« École polytechnique » : différence entre les versions
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{{Citation|Prenez un enfant, intelligent si possible, ou, à défaut, travailleur. Enfermez-le dans un lycée. Faites-lui étudier jusqu’à seize ans le latin et le grec, les mathématiques de seize à dix-neuf ans. Évitez les jeux, les sports, les sorties, l’observation de la vie. Introduisez-le alors dans une boîte bien close, un monastère où la conversation ne sera permise que sur l’abstrait, l’infini, l’absolu et l’éternel. Il n’en sortira que le mercredi et le dimanche, dans un costume ridicule, avec une épée et un chapeau de gendarme, de manière qu’on ne le sente et qu’il ne se sente pareil à aucun autre. Imposez à sa mémoire un travail formidable, afin qu’il sache toutes les choses dont il n’entendra plus jamais parler les examens finis. Pour le soutenir (car il tombera malade), donnez-lui des réconfortants, de l’iode, du fer et de la lécithine. Comme ses yeux seront usés, mettez lui un lorgnon. Afin qu’il se rende un compte exact du rôle pratique qu’il jouera, inscrivez sur le fronton de la Maison ces mots : « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire » . Et quand il aura, sinon bien compris, du moins bien absorbé tout ce qu’il y a dans la pensée humaine de général, de sec, d’inutile, de vain, de difficile sans délicatesse, de compliqué sans vie véritable, mettez-le dehors et jetez-le dans l’industrie. S’il ne réussit pas, c’est qu’il n’y avait vraiment rien à faire. Un « bottier » est toujours un homme de mémoire, souvent un homme de volonté, quelquefois un homme intelligent, rarement un homme de bon sens.}} |
{{Citation|Prenez un enfant, intelligent si possible, ou, à défaut, travailleur. Enfermez-le dans un lycée. Faites-lui étudier jusqu’à seize ans le latin et le grec, les mathématiques de seize à dix-neuf ans. Évitez les jeux, les sports, les sorties, l’observation de la vie. Introduisez-le alors dans une boîte bien close, un monastère où la conversation ne sera permise que sur l’abstrait, l’infini, l’absolu et l’éternel. Il n’en sortira que le mercredi et le dimanche, dans un costume ridicule, avec une épée et un chapeau de gendarme, de manière qu’on ne le sente et qu’il ne se sente pareil à aucun autre. Imposez à sa mémoire un travail formidable, afin qu’il sache toutes les choses dont il n’entendra plus jamais parler les examens finis. Pour le soutenir (car il tombera malade), donnez-lui des réconfortants, de l’iode, du fer et de la lécithine. Comme ses yeux seront usés, mettez lui un lorgnon. Afin qu’il se rende un compte exact du rôle pratique qu’il jouera, inscrivez sur le fronton de la Maison ces mots : « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire » . Et quand il aura, sinon bien compris, du moins bien absorbé tout ce qu’il y a dans la pensée humaine de général, de sec, d’inutile, de vain, de difficile sans délicatesse, de compliqué sans vie véritable, mettez-le dehors et jetez-le dans l’industrie. S’il ne réussit pas, c’est qu’il n’y avait vraiment rien à faire. Un « bottier » est toujours un homme de mémoire, souvent un homme de volonté, quelquefois un homme intelligent, rarement un homme de bon sens.}} |
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{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
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|auteur=Auguste |
|auteur=Auguste Detœuf |
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|éditeur=Seditas |
|éditeur=Seditas |
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|année=1982 |
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Logique sans bons sens : une catastrophe. De là, l'échec de beaucoup de Polytechniciens.}} |
Logique sans bons sens : une catastrophe. De là, l'échec de beaucoup de Polytechniciens.}} |
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{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
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|auteur=Auguste |
|auteur=Auguste Detœuf |
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|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
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|année=1962 |
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{{Citation|Il suffit d'entrer à Polytechnique. Pour le rang de sortie, inutile de s'en inquiéter, car, quel qu'il soit, la famille, les amis, les connaissances, s'arrangeront pour qu'au bout de quelques années, vous soyez sorti le premier.}} |
{{Citation|Il suffit d'entrer à Polytechnique. Pour le rang de sortie, inutile de s'en inquiéter, car, quel qu'il soit, la famille, les amis, les connaissances, s'arrangeront pour qu'au bout de quelques années, vous soyez sorti le premier.}} |
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{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
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|auteur=Auguste |
|auteur=Auguste Detœuf |
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|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
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|année=1962 |
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{{Citation|Avant d'embaucher un Gadzarts, assurez-vous qu’il est intelligent; un Central, qu'il est modeste; un Polytechnicien, qu'il a du bon sens.}} |
{{Citation|Avant d'embaucher un Gadzarts, assurez-vous qu’il est intelligent; un Central, qu'il est modeste; un Polytechnicien, qu'il a du bon sens.}} |
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{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
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|auteur=Auguste |
|auteur=Auguste Detœuf |
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|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
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|année=1962 |
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{{Citation|Le Gadzarts sait beaucoup et sait qu'il le sait. L'X ne sait rien et sait qu'il ne sait rien. Le Central ne sait pas grand’chose et croit qu'il sait tout.}} |
