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C’est Thalès qui a constitué la première communauté peer to peer au 7e siècle avant J-C. L’extraordinaire chance que nous, au 21e siècle, avons à saisir avec l’apparition du numérique, c’est de voir se développer une technologie de parité qui peut renouveler en profondeur aussi bien la cité et la vie politique et sociale que la science et les savoirs – et, à leur conjonction, l’économie industrielle.
C’est Thalès qui a constitué la première communauté peer to peer au 7e siècle avant J-C. L’extraordinaire chance que nous, au 21e siècle, avons à saisir avec l’apparition du numérique, c’est de voir se développer une technologie de parité qui peut renouveler en profondeur aussi bien la cité et la vie politique et sociale que la science et les savoirs – et, à leur conjonction, l’économie industrielle.


Il faut toutefois noter et analyser précisément le fait que cet espace de parité est incomplet et altéré, sinon adultéré et frelaté. Il est profondément incomplet, parce qu’il ne repose pas sur un véritable dispositif d’indexation, d’annotation, et d’éditorialisation contributive. Et il est altéré et compromis par mille technologies mimétiques qui transforment les pairs en « bancs de poissons » grégaires – du profilage utilisateur aux dispositifs de capture mimétiques de Facebook. La parité qui active le bouton Like est celle d’une sorte de misère relationnelle issue de ce que Nietzsche décrivait comme la croissance du désert dans l’âge du nihilisme comme destruction de toutes les valeurs. (Le Monde, 3 octobre 2013)}}
Il faut toutefois noter et analyser précisément le fait que cet espace de parité est incomplet et altéré, sinon adultéré et frelaté. Il est profondément incomplet, parce qu’il ne repose pas sur un véritable dispositif d’indexation, d’annotation, et d’éditorialisation contributive. Et il est altéré et compromis par mille technologies mimétiques qui transforment les pairs en « bancs de poissons » grégaires – du profilage utilisateur aux dispositifs de capture mimétiques de Facebook. La parité qui active le bouton Like est celle d’une sorte de misère relationnelle issue de ce que Nietzsche décrivait comme la croissance du désert dans l’âge du nihilisme comme destruction de toutes les valeurs.}}
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Version du 28 décembre 2013 à 06:32

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L'Internet est un système mondial d'interconnexion de réseaux informatiques, utilisant un ensemble standardisé de protocoles de transfert de données.

Citations

Politique

Al Gore

Pendant mon service aue Congrès des États-Unis, j'ai pris l'initiative de créer l'Internet. J'ai pris l'initiative pour faire avancer toute une série d'initiatives qui se sont avérées importantes pour la croissance économique et protection de l'environnement, l'amélioration de notre pays dans notre système éducatif.

Eva Joly

La fermeture de MegaUpload et l’arrestation de ses dirigeants est un symptôme supplémentaire de l’incapacité des pouvoirs publics à se projeter au 21ème siècle et à concevoir un projet global éthique associant rémunération des auteurs et fluidité de la culture sur internet. Faute de stratégie publique intelligente, et de réflexion internationale indépendante des lobbies, on continuera à assister à une guerre de l’industrie du copyright face aux créatures qu’elle a engendrées.

Fleur Pellerin

Aujourd'hui ce n'est pas possible de couper l'accès à internet. C'est quelque chose comme couper l'eau. (Déclaration le 24 mai 2013 à la presse lors d'une visite du quartier des hautes technologies de Kista, à Stockholm)

Littérature

Ray Bradbury

Rien de ce qu'un ordinateur peut faire n'est comparable à un livre. On ne peut pas vraiment mettre un livre sur Internet. Trois compagnies m'ont proposé de mettre certains de mes livres sur la Toile et j'ai dit : « Si vous pouvez faire quelque chose qui a une jolie couverture, un beau papier avec une bonne odeur, alors on pourra discuter ». Tout ce qu'un ordinateur peut vous donner, c'est un manuscrit. Les gens ne veulent pas lire des manuscrits. Ils veulent lire des livres. Les livres sentent bons. Ils sont beaux. (Peoria Journal Star)

J. G. Ballard

Il y a vingt ans, personne n'aurait pu imaginer les effets que l'Internet aurait: relations entières épanouissantes, amitiés prospérer amitiés, une grande nouvelle intimité et poésie accidentelle, sans parler de l'étrange porno. L'ensemble de l'expérience humaine semble se dévoiler comme la surface d'une nouvelle planète. (Guardian interview)

William Gibson

Le NET est une perte de temps, et c'est exactement ce qu'il y a de bien dedans. (New York Times Magazine (14 July 1996))

