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{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=Paul-Claude Racamier|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=192|partie=Schizogrammes|chapitre=|section=|ISBN=978-2-228-89427-2}} |
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{{Citation|citation='''épouvantail |
{{Citation|citation='''épouvantail''' ''Certains schizophrènes, tant ils tiennent la garde pour écarter les oiseaux, font songer à des épouvantails usés.'' |
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Mais attention, quand la vie, de nouveau timidement, les habite sous les mêmes oripeaux, attention à ne pas manquer cette éclosion fragile. Combien de schizophrènes sont-ils retournés à leur vide, épouvantails maintenant définitifs, parce qu'on n'a pas entendu revenir un murmure de vie ?''}} |
''Mais attention, quand la vie, de nouveau timidement, les habite sous les mêmes oripeaux, attention à ne pas manquer cette éclosion fragile. Combien de schizophrènes sont-ils retournés à leur vide, épouvantails maintenant définitifs, parce qu'on n'a pas entendu revenir un murmure de vie ?''}} |
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{{Citation|citation=<poem>'''peau''' ''Mal dans leur peau : les névrosés. Mais hors de leur peau : les schizophrènes. |
{{Citation|citation=<poem>'''peau''' ''Mal dans leur peau : les névrosés. Mais hors de leur peau : les schizophrènes.'' |
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They act out, they feel out, they dream out, they think out : ils vivent décidément déportés.''</poem>}} |
''They act out, they feel out, they dream out, they think out : ils vivent décidément déportés.''</poem>}} |
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{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=Paul-Claude Racamier|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=202|partie=Schizogrammes|chapitre=|section=|ISBN=978-2-228-89427-2}} |
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{{Citation|citation=<poem>'''rêve''' ''Qui donc peut avoir des rêves, qui est soi-même un rêve ? Qui est, veut être et doit être, de son objet, le rêve incarné, à la fois déréel et matérialisé ? |
{{Citation|citation=<poem>'''rêve''' ''Qui donc peut avoir des rêves, qui est soi-même un rêve ? Qui est, veut être et doit être, de son objet, le rêve incarné, à la fois déréel et matérialisé ?'' |
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Ainsi vont les schizophrènes, bien plutôt rêvés que rêveurs : « dreamed out ». |
''Ainsi vont les schizophrènes, bien plutôt rêvés que rêveurs : « dreamed out ». |
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To dream in or to be dreamed out, that is the question. |
To dream in or to be dreamed out, that is the question.'' |
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D'où l'air qu'ont les schizophrènes d'être des fantômes ambulants, des fragments oniriques, des apparitions. |
''D'où l'air qu'ont les schizophrènes d'être des fantômes ambulants, des fragments oniriques, des apparitions.'' |
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Ardu d'être le rêve d'autrui, continuellement. Ardu, très ardu — mais fascinant...''</poem>}} |
''Ardu d'être le rêve d'autrui, continuellement. Ardu, très ardu — mais fascinant...''</poem>}} |
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{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=Paul-Claude Racamier|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=203|partie=Schizogrammes|chapitre=|section=|ISBN=978-2-228-89427-2}} |
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Version du 11 mars 2012 à 12:20
Paul-Claude Racamier, né en 1924 dans le Doubs, mort en 1996, fut un médecin psychiatre et psychanalyste français.
Citations propres à l'auteur
Les Schizophrènes, 1980
Préambule et divertimento
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Souvenir 58-78, p. 13
[...] l'idée du moi est, à mes yeux, l'héritière du conflit que j'appelle originaire — conflit entre la préservation narcissique autarcique et l'aspiration objectale antinarcissique. De même que le surmoi est l'héritier du complexe d'Oedipe, pouvu que celui-ci ait été abordé et résolu, de même l'idée du moi est héritière du conflit originaire, si celui-ci a été abordé et résolu.