{{Citation|Le Gadzarts sait beaucoup et sait qu'il le sait. L'X ne sait rien et sait qu'il ne sait rien. Le Central ne sait pas grand’chose et croit qu'il sait tout.}} |
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{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
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|auteur=Auguste |
|auteur=Auguste Detœuf |
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|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
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|année=1962 |
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{{Citation|Il y a trois sortes d'êtres au langage mystérieux : Les plus aisés à comprendre sont les fous Puis viennent les polytechniciens Et enfin les comptables.}} |
{{Citation|Il y a trois sortes d'êtres au langage mystérieux : Les plus aisés à comprendre sont les fous Puis viennent les polytechniciens Et enfin les comptables.}} |
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{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
{{Réf Livre|titre=Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique |
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|auteur=Auguste |
|auteur=Auguste Detœuf |
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|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
|éditeur=Éditions du Tambourinaire |
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|année=1962 |
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|page=149 |
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{{Citation|L'erreur est d'avoir tué, chez les polytechniciens, le goût du jeu et supprimé celui du risque, en leur assurant une carrière sûre et en leur donnant le mépris des richesses.}} |
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{{Réf Livre|titre=Les polytechniciens dans le siècle |
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|auteur=Auguste Detœuf |
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|éditeur=Dunod |
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|année=1994 |
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Version du 10 mai 2013 à 16:36
L'École polytechnique, fréquemment appelée Polytechnique et surnommée en France l’« X », est une école d’ingénieurs française fondée en 1794. Ayant le statut d’établissement public d'enseignement et de recherche placé sous la tutelle du ministère de la Défense, elle est membre fondateur depuis 2007 de ParisTech, l'un des pôles de recherche et d'enseignement supérieur français. Jouissant d'un grand prestige dans l'enseignement supérieur en France, l'École polytechnique est souvent associée à la sélectivité et à l'excellence académique. Ses élèves, anciens élèves et diplômés sont appelés « polytechniciens » ou « Polytechniciens » et surnommés « X ».
Littérature
— Je ne suis jamais allé à l’école, répliqua brusquement le commandant.
— Et de quelle école sors-tu donc, toi ?
— De l’École polytechnique.
— Ah ! ah ! oui, de cette caserne où l’on veut faire des militaires dans des dortoirs, répondit le commandant dont l’aversion était insurmontable pour les officiers sortis de cette savante pépinière.- Œuvres complètes de H. de Balzac (1829), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, t. XIII, partie Les Chouans ou la Bretagne en 1799, chap. II, p. 79 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Bal de Sceaux (1830), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, t. 1, chap. Le Bal de Sceaux, p. 119 (texte intégral sur Wikisource)
- La Grenadière (1833), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, t. vol. II: Scènes de la vie privée, chap. La Grenadière, p. 358 (texte intégral sur Wikisource)
- Œuvres complètes de H. de Balzac, XIV (1834), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, chap. La Recherche de l’Absolu, p. 308-476 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Cabinet des Antiques (1839), Honoré de Balzac, éd. édition Houssiaux, 1874, p. 154 (texte intégral sur Wikisource)
- Mémoires d'outre-tombe (1841), François-René de Chateaubriand, éd. Académia, 1997, chap. 11, p. 252
- Chapitre IV — Le Curé de village (1841), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, chap. IV, p. 658-659 (texte intégral sur Wikisource)
- Chapitre IV — Le Curé de village (1841), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, chap. IV, p. 659 (texte intégral sur Wikisource)
- Chapitre IV — Le Curé de village (1841), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, chap. IV, p. 665 (texte intégral sur Wikisource)
- Lamiel, Stendhal, éd. Le Divan, 1842, p. 110
- Actes et paroles - Avant l'exil (1848), Victor Hugo, éd. Émile Testard, 1875, p. 133 (texte intégral sur Wikisource)
- Quatrevingt-treize, Victor Hugo, éd. Émile Testard, 1874, p. 412 (texte intégral sur Wikisource)
- Toine (1884), Guy de Maupassant, éd. Louis Conard, 1908, partie « Le Lit 29 », p. 255 (texte intégral sur Wikisource)
- Journal des Goncourt (1885), Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, éd. Bibliothèque-Charpentier, 1894, t. 7, partie « Année 1885 », p. 26-27 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Dictionnaire des idées reçues (1913), Gustave Flaubert, éd. Éditions du Boucher, 2002, p. 425 (texte intégral sur Wikisource)
- Les Silences du colonel Bramble, André Maurois, éd. Hachette, 1918, p. 180 (texte intégral sur Wikisource)
- Les Silences du colonel Bramble, André Maurois, éd. Hachette, 1918, p. 180 (texte intégral sur Wikisource)
- Propos, Alain, éd. Gallimard, 1927, p. 735
Autres écrits
- (en) Civitas Humana, Wilhelm Röpke, éd. Librairie de Médicis, 1946, p. 119-120
- (en) Both the two great intellectual forces which in the course of the nineteenth century transformed social thought modern socialism and that species of modern positivism, which we prefer to call scientism, spring directly from this body of professional scientists and engineers which grew up in Paris, and more particularly from the new institution which embodied the new spirit as no other, the Ecole polytechnique.