Annie Ernaux

Sur Internet il suffisait d’inscrire un mot clé pour voir déferler des milliers de sites , livrant en désordre des bouts de phrases et des bribes de textes qui nous aspiraient vers d’autres dans un jeu de piste excitant, une trouvaille relancée à l’infini de ce qu’on ne cherchait pas. Il semblait qu’on pouvait s’emparer de la totalité des connaissances, entrer dans la multiplicité des points de vue jetés sur les blogs dans une langue neuve et brutale. S’informer sur les symptômes du cancer de la gorge, la recette de la moussaka, l’âge de Catherine Deneuve, la météo à Osaka, la culture des hortensias et du cannabis, l’influence des Nippons sur le développement de la Chine, — jouer au poker, enregistrer des films et des disques, tout acheter, des souris blanches et des revolvers, du Viagra et des godes, tout vendre et revendre. Discuter avec des inconnus, insulter, draguer, s’inventer. Les autres étaient désincarnés, sans voix ni odeur ni gestes, ils ne nous atteignaient pas. Ce qui comptait, c’est ce qu’on pouvait faire avec eux, la loi d’échange, le plaisir. Le grand désir de puissance et d’impunité s’accomplissait. On évoluait dans la réalité d’un monde d’objets sans sujets. Internet opérait l’éblouissante transformation du monde en discours. Le clic sautillant et rapide de la souris sur l’écran était la mesure du temps. (Les années, Gallimard, pp. 222-223)

Philosophie

Benoît XVI

Il faut considérer avec intérêt les diverses formes de sites, d'applications et de réseaux sociaux qui peuvent aider l'homme d'aujourd'hui à vivre des moments de réflexion et d’interrogation authentique, mais qui peuvent aussi l’aider à trouver des espaces de silence, des occasions de prière, de méditation ou de partage de la Parole de Dieu. (...) Dans la substance de brefs messages, souvent pas plus longs qu'un verset biblique, on peut exprimer des pensées profondes à condition que personne ne néglige le soin de cultiver sa propre intériorité. (...) Le Réseau devient toujours plus le lieu des questions et des réponses; bien plus, l'homme contemporain est souvent bombardé de réponses à des questions qu’il ne s’est jamais posées et soumis à des besoins qu’il n'aurait pas ressentis.

Georges Steiner

En quoi Internet va-t-il changer le statut de l'oeuvre ? Est-ce qu'il y aura de nouveau une collectivité de la création ? Va-t-on revenir à l'anonymat ? Après tout, Homère est anonyme. Nous ne savons quasiment rien de Shakespeare, et pourtant ce petit monsieur de Stratford-upon-Avon en sait plus que nous sur presque tout. Il est très possible que l'époque du grand "ego", du grand "moi" soit close. Elle est, du reste, très brève. Beethoven avait conscience d'être Beethoven. Mais je ne crois pas que Shakespeare ait jamais eu la moindre conscience d'avoir été Shakespeare.

Noam Chomsky

Si vous regardez la nature de ces lettres d'une phrase, vous pouvez voir que la plupart du temps, il ya quelque chose qui m'est venue à l'esprit de quelqu'un, marcher dans la rue, et ils envoyé lui. S'ils avaient pensé à elle pendant deux minutes, ils n'auraient pas envoyé.

Alain Finkielkraut

Internet dématérialise le monde et fait le vide.
Il n'y a plus de choses dans l'univers d'Internet, il n'y a plus que des informations et des images. Vivre parmi les non-choses : tel est le sort commun.
Internet est le rendez-vous des chercheurs, mais c'est aussi celui de tous les cinglés, de tous les voyeurs et de tous les ragots de la terre. (Entretien avec Guy Rossi-Landi - 02 Février 1999 par le magazine Lire à l'occasion de la sortie de son livre L'ingratitude, conversation sur notre temps.)

Slavoj Zizek

Nous devenons 'humain' lorsque nous sommes pris dans une auto-propulsion en boucle fermée pour répéter le même geste et trouver une satisfaction en elle. Le résultat est que l'aspect créatif, particpatif et engageant du Web 2.0 est plus un piège que les machines cybernétiques de Kittler.

Bernard Stiegler

Il y a eu jusqu’à présent deux grandes époques de l’Internet et du Web. La première époque fut celle des années 90 : la première décennie du Web a donné lieu à la mise en place de l’hypertexte, sur la base d’HTML inspiré par SGML, et qui a permis de constituer des systèmes de navigation comme Mosaïc, qui devint rapidement Netscape. Cette première époque a tout à coup permis à tout un chacun d’accéder à de vastes bases de données en ligne dans des conditions de navigation extrêmement ergonomiques et aisées. La deuxième époque du Web que l’on a dès lors appelé le Web 2.0 fut celle du Web collaboratif combiné à et valorisé par les technologies révolutionnaires en matière de recherche d’information dont Google aura su faire un puissant modèle économique et un projet industriel admirable, aussi critiquable qu’il puisse être devenu. Cette deuxième époque a tout à coup permis des phénomènes d’éditorialisation de soi, une extraordinaire productivité, des phénomènes qui étaient presque inimaginables – dont Wikipedia est un des fleurons. Ils ont montré que la contributivité rendue possible par le Web ouvrait une toute autre époque, où les relations de pair à pair devenaient centrales. Cela vint conforter de manière décisive ce que, dès le début des années 1980, le MIT et Berkeley avaient engagé avec le logiciel libre, qui a totalement révolutionné l’industrie du numérique, et qui constitue la matrice à partir de laquelle il faut penser l’avenir industriel. C’est là l’hypothèse de départ d’Ars Industrialis : cette matrice montre qu’un monde industriel fondé sur la déprolétarisation et la recapacitation est non seulement possible, mais incroyablement fructueux.