Là où je veux en venir avec l'idée du moi, c'est à montrer qu'elle constitue l'axe discret sur lequel se rencontrent et se différencient l'image de l'autre et l'image de soi. L'idée du moi fera que jamais ces deux images ne pourront tout à fait ni s'écarteler ni se confondre. Elle demeurera comme un support discret mais essentiel du sens de la réalité psychique de l'objet et de soi-même. Or, c'est cette idée du moi, ce sens du moi, cette image de l'humain, qui se trouve désinvestie à l'origine des éruptions psychotiques et à la base des organisations schizophréniques.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, A parte, p. 15
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Bref, p. 19
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Florence et Sienne, p. 21
Femme phallique aux serpents érigés, Méduse est une anti-mère, avec ses écailles pour ne rien sentir, ses mains pour ne rien tenir, ses dents pour déchirer, un amant fugitif, ces enfants qu'elle ne laisse pas naître — car s'ils naissaient ils ne seraient plus tout à fait sa chose, et révéleraient qu'elle est femme ; pour qu'ils viennent au jour, il faudra lui trancher la tête, et pour qu'ils vivent, qu'elles meure. Et ce regard : au contraire d'un regard où l'enfant peut se regarder et se voir ; d'un regard qui embrasse l'enfant comme une totalité ; d'un regard où l'on entre et par où l'enfant peut faire entrer ses émois ; d'un regard, enfin, qui admire, c'est un regard adverse, un regard dardé, un regard qui pénètre, attaque, aveugle, fige et pétrifie : le regard de la disqualification, qui mortifie la vie psychique. Regard, au demeurant, qui louche, et dont les traits, tout de même que ceux du paradoxe, se croisent mais ne s'opposent pas plus qu'ils ne se conjuguent.
Et la chevelure : au-delà de sa phallicité, cette chevelure pourrait bien symboliser le monde des paradoxes ; car non seulement sont érigés les serpents dont elle est faite, mais inextricablement emmêlés. S'ils sont portés par la tête, c'est certes par déplacement vers le haut, c'est aussi pour porter le combat sur le terrain mental, choisi par l'agression paradoxale. D'ailleurs, la chevelure de Méduse avait été ainsi transformée, par Athéna, en punition pour avoir voulu rivaliser avec la déesse : l'usurpation mentale n'aurait-elle pas été le méfait de Méduse ?
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Persée en paradoxie, p. 30
Persée part chez la Gorgone. Encore lui faut-il savoir le chemin. Sur le conseil d'Athéna il s'en alla demander d'adresse des Gorgones à leurs trois autres soeurs, les Grées. Et dès lors apparaît le thème du regard, car pour obtenir ces renseignements, Persée dérobe aux vieilles Grées l'unique oeil qu'elles se partagaient à elles trois.
Persée ne part pas non plus sans armes : des Nymphes il reçoit le casque d'Hadès, qui rend invisible ; d'Hermès il reçoit des sandales ailées et une serpe ; d'Athéna enfin il reçoit un bouclier de peau poli comme un miroir, et un conseil : celui de ne regarder Méduse que dans ce miroir.
Après un vol sans histoire, Persée trouva enfin Méduse. Il la voit dans le miroir qui réfléchit — qui réfléchit : au lieu de se laisser piéger par les paradoxes médusants, Persée réfléchit sur le paradoxe, utilisant à cet effet l'instrument confié par la déesse de l'intelligence. Dès cet instant-là, Méduse est perdue, son pouvoir est annulé : la voilà qui dort. Alors il lui coupe le cou.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Persée en paradoxie, p. 33
Une fois la tête de Méduse tranchée, une fois tranché le paradoxe, deux flots de sang jaillirent du cou de la Gorgone. Deux flots : la dissolution du paradoxe libère les courants pulsionnels associés qui fondent l'ambivalence. Persée recueille ces deux flots de sang, dont l'un, senestre, était un poison mortel, et l'autre au contraire guérissait les malades et ressuscitait les morts.
D'entre ces flots conjoints naquirent Pégase et Chrysaor, les enfants que portait Méduse et qu'elle n'avait pas laissé naître. Chrysaor, qui devait plus tard engendrer un monstre à trois têtes, vient au jour armé d'une épée d'or. Pégase avec ses ailes comme Éros, et Chrysaor avec son épée; ainsi se personnifient les représentations libidinales et agressives. Ces représentations, l'écheveau du paradoxe les enfermait, la dissolution du paradoxe les remet en circulation.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Persée en paradoxie, p. 33
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Persée en paradoxie, p. 35
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, A Élée, p. 36
Les paradoxes des schizophrènes
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 1. Premier coup d'oeil et panorama, Où l'on balance entre la catastrophe et l'aménagement, p. 53
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 2. De plusieurs constantes psychotiques, Où l'on oppose l'anticonflictualité des schizophrènes à l'intraconflictualité des névroses, p. 63
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 2. De plusieurs constantes psychotiques, Où l'on oppose l'anticonflictualité des schizophrènes à l'intraconflictualité des névroses, p. 63
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 2. De plusieurs constantes psychotiques, Où l'on oppose l'anticonflictualité des schizophrènes à l'intraconflictualité des névroses, p. 66
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 2. De plusieurs constantes psychotiques, Où l'on oppose l'anticonflictualité des schizophrènes à l'intraconflictualité des névroses, p. 66
Les schizophrènes ont un besoin absolu de concret. Plus vif est le désaveu qu'ils font de leur réalité — psychique de l'existence même de cette réalité intérieure propre — et plus grand leur appétit de concrétude.
