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{{Citation|langue=en|original=Both the two great intellectual forces which in the course of the nineteenth century transformed social thought modern socialism and that species of modern positivism, which we prefer to call scientism, spring directly from this body of professional scientists and engineers which grew up in Paris, and more particularly from the new institution which embodied the new spirit as no other, the Ecole polytechnique.}}
{{Citation|Les deux grandes forces intellectuelles qui, au cours du dix-neuvième siècle, ont transformé la pensée sociale - à savoir le socialisme moderne et l'espèce de positivisme moderne, que nous préférons appeler scientisme - sont sorties directement de ce groupe d'ingénieurs et de scientifiques professionnels qui s'est développé à Paris, et plus particulièrement de cette nouvelle institution qui incarne comme nulle autre l'esprit nouveau : l'École polytechnique.|langue=en|original=Both the two great intellectual forces which in the course of the nineteenth century transformed social thought modern socialism and that species of modern positivism, which we prefer to call scientism, spring directly from this body of professional scientists and engineers which grew up in Paris, and more particularly from the new institution which embodied the new spirit as no other, the Ecole polytechnique.|précisions=Traduit par Wikiquote.}}
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structed, that love of organization that springs from the twin sources of military and engineering practices, 33 the aesthetic predilection for everything that had been consciously constructed over anything that
structed, that love of organization that springs from the twin sources of military and engineering practices, 33 the aesthetic predilection for everything that had been consciously constructed over anything that
had "just grown," was a strong new element which was added to and in the course of time even began to replace the revolutionary ardor of the young polytechnicians. The peculiar characteristics of this new type who, as it has been said, "prided themselves on having more precise and more satisfactory solutions than anyone else for all political, religious and social questions," 34 and who "ventured to create a religion as one learns at the Ecole to build a bridge or a road" 35 was early noticed, and their propensity to become socialists has often been pointed out.}}
had "just grown," was a strong new element which was added to and in the course of time even began to replace the revolutionary ardor of the young polytechnicians. The peculiar characteristics of this new type who, as it has been said, "prided themselves on having more precise and more satisfactory solutions than anyone else for all political, religious and social questions," 34 and who "ventured to create a religion as one learns at the Ecole to build a bridge or a road" 35 was early noticed, and their propensity to become socialists has often been pointed out.|précisions=Traduit par Wikiquote.}}
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Version du 30 mars 2013 à 10:40

L'École polytechnique, fréquemment appelée Polytechnique et surnommée en France l’« X », est une école d’ingénieurs française fondée en 1794. Ayant le statut d’établissement public d'enseignement et de recherche placé sous la tutelle du ministère de la Défense, elle est membre fondateur depuis 2007 de ParisTech, l'un des pôles de recherche et d'enseignement supérieur français. Jouissant d'un grand prestige dans l'enseignement supérieur en France, l'École polytechnique est souvent associée à la sélectivité et à l'excellence académique. Ses élèves, anciens élèves et diplômés sont appelés « polytechniciens » ou « Polytechniciens » et surnommés « X ».

Littérature

— En effet, je crois t’avoir vu venir à l’École.

— Je ne suis jamais allé à l’école, répliqua brusquement le commandant.

— Et de quelle école sors-tu donc, toi ?

— De l’École polytechnique.

— Ah ! ah ! oui, de cette caserne où l’on veut faire des militaires dans des dortoirs, répondit le commandant dont l’aversion était insurmontable pour les officiers sortis de cette savante pépinière.
  • Œuvres complètes de H. de Balzac (1829), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, t. XIII, partie Les Chouans ou la Bretagne en 1799, chap. II, p. 79 (texte intégral sur Wikisource)


— Je crois, madame, répondit-il, qu’on peut regarder comme un titre de gloire d’y être entré.


Enfin, meurs tranquille, ma mère, va : je reviendrai riche, je ferai entrer notre petit à l’École Polytechnique, où je le dirigerai suivant ses goûts.
  • La Grenadière (1833), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, t. vol. II: Scènes de la vie privée, chap. La Grenadière, p. 358 (texte intégral sur Wikisource)


Sans avoir rien préjugé jusque-là sur son avenir, vous aurez gagné du temps. Les hommes sortis avec honneur de cette École sont les bienvenus partout. Elle a fourni des administrateurs, des diplomates, des savants, des ingénieurs, des généraux, des marins, des magistrats, des manufacturiers et des banquiers. Il n’y a donc rien d’extraordinaire à voir un jeune homme riche ou de bonne maison travaillant dans le but d’y être admis.
  • Œuvres complètes de H. de Balzac, XIV (1834), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, chap. La Recherche de l’Absolu, p. 308-476 (texte intégral sur Wikisource)


Comme il s’agissait pour lui de quitter la province et la maison paternelle, il écouta gravement l’allocution de son respectable père, sans lui répondre que l’on n’entrait ni dans la marine ni dans l’armée comme jadis ; que, pour devenir sous-lieutenant de cavalerie sans passer par les Écoles spéciales, il fallait servir dans les Pages ; que les fils des familles les plus illustres allaient à Saint-Cyr et à l’École Polytechnique, ni plus ni moins que les fils de roturiers, après des concours publics où les gentilshommes couraient la chance d’avoir le dessous avec les vilains.


