle, une cuirasse derrière laquelle je m'abrite pour me couper des autres. Elle est cette fenêtre qui n'appartient qu'à moi grâce à laquelle je peux découvrir le monde.


La perte d’identité est une pathologie qui prive l’individu à la fois de son

identité singulière (son nom) et de toute sociabilité possible, puisque celle-ci

implique toujours une médiation. Elle est en cela comparable à l’amnésie, à l’oubli, dont le propre est de plonger les êtres et les choses dans l’indistinction. Elle est comme cette « parole sans voix » dont parle Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra : une parole sans sujet, sans identité. Elle correspond à ce processus par lequel le sujet cesse d’exister comme tel, et n’existe plus que comme objet. La perte d’identité, pour les individus comme pour les peuples, c’est la sortie du symbolique. Cette sortie condamne à l’errance dans le perpétuel présent, c’est-à-dire à une fuite en avant qui n’a plus ni but ni fin.


Nous vivons à la fois dans le mouvement perpétuel et dans le sur-place, dans le trop plein et dans le trop vide. À la fois dans l'idée que tout est possible, et dans le constat que rien ne peut être maîtrisé.


La décroissance représente une alternative en forme de rupture. Mais elle ne sera possible qu'à la condition d'une transformation générale des esprits. Serge Latouche parle à très juste titre de "décoloniser l'imaginaire". Cela impose de combattre le productivisme sous toutes ses formes, en vue, non d'un retour en arrière, mais d'un dépassement. Il s'agit de faire sortir de nos têtes le primat de l'économie et l'obsession de la consommation, qui ont rendu l'homme étranger à lui-même. De rompre avec le monde des objets pour réinstituer celui des hommes.
  • « L'ère du gaspillage », Robert de Herte (Alain de Benoist), Éléments, nº 119, hiver 2006, p. 3


L’alternative n’est pas pour lui [le FN] de s’enfermer dans le bunker des « purs et durs » ou, au contraire, de chercher à se « banaliser » ou à se « dédiaboliser » (le fait d’être diabolisé n’a pas empêché Sarkozy d’être élu, mais lui a au contraire valu des voix supplémentaires) tout en adoptant, d’élection en élection, la tactique du hamster qui tourne sans cesse dans sa roue tout en restant sur place. L’alternative à laquelle il se trouve confronté aujourd’hui de manière aiguë est toujours la même : vouloir encore incarner la « droite de la droite » ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France dans sa diversité. Rien n’indique pour l’instant qu’il choisira la deuxième solution. Il reste au FN à apprendre comment devenir une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus (entre 2002 et 2007, l’abstention est passée de 20 à 31 % en milieu ouvrier). Rien n’indique, là non plus, qu’il en ait la capacité ni même la volonté.


Le socialisme, pour la classe ouvrière, c'était la solidarité et le sens du bien commun, la lutte contre le désordre établi, la revendication de plus de justice et de dignité. (...) Les Versaillais sont aujourd'hui plus que jamais au pouvoir. Personne ne se lance plus «à l'assaut du ciel», qui du reste est pollué. A Satory, sur la Butte rouge, on a dû construire un McDo, et le merle moqueur fera bientôt partie des espèces menacées. Ce n'est pas une raison pour désespérer. Comme le dit la chanson, «t'en fais pas, Nicolas, la Commune n'est pas morte !»
  • « Le temps des cerises reviendra ! », Robert de Herte (Alain de Benoist), Éléments, nº 126, automne 2007, p. 3


Dans un tel climat, l'important n'est plus tant de savoir qui est judéophobe mais qui a pouvoir de décider qui l'est.


(...) les théoriciens communautariens affirment que l'homme est toujours antérieur à ses fins, qu'il est en partie au moins constitué par sa ou ses communautés d'appartenance, et qu'une société qui n'en tient pas compte est vouée à se désagréger.
  • « Alain de Benoist », Alain de Benoist propos recueillis par la rédaction., Jeune Résistance (ISSN 1279 - 4759), nº 27, hiver 2001, p. 14


Des Méditerranéens venus des deux rives opposées du « continent maritime » auront de ce fait toujours entre eux plus d’affinités, voire de souvenirs, qu’un Espagnol ou un Italien n’en aura avec un Finlandais ou un Américain. Question de paysages, d’odeurs, de souvenirs personnels et historiques peut aussi. A l’heure où, pour la première fois depuis le Moyen Age, l’islam est devenu une réalité dans l’Europe occidentale, il serait dommage de l’oublier.


(...) la liberté d’expression n’a de sens que pour autant qu’elle est indivisible, et qu’en matière d’opinions, elle ne tolère par principe aucune dérogation. La liberté d’expression – faut-il le rappeler ? – n’a pas pour vocation de protéger les opinions convenables ou consensuelles, et moins encore celles qu’on partage ou qu’on approuve, mais au contraire celles qui nous choquent et que nous trouvons détestables. Voltaire se disait prêt à mourir pour permettre à ses adversaires de s’exprimer.
  • Propos tenus alors que le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, a fait part en décembre 2013 de son intention de tenter de faire interdire les spectacles de l'humoriste Dieudonné.
  • (fr) « La liberté de s’exprimer et de rire ne se partage pas ! », Alain de Benoist et Nicolas Gauthier (propos recueillis par), Boulevard Voltaire, 3 janvier 2014 (lire en ligne)


Qu’un écrivain déclare, comme la chose la plus naturelle du monde, qu’il préfère le commerce charnel des très jeunes personnes aux turpitudes classiques de ses contemporains, et il n’en faut pas plus – en pleine société permissive [sic] – pour le faire passer pour le Diable dans le Landerneau parisien. [...] Pour ma part, c’est ce « scandale »qui me scandalise. Question de goût d’abord : n’aurait-on pas le droit de préférer caresser les hanches des lycéennes plutôt que la poitrine mafflue de la comtesse Grancéola (réplique matznévienne de la Castafiore ou la ménopause bien sonnée de la baronne Adélaïde Cramouillard, présidente de l’Union mystique universelle. Question de principe aussi : on peut désapprouver ce que l’on veut, mais comment peut-on, au sens propre du terme, être choqué par quoi que ce soit ? Quant à la gravité du délit, enfin,il me semble, selon mon échelle de valeurs personnelles, qu’il est plus « scandaleux » de regarder les jeux télévisés, de jouer au Loto ou de lire Le Meilleur, que d’avoir la passion des fesses fraîches, des émotions naissantes et des seins en boutons. Bien des imbéciles se sont horrifiés de la publication des Moins de seize ans. Que des adultes qui admettent fort bien que leur progéniture s’abrutisse des journées entières devant des machines à sous ou des téléfilms débiles, tremblent à l’idée que leur fille, plutôt que de passer son temps avec des crétins de son âge, puisse coucher avec un écrivain « qui pourrait être son père » et tomber dans les rets de ce suborneur de Gabriel, me fait, quant à moi, plutôt éclater de rire. [..] Quant aux jeunes personnes qui fréquentent Gabriel Matzneff, je ne doute pas qu’elles apprendront à son contact plus de choses belles et élevées que dans la vulgarité et la niaiserie que secrète à foison leur vie familiale et scolaire.
  • L’enfant interdit : Comment la pédophilie est devenue scandaleuse p.90-92, 2013, dans Elements, Pierre Verdrager.


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