« Cruauté » : différence entre les versions
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{{citation|citation=Un être humain nu et couvert de sang passa comme un éclair près de moi en poussant des cris de rage et de douleur ; quatres moines portant des lumières le poursuivaient. J'avais fermé la porte au bout de la galerie et je savais qu'ils devaient revenir sur leurs pas et passer près de moi. Toujours agenouillé, je tremblais de la tête aux pieds. La victime atteignit la porte, la trouva close et s'arrêta hors d'haleine. Je me retournai et vis une scène digne de Murillo. Jamais forme humaine ne fut plus parfaite que celle de cet infortuné jeune homme. Il se tenait là, dans une attitude de désespoir, ruisselant de sang. Les moines avec leurs lumières, leurs fouets et leurs robes sombres ressemblaient à un groupe de démons faisant leur proie d'un ange errant — on eût dit les furies infernales poursuivant un Oreste fou. Et vraiment aucun sculpteur de l'Antiquité ne dessina jamais forme plus parfaitement exquise que celle de cet infortuné si sauvagement mutilé par les moines. Ce spectacle d'horreur et de cruauté éveilla en un instant mon esprit du long engourdissement dans lequel il s'était affaibli. Je me précipitai au secours de la victime ; je luttai avec les moines en proférant certaines paroles dont j'étais à peine conscient mais dont ils se souvinrent et qu'ils exagérèrent avec toute la précision de la méchanceté.}} |
{{citation|citation=Un être humain nu et couvert de sang passa comme un éclair près de moi en poussant des cris de rage et de douleur ; quatres moines portant des lumières le poursuivaient. J'avais fermé la porte au bout de la galerie et je savais qu'ils devaient revenir sur leurs pas et passer près de moi. Toujours agenouillé, je tremblais de la tête aux pieds. La victime atteignit la porte, la trouva close et s'arrêta hors d'haleine. Je me retournai et vis une scène digne de Murillo. Jamais forme humaine ne fut plus parfaite que celle de cet infortuné jeune homme. Il se tenait là, dans une attitude de désespoir, ruisselant de sang. Les moines avec leurs lumières, leurs fouets et leurs robes sombres ressemblaient à un groupe de démons faisant leur proie d'un ange errant — on eût dit les furies infernales poursuivant un Oreste fou. Et vraiment aucun sculpteur de l'Antiquité ne dessina jamais forme plus parfaitement exquise que celle de cet infortuné si sauvagement mutilé par les moines. Ce spectacle d'horreur et de cruauté éveilla en un instant mon esprit du long engourdissement dans lequel il s'était affaibli. Je me précipitai au secours de la victime ; je luttai avec les moines en proférant certaines paroles dont j'étais à peine conscient mais dont ils se souvinrent et qu'ils exagérèrent avec toute la précision de la méchanceté.}} |
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{{Réf Livre|titre=Melmoth — L'homme errant|auteur=[[Charles Robert Maturin]]|traducteur=Jacqueline Marc-Chadourne|éditeur=Phébus|collection=''Libretto''|année=1996|année d'origine=1820|page=146|section=Récit de l'Espagnol|ISBN=978-2-85-940553-3}} |
{{Réf Livre|titre=Melmoth — L'homme errant|auteur=[[Charles Robert Maturin]]|traducteur=Jacqueline Marc-Chadourne|éditeur=Phébus|collection=''Libretto''|année=1996|année d'origine=1820|page=146|section=Récit de l'Espagnol|ISBN=978-2-85-940553-3}} |
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==== [[Gabriele D'Annunzio]], ''Le Feu'', 1900 ==== |
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{{Citation|citation=Pour arriver à elle, pour jouir d’elle, le désir de l’aimé devait traverser toute cette ombre qu’il croyait faite d’innombrables amours inconnues, et, par cette méprise outrageante, il devait se contaminer, se corrompre, s’aigrir, devenir cruel, se changer peut-être en dégoût. Toujours cette ombre devait exciter en lui l’instinct de férocité bestiale qui se cachait au fond de sa sensualité puissante.}} |
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{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=501|chapitre=II. L'empire du silence}} |
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==== [[André Gide]], ''Les Faux-monnayeurs'', 1925 ==== |
==== [[André Gide]], ''Les Faux-monnayeurs'', 1925 ==== |
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{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=[[Boris Vian]]|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=27|section=III.|ISBN=2-7202-1311-02}} |
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=[[Boris Vian]]|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=27|section=III.|ISBN=2-7202-1311-02}} |
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==== [[Dominique Fernandez]], ''Porporino et les mystères de Naples, 1974 ==== |
==== [[Dominique Fernandez]], ''Porporino et les mystères de Naples'', 1974 ==== |
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{{citation|citation=Roi Charles avait déclaré : « Je ne veux de chapons que sur ma table. » Ce jeu de mots, de nous parfaitement compris, nous enchantait. Nous tirions une sorte d'âcre plaisir à nous traiter nous-mêmes de chapons. L'esprit castrat, c'était la quintessence de l'esprit napolitain : conscience de sa propre bouffonnerie, autodérision, orgueil de cette conscience, refus de se laisser duper. Nous aurions baisé les genoux de ce monarque à l'ironie si cruelle.}}{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=131|section=Une cour blanche, un palmier|partie=II « Les pauvres de Jésus-Christ »|ISBN=978-2-246-01243-6}} |
{{citation|citation=Roi Charles avait déclaré : « Je ne veux de chapons que sur ma table. » Ce jeu de mots, de nous parfaitement compris, nous enchantait. Nous tirions une sorte d'âcre plaisir à nous traiter nous-mêmes de chapons. L'esprit castrat, c'était la quintessence de l'esprit napolitain : conscience de sa propre bouffonnerie, autodérision, orgueil de cette conscience, refus de se laisser duper. Nous aurions baisé les genoux de ce monarque à l'ironie si cruelle.}}{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=131|section=Une cour blanche, un palmier|partie=II « Les pauvres de Jésus-Christ »|ISBN=978-2-246-01243-6}} |
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Version du 23 mars 2012 à 16:58
La cruauté est le plaisir que l'on éprouve à faire souffrir ou à voir souffrir.