Jamais la France militaire ne brilla d'un plus vif éclat au milieu de ses revers : les derniers héros furent les cent cinquante jeunes gens de l'Ecole polytechnique, transformés en canonniers dans les redoutes du chemin de Vincennes.
  • Mémoires d'outre-tombe (1841), François-René de Chateaubriand, éd. Académia, 1997, chap. 11, p. 252


Mais enfin, moi j’ai triomphé ! À vingt et un ans, je possédais les sciences mathématiques au point où les ont amenées tant d’hommes de génie, et j’étais impatient de me distinguer en les continuant. Ce désir est si naturel, que presque tous les Élèves, en sortant, ont les yeux fixés sur ce soleil moral nommé la Gloire ! Notre première pensée à tous a été d’être des Newton, des Laplace ou des Vauban. Tels sont les efforts que la France demande aux jeunes gens qui sortent de cette célèbre École !


Le calcul lui a desséché le cœur et le cerveau. Je n’ose confier qu’à vous le secret de sa nullité, abritée par le renom de l’École Polytechnique. Cette étiquette impose, et sur la foi du préjugé, personne n’ose mettre en doute sa capacité.


La Belgique, les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre, qui n’ont pas d’Écoles Polytechniques, auront chez elles des réseaux de chemins de fer, quand nos ingénieurs en seront encore à tracer les nôtres, quand de hideux intérêts cachés derrière des projets en arrêteront l’exécution. On ne pose pas une pierre en France sans que dix paperassiers parisiens n’aient fait de sots et inutiles rapports.


Cette école polytechnique fut une des erreurs du pauvre duc ; elle a été républicaine même sous Napoléon.
  • Lamiel, Stendhal, éd. Le Divan, 1842, p. 110


Deux républiques sont possibles. L’une abattra le drapeau tricolore sous le drapeau rouge, fera des gros sous avec la colonne, jettera bas la statue de Napoléon et dressera la statue de Marat, détruira l’institut, l’école polytechnique et la légion d’honneur (...)


Elle [la Convention] donnait à la circulation le télégraphe, à la vieillesse les hospices dotés, à la maladie les hôpitaux purifiés, à l’enseignement l’école polytechnique, à la science le bureau des longitudes, à l’esprit humain l’institut.


Il avait surtout une invincible mésestime qui frisait la répugnance pour les pauvres gringalets sortis de l'école polytechnique, ces maigres petits hommes à lunettes, gauches et maladroits.


Mon oncle était le plus honnête homme et le meilleur des êtres, mais avait emporté de l’École polytechnique, en même temps que le républicanisme, l’illogisme du raisonnement particulier à tous les forts en x sortis de cette école.
  • Journal des Goncourt (1885), Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, éd. Bibliothèque-Charpentier, 1894, t. 7, partie « Année 1885 », p. 26-27 (texte intégral sur Wikisource)


Polytechnique, rêve de toutes les mères (vieux). — Terreur du bourgeois dans les émeutes quand il apprend que l’École Polytechnique sympathise avec les ouvriers (vieux). — Dire simplement « l’École » fait accroire qu’on y a été.


— Un polytechnicien est un homme qui croit que tous les êtres, vivants ou inanimés, peuvent être définis avec rigueur et soumis au calcul algébrique. Un polytechnicien met en équation la victoire, la tempête et l’amour.


Ne dites pas de mal de Polytechnique (…) c'est (…) la meilleure de vos institutions. En elle se prolonge si bien la culture personnelle de Napoléon que la France, chaque année, présente deux cents lieutenants Bonaparte à des gouvernements surpris.


