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{{Réf Pub|nom=Deus Caritas Est, 28|date=25 janvier 2005|lieu=Vatican|source=[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20051225_deus-caritas-est_fr.html site du Vatican]|parution=|auteur=Benoît XVI}}
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== Sociologie ==
{{citation
|je voudrais rappeler ce que j'avais dit longuement en m'appuyant sur Marx, Durkheim, Weber et quelques autres : j'avais essayé de montrer comment, pour penser l'État moderne, il fallait dépasser l'opposition entre ces trois grandes traditions et leurs prolongements dans la science actuelle, pour penser l'État comme un instrument d'organisation sociale capable de fonder un conformisme logique et un conformisme moral et, du même coup, un consensus, mais en un sens très spécial. J'avais insisté sur le fait que cette intégration logique et morale que produit l'État est la condition même de la domination que l'État peut exercer au service de ceux qui peuvent s'approprier l'État. Il n'y a pas d'alternative entre les deux, les deux étant articulés de manière effectivement complexe.
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{{Réf Livre
|titre= [[w:Sur l'État : Cours au Collège de France|Sur l'État : Cours au Collège de France]]
|auteur= [[Pierre Bourdieu]]
|éditeur=[[w:Éditions du Seuil|Seuil]]
|année= 2012
|page= 326
|chapitre= cours du 7 mars 1991
|ISBN= 978-2-02-066224-6
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Version du 28 juillet 2012 à 12:35

L’État est une entité gouvernant l’organisation d'un pays, dont la structure est juridique, qui est délimité par des frontières territoriales et constitué d’institutions lui assurant un pouvoir suprême (la souveraineté).

Histoire politique

Apocryphe attribuée à Louis XIV

L'État, c'est moi.
  • France Under Mazarin, James Breck Perkins, éd. G.P. Putnam's Son, 1886, p. 280


Louis XIV, Sur son lit de mort, 1715

Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours.
  • Prononcé sur son lit de mort
  • Histoire Des Idees Politiques, Jean Touchard, éd. Presses Universitaires de France, 1959, p. 342


Lénine, L'État et la Révolution, 1917

L’État est l'organisation spéciale d’un pouvoir ; c'est l’organisation de la violence destinée à mater une certaine classe
  • Originalement dans L'État et la Révolution
  • Précis historique et théorique de marxisme-léninisme, Jean Roux, éd. Laffont, 1969, p. 347


Tandis que l'État existe, pas de liberté ; quand règnera la liberté, il n'y aura plus d'État.
  • Originalement dans L'État et la Révolution
  • Dictionnaire des citations politiques, 4e édition, Damien Bécoq, éd. Lulu.com, 2007  (ISBN 2748600266), p. 80


Médias

Presse

Frédéric Bastiat, Journal des débats, 1848

L’État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.
  • Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, mises en ordre, Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin et Cie, 1854, p. 332
  • Journal des débats (1848), Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 25 septembre 1848, t. 4, p. 330


Littérature

Écrit intime

Jean de Pange, Journal t.I, 1927-1930

[...] l'Etat est peu de chose, notre lien avec lui est toujours révocable, ce qui compte, c'est le clan, le petit groupe d'hommes liés entre eux par des attaches héréditaires et tenant au sol par la même racine nourricière.


Essai

Boris Vian, Utilité d'une littérature érotique, 1980

[...] puisque l'amour, qui est tout de même, je le répète, le centre d'intérêt de la majorité des gens sains, est barré et entravé par l'Etat, comment s'étonner que la forme actuelle du mouvement révolutionnaire soit la littérature érotique ?
  • Ecrits pornographiques précédés de l'Utilité d'une littérature érotique, Boris Vian, éd. Le Livre de Poche, 1980  (ISBN 978-2-253-14431-1), I. Utilité d'une littérature érotique, p. 35


Philosophie

John Stuart Mill, De la liberté, 1859

La valeur d'un État, à la longue, c'est la valeur des individus qui le composent ; et un État qui sacrifie les intérêts de leur élévation intellectuelle à un peu plus d'art administratif - ou à l'apparence qu'en donne la pratique - dans le détail des affaires ; un État qui rapetisse les hommes pour en faire des instruments dociles entre ses mains, même en vue de bienfaits, un tel État s'apercevra qu'avec de petits hommes ; rien de grand ne saurait s'accomplir, et que la perfection de la machine à laquelle il a tout sacrifié n'aboutit finalement à rien, faute de cette puissance vitale qu'il lui a plu de proscrire pour faciliter le jeu de la machine.


Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1885

L'État, c'est le plus froid des monstres froids. Il est froid même quand il ment ; et voici le mensonge qui s'échappe de sa bouche : « Moi, l'État, je suis le peuple. »
  • Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Geneviève Bianquis), éd. Flammarion, coll. « GF-Flammarion », 1969  (ISBN 2-08-070881-3), partie I, chap. « De la nouvelle idole », p. 87


Des destructeurs sont ceux qui tendent des pièges pour des multitudes et les appellent l'Etat : ils suspendent au-dessus d'eux un glaive et cent appétits. Là où le peuple existe encore, il ne comprend pas l'Etat et il le hait comme un mauvais oeil et comme un péché contre les coutumes et les droits.
  • Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972  (ISBN 978-2-253-00675-6), partie I, chap. « De la nouvelle idole », p. 66


Il naît beaucoup trop d'humains : pour ceux qui sont en trop, on a inventé l'Etat !
Regardez donc comme il les attire, ces trop-nombreux ! Comme il les ingurgite, et mâche et remâche !

  • Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972  (ISBN 978-2-253-00675-6), partie I, chap. « De la nouvelle idole », p. 66


J'appelle Etat le lieu où sont tous ceux qui boivent du poison, qu'ils soient bons ou mauvais ; Etat, l'endroit où ils se perdent tous, les bons et les méchants ; Etat, le lieu où le lent suicide de tous s'appelle — « la vie ».
  • Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972  (ISBN 978-2-253-00675-6), partie I, chap. « De la nouvelle idole », p. 67


Là où cesse l'Etat, c'est là que commence l'homme, celui qui n'est pas superflu : là commence le chant de ce qui est nécessaire, la mélodie unique et irremplaçable.
  • Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972  (ISBN 978-2-253-00675-6), partie I, chap. « De la nouvelle idole », p. 69


Friedrich Engels, La Guerre Civile en France, 1891

Mais, en réalité, l'État n'est rien d'autre qu'un appareil pour opprimer une classe par un autre, et cela, tout autant dans la république démocratique que dans la monarchie...


Max Weber, Le Savant et le Politique, 1919

Il faut concevoir l’État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d’un territoire déterminé […], revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime.
  • (de) Staat ist diejenige menschliche Gemeinschaft, welche innerhalb eines bestimmten Gebietes […] das Monopol legitimer physischer Gewaltsamkeit für sich (mit Erfolg) beansprucht.
  • « Le métier et la vocation de savant », Max Weber (1919), dans Le Savant et le Politique, Max Weber (trad. Julien Freund, Eugène Fleischmann, Éric de Dampierre), éd. Union générale d’éditions, coll. « 10/18 », 1963  (ISBN 2-264-00209-3), p. 125


Paul Valéry, La France veut la liberté, 1938

Si l'État est fort, il nous écrase ; s'il est faible, nous périssons
  • La France veut la liberté, Paul Valéry, éd. Plon, 1938, p. xxiv


Jacques Guigou, L'institution résorbée, 2001

Avec la fin du cycle historique de la modernité, avec l’épuisement de la contradiction capital-travail, tend également à disparaître le vaste processus d’autonomisation d’une sphère spécifique de l’action politique, celle de l’État, du pouvoir d’État : État-empire, État-royal tout d’abord, puis État-nation, puis État-providence-démocratique et État-ouvrier-bureaucratique.


Religion

Encyclique

Benoît XVI, Deus caritas est, 2005

Nous n’avons pas besoin d’un État qui régente et domine tout, mais au contraire d’un État qui reconnaisse et qui soutienne, dans la ligne du principe de subsidiarité, les initiatives qui naissent des différentes forces sociales, et qui associent spontanéité et proximité avec les hommes ayant besoin d’aide.
  • Deus Caritas Est, 28, 25 janvier 2005, Vatican, dans site du Vatican, Benoît XVI.


Sociologie

je voudrais rappeler ce que j'avais dit longuement en m'appuyant sur Marx, Durkheim, Weber et quelques autres : j'avais essayé de montrer comment, pour penser l'État moderne, il fallait dépasser l'opposition entre ces trois grandes traditions et leurs prolongements dans la science actuelle, pour penser l'État comme un instrument d'organisation sociale capable de fonder un conformisme logique et un conformisme moral et, du même coup, un consensus, mais en un sens très spécial. J'avais insisté sur le fait que cette intégration logique et morale que produit l'État est la condition même de la domination que l'État peut exercer au service de ceux qui peuvent s'approprier l'État. Il n'y a pas d'alternative entre les deux, les deux étant articulés de manière effectivement complexe.


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