Ces perspectives nouvelles constituent une magnifique promesse - fondée sur des communautés de pairs, de peer to peer, ce qui a créé la grande crise juridique que l’on a connue en France parce que ce modèle bousculait celui des industries culturelles dont on sait pourtant à quel niveau de dégradation elles ont été conduites. Pourtant, le modèle des communautés de pairs est celui qui constitue l’origine même et du savoir occidental, dont la géométrie est la racine, et de la citoyenneté : les citoyens sont des pairs. C’est très précisément ce qui les définit (ce que les Grecs nomment isonomie et autonomie). La géométrie fournit l’argumentation logique qui est la référence des débats sur l’agora, dans la boulè ou dans l’Académie de Platon, elle-même à l’origine des universités. La géométrie n’existe elle-même que comme une communauté de pairs.

C’est Thalès qui a constitué la première communauté peer to peer au 7e siècle avant J-C. L’extraordinaire chance que nous, au 21e siècle, avons à saisir avec l’apparition du numérique, c’est de voir se développer une technologie de parité qui peut renouveler en profondeur aussi bien la cité et la vie politique et sociale que la science et les savoirs – et, à leur conjonction, l’économie industrielle.

Il faut toutefois noter et analyser précisément le fait que cet espace de parité est incomplet et altéré, sinon adultéré et frelaté. Il est profondément incomplet, parce qu’il ne repose pas sur un véritable dispositif d’indexation, d’annotation, et d’éditorialisation contributive. Et il est altéré et compromis par mille technologies mimétiques qui transforment les pairs en « bancs de poissons » grégaires – du profilage utilisateur aux dispositifs de capture mimétiques de Facebook. La parité qui active le bouton Like est celle d’une sorte de misère relationnelle issue de ce que Nietzsche décrivait comme la croissance du désert dans l’âge du nihilisme comme destruction de toutes les valeurs.
  • Bernard Stiegler, 3 octobre 2013, dans Le Monde.


Media

Steve Jobs

Le problème avec la folie des start-up de l'Internet n'est pas que trop de gens créent des entreprises, c'est qu'il n'y en a pas assez qui s'accrochent. C'est compréhensible, parce qu'il y a de nombreux moments remplis de désespoir et d'agonie, quand vous devez licencier des gens et abandonner des projets et gérer des situations difficiles. Mais c'est là que vous découvrez qui vous êtes et quelles sont vos valeurs.
  • Steve Jobs, 2000, dans Fortune.


Bill Gates

On se fait parfois surprendre. Par exemple, quand Internet est arrivé, c’était notre cinquième ou sixième priorité.
  • Bill Gates, 1998, dans discours à l’Université de Washington.


Olivier Poivre d'Arvor

L'éducation artistique maintenant passera beaucoup, je pense, en effet par cette espèce d'auto apprentissage qu'est le notre et qu'il fait qu'on est tous plus ou moins des wikipédistes, on se fait nos propres biographies imaginaires en étant interactif avec ces images que propose internet.
  • Olivier Poivre d'Arvor, 5 mars 2012, dans Michel Field, Au Field de la nuit, TF1.


Van Ommeren, Duivestein, Devadoss, Reijnen & Gunvaldson

Internet existe depuis une vingtaine d'années. Jamais une nouvelle technologie n'avait eu un impact aussi fort sur l'ensemble de la société : l'information, le travail et le capital peuvent être élargis au monde entier en appuyant sur un bouton.
  • Collaboration in the cloud, Van Ommeren, Duivestein, Devadoss, Reijnen & Gunvaldson, éd. VINT, 2009  (ISBN 978-90-75414-27-1), p. 2


Benjamin Bayart

L’imprimerie a permis au peuple de lire, Internet va lui permettre d’écrire.
  • Internet ou Minitel 2.0, Benjamin Bayart, éd. FDN, 13 juillet 2007, p. 1


Cédric Deniaud

Selon IBM, 90% des données de l'entreprise seraient inexploitables par les technologies actuelles. Avec l'explosion des données, l'enjeu économique consiste à mettre en place une logistique de l'information : comment transmettre la bonne information aux bonnes personnes, au bon format, au bon moment, pour engager des actions orientées "social business" dans le monde réel via l'Internet.
  • « Big Data et données clients : la clé du social CRM est d'aller à la Smart Data (good and small) ? », Cédric Deniaud, AFRC mag, nº 5, Avril 2013, p. 48