Il [le polytechnicien] compte les hommes comme il compterait des boules de pain ou des obus. Il est vrai que la boule de pain est à peine un être, et que l'obus n'est pas du tout un être, ...
  • Propos, Alain, éd. Gallimard, 1927, p. 735


Autres écrits

Les deux grandes forces intellectuelles qui, au cours du dix-neuvième siècle, ont transformé la pensée sociale - à savoir le socialisme moderne et l'espèce de positivisme moderne, que nous préférons appeler scientisme - sont sorties directement de ce groupe d'ingénieurs et de scientifiques professionnels qui s'est développé à Paris, et plus particulièrement de cette nouvelle institution qui incarne comme nulle autre l'esprit nouveau : l'École polytechnique.
  • (en) Both the two great intellectual forces which in the course of the nineteenth century transformed social thought modern socialism and that species of modern positivism, which we prefer to call scientism, spring directly from this body of professional scientists and engineers which grew up in Paris, and more particularly from the new institution which embodied the new spirit as no other, the Ecole polytechnique.
  • Traduit par Wikiquote.
  • (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 103


Non seulement dans l'éducation secondaire mais bien plus également dans l'enseignement supérieur, la Convention révolutionnaire avait crée un nouveau type d'institution qui devait perdurer ainsi qu'un modèle imité par le monde entier : l'École polytechnique.
  • (en) Not only in secondary education but still more so in higher education the Revolutionary Convention had created a new type of institution which was to become permanently established and a model imitated by the whole world: the Ecole Polytechnique.
  • Traduit par Wikiquote.
  • (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 111


{{{citation}}}
  • (en) The institution had only existed for a few years when it had become famous all over Europe, and the first interval of peace in 1801-2 brought Volta, Count Rumford and Alexander von Humboldt on pilgrimage to the new temple of science.
  • Traduit par Wikiquote.
  • (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 112


{{{citation}}}
  • (en) The very type of the engineer with his characteristic outlook, ambitions, and limitations was here created. That synthetic spirit which would not recognize sense in anything that had not been deliberately con- structed, that love of organization that springs from the twin sources of military and engineering practices, 33 the aesthetic predilection for everything that had been consciously constructed over anything that had "just grown," was a strong new element which was added to and in the course of time even began to replace the revolutionary ardor of the young polytechnicians. The peculiar characteristics of this new type who, as it has been said, "prided themselves on having more precise and more satisfactory solutions than anyone else for all political, religious and social questions," 34 and who "ventured to create a religion as one learns at the Ecole to build a bridge or a road" 35 was early noticed, and their propensity to become socialists has often been pointed out.
  • Traduit par Wikiquote.
  • (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 113


Médias

Presse

Les institutions créées dans le cours de ce siècle, surtout en matière d’enseignement, tendent presque toutes à dépasser leur objet, et, comme on dit, à tomber du côté où elles penchent. Un instant on a pu le craindre pour l’École polytechnique, qui au lieu d’ingénieurs et d’artilleurs nous donnait des saint-simoniens et des phalanstériens, même des positivistes. Peut-être l’abus des analyses contribuait-il à ces déviations.
  • « Économie industrielle et morale. — Les Écoles d’apprentis », Louis Reybaud, Revue des Deux Mondes, vol. 2 1872, p. 547 (texte intégral sur Wikisource)


Cinéma

Louis Naudin : Votre oseille, j'préfère pas y toucher. Les chaussures qu'on trouve cirées devant la porte, les plumards qui s'font tous seuls, j'connaissais pas tout ça et j'm'en passais très bien. Alors maintenant, j'vais plus comprendre que ma femme me fasse bouffer la viande et l'fromage dans la même assiette, pas comprendre que mes mômes fassent pas polytechnique.
  • Maurice Biraud, Mélodie en sous-sol (1963), écrit par Michel Audiard


Maurice Boutboul : Mais vous, les polytechniciens, vous savez vous adaptez non ?
  • Enrico Macias, La Vérité si je mens ! 2 (2001), écrit par Gérard Bitton


Musique

Nos ballons de foot, ils sont faits par des indiens de huit ans.Quoi ducon? On va pas prendre prendre un mec qui fait polytechnique pour nous les gonfler.


Citations

Il n'est aucun citoyen qui ne soit pénétré d'admiration, de confiance, je dirai même de respect à la vue de ce glorieux uniforme de l'école polytechnique qui, dans un moment de crise, a fait de chaque individu une puissance pour la conquête de la liberté et le maintien de l'ordre public.
  • Mémoires, correspondance et manuscrits du général Lafayette, Gilbert Du Motier La Fayette,Corcelle, éd. Société belge de librairie, 1839, p. 465


Un polytechnicien (...) qui se fait parfaitement comprendre et qui séduit son auditoire par son éloquence; une fois transcrit, son discours donne l'impression du décousu.
  • Le français parlé : transcription et édition, Claire Blanche-Benveniste, Colette Jeanjean, éd. INALF, 1987, p. 152


D'après cet exemple et quelques autres j'avais peu d'admiration pour les polytechniciens et gens de cette espèce ; cette position est difficile à tenir ; et je la tenais témérairement, comme je fis pour d'autres positions, parce que je sentais que ce savoir qui ne sait point douter est ce qui renouvelle l'antique esclavage, et le partage du monde humain entre rois et sujets.
  • Souvenirs de guerre, Alain, éd. Hartmann, 1937, p. 135