Vivre la schizophrénie consiste à bien à vivre hors de soi.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 2. De plusieurs constantes psychotiques, Où l'on oppose l'anticonflictualité des schizophrènes à l'intraconflictualité des névroses, p. 68
Si nous venons plus près de la phénoménologie, ce sera pour décrire les expériences psychotiques, au sens d'expériences vécues, consistant dans un vécu d'évanouissement du Je, de syncope ou de lipothymie du sentiment du moi, se traduisant par une impression, non dépourvue d'angoisse, d'étrangeté indicible, de vacillation, de chute ou d'éclipse, et de confusion ou tout au contraire de contact extrême et cru : une ultra-dépersonnalisation momentanée, c'est-à-dire une dépersonnation, au sens où je l'entendais naguère (Racamier, 1963). A l'origine de ces expériences : une modification massive et soudaine du régime général des investissements ; un désinvestissement d'objets, dira-t-on à la suite de Freud ; plus précisément, les investissements retournent momentanément à leur « liquidité » originelle.
Ces expériences psychotiques, je ne puis pas seul à prétendre qu'elles peuvent survenir et qu'elles survienent dans toute existence, et non pas seulement dans celle des psychotiques, mais, normalement, fugitives et ponctuelles, maîtrisées après coup, enkystées comme des corps étrangers, et sitôt oubliées, même lorsqu'elles sont reprises par le moi pour se mettre au service de l'expérience créatrice ; ne faut-il pas en effet perdre une seconde le sens du monde, pour lui en donner un nouveau ? [...] ces expériences psychotiques « normales », maîtrisées, voire exploitées par le moi, sont à distinguer des expériences psychotiques des psychotiques, lesquelles sont plus extensives et moins maîtrisables, et en viennent à corroder le moi, dont elles traduisent aussi la foncière incertitude.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 3. De la folie dans la schizophrénie, Où l'on voit que la folie n'est pas encore psychose, p. 73
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 4. Omnipotence inanitaire omnipotence créatrice, Où l'on voit le travail du vide éviter la perte du réel, p. 98
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 5. De deux ou trois réalités, Où l'on voit le schizophrène aux prises avec l'impossible choix entre son monde et son Moi, p. 99
Développement précoce, conduisant à la découverte harmonieuse et corrélative de l'Autre et du Je, et à leur installation structurante et conjuguée dans la psyché, résulte évidemment de l'intrication des pulsions narcissiques et antinarcissiques [...]. Non seulement on sait aujourd'hui que le narcissisme poursuit son propre développement (Grunberger, 1971 Kohut, 1971), sous l'influence des stades libidinaux et au contact de l'objet, mais on sait aussi que les investissements narcissiques et objectaux sont intriqués dès l'origine comme ils le sont plus tard et dans la cure (cf. J. Cosnier, 1970), si bien qu'il n'est pas d'investissement de soi qui ne « rapporte » à l'objet, ni d'investissement d'objet ou du monde qui ne rapporte au moi (ou soi, ou self) sa prime narcissique (cf. Racamier, 1963).
La rupture de cette alliance est à l'origine des psychoses.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 5. De deux ou trois réalités, Où l'on voit le schizophrène aux prises avec l'impossible choix entre son monde et son Moi, p. 99
Schizogrammes
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 187
cathares d'aujourd'hui Si les schizophrènes avaient une religion, ce serait celle des cathares pour qui leb monde fut inventé par le Diable.
Est-ce une raison pour les convertir ?
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 188
décompression Est-ce à régresser qu'on risque le plus ?
Plongeur sous-marin, plongeur psychotique, remonte sans hâte : tu risques ta tête.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 191
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 192
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 192
façon d'aimer, façon de haïr Les schizophrènes ont une façon d'aimer étrangement semblable aux façons de la haine.
On ne compte pas les gens qui s'y sont laissé prendre.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 192
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 194
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 197
miroirs Miroirs grossissants, miroirs déformants qui supporteraient, à la foire, de s'y voir plus qu'un instant ? Bien souvent pourtant, c'est miroirs que sont les psychotiques ; et dans le miroir qu'ils nous tendent sous le nez, nous faisons une drôle de tête pas belle à voir et qui nénmoins nous ressemble assez.
Miroirs insupportables d'être à la fois si fidèles et si déformants, combien êtes-vous qu'on a brisés ?
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 199
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 200
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 200
peau Mal dans leur peau : les névrosés. Mais hors de leur peau : les schizophrènes.
They act out, they feel out, they dream out, they think out : ils vivent décidément déportés.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 201
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 202
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 202
rêve Qui donc peut avoir des rêves, qui est soi-même un rêve ? Qui est, veut être et doit être, de son objet, le rêve incarné, à la fois déréel et matérialisé ?