- Traduit par Wikiquote.
- (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 103
- (en) Not only in secondary education but still more so in higher education the Revolutionary Convention had created a new type of institution which was to become permanently established and a model imitated by the whole world: the Ecole Polytechnique.
- Traduit par Wikiquote.
- (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 111
- (en) The institution had only existed for a few years when it had become famous all over Europe, and the first interval of peace in 1801-2 brought Volta, Count Rumford and Alexander von Humboldt on pilgrimage to the new temple of science.
- Traduit par Wikiquote.
- (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 112
- (en) The very type of the engineer with his characteristic outlook, ambitions, and limitations was here created. That synthetic spirit which would not recognize sense in anything that had not been deliberately constructed, that love of organization that springs from the twin sources of military and engineering practices, the aesthetic predilection for everything that had been consciously constructed over anything that had "just grown," was a strong new element which was added to and in the course of time even began to replace the revolutionary ardor of the young polytechnicians. The peculiar characteristics of this new type who, as it has been said, "prided themselves on having more precise and more satisfactory solutions than anyone else for all political, religious and social questions," and who "ventured to create a religion as one learns at the Ecole to build a bridge or a road" was early noticed, and their propensity to become socialists has often been pointed out.
- Traduit par Wikiquote.
- (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 113
Médias
Presse
- « Économie industrielle et morale. — Les Écoles d’apprentis », Louis Reybaud, Revue des Deux Mondes, vol. 2 1872, p. 547 (texte intégral sur Wikisource)
Cinéma
- Maurice Biraud, Mélodie en sous-sol (1963), écrit par Michel Audiard
- Enrico Macias, La Vérité si je mens ! 2 (2001), écrit par Gérard Bitton
Musique
Nos ballons de foot, ils sont faits par des indiens de huit ans.Quoi ducon? On va pas prendre prendre un mec qui fait polytechnique pour nous les gonfler.
Discours
- Général de Gaulle, 9 juin 1959, École polytechnique, Paris, dans sabix.org, paru 27 août 2009.
- Général de Gaulle, 9 juin 1959, École polytechnique, Paris, dans sabix.org, paru 27 août 2009.
- François Mitterrand, 10 mars 1994, École polytechnique, Palaiseau, dans vie-publique.fr.
- Wen Jiabao, 6 décembre 2005, École polytechnique, Palaiseau, dans Ministère des affaires étrangères de la République populaire de Chine, paru 6 décembre 2005.
Citations
- Mémoires, correspondance et manuscrits du général Lafayette, Gilbert Du Motier La Fayette,Corcelle, éd. Société belge de librairie, 1839, p. 465
- Le français parlé : transcription et édition, Claire Blanche-Benveniste, Colette Jeanjean, éd. INALF, 1987, p. 152
- Souvenirs de guerre, Alain, éd. Hartmann, 1937, p. 135
- Propos, Alain, éd. Gallimard, 1923, p. 495
- (fr) « NRF », Armand Petitjean, La Nouvelle Revue française, nº 280, janvier, p. 34
- (fr) « La Conspiration (III) », Paul Nizan, Europe, nº 191, 15 novembre 1938 (texte intégral sur Wikisource) (lire en ligne)
- Histoire de la guerre de la Péninsule sous Napoléon, t. I, Général Maximilien Sébastien Foy, éd. Baudouin, 1827, p. 125
- Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique (1962), Auguste Detœuf, éd. Seditas, 1982, p. 139
Bon sens sans logique : un employé.
Logique sans bons sens : une catastrophe. De là, l'échec de beaucoup de Polytechniciens.- Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140
- Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140
- Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140
- Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140
- Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 149
- Les polytechniciens dans le siècle, Auguste Detœuf, éd. Dunod, 1994, p. 142
- Science et croyances, Albert Jacquard, éd. Albin Michel, 1999, p. 70
Notes et références
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