S'ébahir parce qu'un polytechnicien va à la messe.
  • Propos, Alain, éd. Gallimard, 1923, p. 495


Et l'ambition maxima du Polytechnicien est d'entrer dans l'Administration des Tabacs, minima de l'ingénieur de Centrale, de ne pas crever de faim : de vrai, tant de sagesse dans le renoncement, et cette 'fonctionnarisation' des fils de grands bourgeois, que l'on craindrait pour un peu la pusillanimité.
  • (fr) « NRF », Armand Petitjean, La Nouvelle Revue française, nº 280, janvier, p. 34


Mon père est de plus en plus réduit à sa condition de polytechnicien et d’ingénieur et j’ignore tout de lui : il faudrait sans doute qu’il soit malade ou soudain foudroyé par un cataclysme social pour que les coquilles éclatent et que l’homme qui les habite fasse son apparition. Il étale en attendant une suffisance insupportable et un orgueil professionnel qui m’accablent.


Cette école [École polytechnique], après avoir été un foyer de lumières pour la France et pour l'Europe, venait d'être reconstruite sur un plan plus étroit et moins libéral.... Napoléon transforma une pépinière de savants en un séminaire de guerriers.
  • Histoire de la guerre de la Péninsule sous Napoléon, t. I, Général Maximilien Sébastien Foy, éd. Baudouin, 1827, p. 125


Prenez un enfant, intelligent si possible, ou, à défaut, travailleur. Enfermez-le dans un lycée. Faites-lui étudier jusqu’à seize ans le latin et le grec, les mathématiques de seize à dix-neuf ans. Évitez les jeux, les sports, les sorties, l’observation de la vie. Introduisez-le alors dans une boîte bien close, un monastère où la conversation ne sera permise que sur l’abstrait, l’infini, l’absolu et l’éternel. Il n’en sortira que le mercredi et le dimanche, dans un costume ridicule, avec une épée et un chapeau de gendarme, de manière qu’on ne le sente et qu’il ne se sente pareil à aucun autre. Imposez à sa mémoire un travail formidable, afin qu’il sache toutes les choses dont il n’entendra plus jamais parler les examens finis. Pour le soutenir (car il tombera malade), donnez-lui des réconfortants, de l’iode, du fer et de la lécithine. Comme ses yeux seront usés, mettez lui un lorgnon. Afin qu’il se rende un compte exact du rôle pratique qu’il jouera, inscrivez sur le fronton de la Maison ces mots : « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire » . Et quand il aura, sinon bien compris, du moins bien absorbé tout ce qu’il y a dans la pensée humaine de général, de sec, d’inutile, de vain, de difficile sans délicatesse, de compliqué sans vie véritable, mettez-le dehors et jetez-le dans l’industrie. S’il ne réussit pas, c’est qu’il n’y avait vraiment rien à faire. Un « bottier » est toujours un homme de mémoire, souvent un homme de volonté, quelquefois un homme intelligent, rarement un homme de bon sens.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique (1962), Auguste Detoeuf, éd. Seditas, 1982, p. 139


Bon sens et logique : un chef.

Bon sens sans logique : un employé.

Logique sans bons sens : une catastrophe. De là, l'échec de beaucoup de Polytechniciens.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detoeuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140


Il suffit d'entrer à Polytechnique. Pour le rang de sortie, inutile de s'en inquiéter, car, quel qu'il soit, la famille, les amis, les connaissances, s'arrangeront pour qu'au bout de quelques années, vous soyez sorti le premier.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detoeuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140


Avant d'embaucher un Gadzarts, assurez-vous qu’il est intelligent; un Central, qu'il est modeste; un Polytechnicien, qu'il a du bon sens.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detoeuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140


Le Gadzarts sait beaucoup et sait qu'il le sait. L'X ne sait rien et sait qu'il ne sait rien. Le Central ne sait pas grand’chose et croit qu'il sait tout.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detoeuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140


Il y a trois sortes d'êtres au langage mystérieux : Les plus aisés à comprendre sont les fous Puis viennent les polytechniciens Et enfin les comptables.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detoeuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 149


Je suis polytechnicien, j'ai une formation d'ingénieur ; je suis effaré de constater que certains de mes chers collègues ont voué leur vie à réussir une carrière, à devenir les serviteurs zélés et efficaces d'entreprises dont ils ignorent, dont ils ne veulent pas connaître les finalités. Ils ne sont plus que des objets.
  • Science et croyances, Albert Jacquard, éd. Albin Michel, 1999, p. 70


Notes et références


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