Littérature
Critique
Philippe Djian, Lent dehors, 2001
- Lent dehors (1991), Philippe Djian, éd. Folio, 1993, p. 192
Littérature
Manifeste
René Crevel, Note en marge du jeu de la vérité, 1934
- « Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 21
Nouvelle
Renée Vivien, La Dame à la Louve, 1904
La Saurienne
- La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, La Saurienne, p. 123
André Pieyre de Mandiargues, Le Musée noir, 1924
Le sang de l'agneau
- Le Musée noir, André Pieyre de Mandiargues, éd. Gallimard, 1946 (ISBN 2-07-071990-1), Le sang de l'agneau, p. 28
Prose poétique
Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926
André Masson
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, André Masson, p. 105
René Char, Fureur et mystère, 1948
Louis Curel de la Sorgue
- Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962 (ISBN 2-07-030065-X), partie SEULS DEMEURENT (1938-1944), Louis Curel de la Sorgue, p. 41
Roman
Charles Robert Maturin, Melmoth — L'homme errant, 1820
- Melmoth — L'homme errant (1820), Charles Robert Maturin (trad. Jacqueline Marc-Chadourne), éd. Phébus, coll. « Libretto », 1996 (ISBN 978-2-85-940553-3), Récit de l'Espagnol, p. 146
Gabriele D'Annunzio, Le Feu, 1900
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. II. L'empire du silence, p. 501
André Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925
- Les Faux-monnayeurs, André Gide, éd. Gallimard, 1925 (ISBN 2070400824), partie III (« Paris »), chap. 18, p. 378
Boris Vian, L'écume des jours, 1947
— On devrait les empêcher d'aller si vite, dit Colin.
Puis il fit un signe de croix car le patineur venait de s'écraser contre le mur du restaurant, à l'extrémité opposée de la piste, et restait collé là, comme une méduse de papier mâché écartelée par un enfant cruel.
- L'écume des jours (1947), Boris Vian, éd. Pauvert, 1963 (ISBN 2-7202-1311-02[à vérifier : ISBN invalide]), III., p. 27
Dominique Fernandez, Porporino et les mystères de Naples, 1974
- Porporino ou les mystères de Naples (1974), Dominique Fernandez, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1974 (ISBN 978-2-246-01243-6), partie II « Les pauvres de Jésus-Christ », Une cour blanche, un palmier, p. 131
« — Eh bien ! soyons plus précis. Ces yeux aux reflets verts, ces lèvres de corail, ces cheveux qui bouclent avec tant de grâce sans le secours des fers, votre teint, Feliciano, votre manière de marcher, de vous tenir, n'appartiennent pas, j'en mets ma main au feu, à une petite victime de la cruauté sacerdotale.
« A-t-il entendu dire, me demandai-je, que je passe pour être né de la fornication d'un prêtre ? J'allais éclater de rire à cause de la tournure fadement complimenteuse et bizarrement alambiquée de sa phrase, quand je m'avisai, par je ne sais quel frémissement qui parcourut ma personne, que peut-être le chevalier de Casanova ne songeait nullement à goûter avec moi les douceurs de la paternité.
« — Feliciano, reprit-il, je suis sûr que votre conformation diffère de la mienne.
« J'hésitais encore à comprendre.
« — Vous n'êtes qu'une beauté travestie.
« — Monsieur, répondis-je, je suis Feliciano Marchesi.
« — Ma chère, vous êtes une jolie femme déguisée. Si la longue contemplation que j'ai faite de vos charmes ne m'en avait donné l'assurance, je n'aurais jamais eu l'effronterie de vous attirer derrière ce rideau.
- Porporino ou les mystères de Naples (1974), Dominique Fernandez, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1974 (ISBN 978-2-246-01243-6), partie II « Les pauvres de Jésus-Christ », Une méprise plutôt étrange, p. 233
Pierre Turgeon, Faire sa mort comme faire l’amour, 1981
- Faire sa mort comme faire l’amour, Pierre Turgeon, éd. Quinze, 1981, p. 25
Propos de moralistes
François de La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions, 1664
- Maximes et Réflexions, suivies des œuvres mêlées de Saint Evremond, François de La Rochefoucauld, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 104
Psychanalyse
Alberto Eiguer, Psychanalyse du libertin, 2010
Libertinage et prédation
- Psychanalyse du libertin, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 2010 (ISBN 978-2-10-054958-0), partie II. Libertinage et prédation, chap. Invitation à la débauche, Cruautés, p. 138
Psychologie
Cédric Roos, La relation d'emprise dans le soin, 2006
Conclusion
- La relation d'emprise dans le soin, 2006, Conclusion, dans [1], paru Textes Psy, Cédric Roos.
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