Ainsi vont les schizophrènes, bien plutôt rêvés que rêveurs : « dreamed out ».
To dream in or to be dreamed out, that is the question.
D'où l'air qu'ont les schizophrènes d'être des fantômes ambulants, des fragments oniriques, des apparitions.
Ardu d'être le rêve d'autrui, continuellement. Ardu, très ardu — mais fascinant...
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 203
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 207
Pensée perverse et décervelage, 1992
Préambule
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Préambule, dans [1], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Sources et trajets
On ne saura jamais assez que l’aberration du fonctionnement mental n’est pas l’apanage des psychotiques. Et quant à leur capacité (si souvent célébrée) de troubler la pensée d’autrui, ils sont loin d’en détenir le privilège.
D’autres qu’eux, baignant dans le confort psychique, passant pour normaux et se tenant pour supernormaux, sont beaucoup plus experts en décervelage ; car le décervelage est l’apanage le plus redoutable de la pensée perverse. Des intrications étranges et souvent secrètes se trament entre psychose et perversion, dans un jeu diabolique où les psychotiques perdent presque à tous les coups.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Sources et trajets, dans [2], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Sources et trajets Définition, dans [3], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Sources et trajets Un grand écart, dans [4], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Mouvement pervers narcissique
La perversion narcissique s’organise : elle sera ce qui empoisonne les autres, sans du tout incommoder celle ou celui qui l’exerce.
Une double opération sera donc menée à bien, qui consiste :
— à expulser hors de soi les conflits ou leurs traces et les douleurs ou les peines, sur le dos et dans la tête des autres, à charge pour eux de les héberger et de les agir ;
— à augmenter la valeur narcissique propre au détriment de l’autre, employé comme ustensile et comme faire-valoir.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Plaisir manipulatoire, et faire-valoir narcissique, dans [5], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Je parle au singulier. Il faudrait parler au pluriel. C’est que la perversion narcissique est loin d’être une affaire individuelle : c’est une affaire collective, et à partir du moment où les espaces psychiques sont transgressés, nous savons que tous les débordements sont possibles.
Pareillement, le mouvement pervers est loin d’être une affaire intrapsychique. C’est une affaire hautement interactive. Car il est tellement, ce mouvement, tourné vers autrui, qu’il ne cesse de s’en servir.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Plaisir manipulatoire, et faire-valoir narcissique, dans [6], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Plaisir manipulatoire, et faire-valoir narcissique, dans [7], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Plaisir manipulatoire, et faire-valoir narcissique, dans [8], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Plaisir manipulatoire, et faire-valoir narcissique, dans [9], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Question d’immunité, question de liaison, dans [10], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Son procédé majeur, son arme, devrais-je dire, c’est la disjonction. Il s’agit de disjoindre les personnes, les informations, les pensées : il s’agit toujours de rompre des liens.
La perversion narcissique constitue sans aucun doute le plus grand danger qui soit dans les familles, les groupes, les institutions et les sociétés. Rompre les liens, c’est attaquer l’amour objectal et c’est attaquer l’intelligence même : la peste n’a pas fait pis.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Question d’immunité, question de liaison, dans [11], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Quelques perversions, dans [12], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Quelques perversions, dans [13], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
L’aurais-je déjà dit : narcissique, il ne doit rien à personne ; mais narcissique, il a tout à prendre à tout le monde.
Et si l’on venait à me dire que l’imposture, le faux et usage de faux, l’abus de confiance, la fausseté d’esprit, l’escroquerie financière et morale, relèvent de cette perversité-là, je n’en disconviendrai certainement pas.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Mouvement pervers narcissique Quelques perversions, dans [14], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
De la pensée perverse au désordre de pensée
- Pensée perverse et décervelage, 1992, De la pensée perverse au désordre de pensée, dans [15], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Afin d’économiser notre temps, je pourrais, pour définir la pensée perverse, dire qu’elle est exactement l’inverse de la pensée créative et en particulier de la pensée psychanalytique [...].
C’est ainsi qu’elle se montre décidément aveugle à la réalité psychique, celle de soi comme celle d’autrui. Du moment que son confort psychique personnel lui est acquis, le pervers n’a cure ni de fantasmes ni d’affects. Une pensée défantasmée donc, et défantasmante [...]. Baignant dans l’opulence de l’agir et dans l’habileté manœuvrière, il est dans le dénuement fantasmatique.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, De la pensée perverse au désordre de pensée, dans [16], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, De la pensée perverse au désordre de pensée, dans [17], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
La pensée perverse se paie d’un prix élevé : celui du plaisir de penser. C’est ce plaisir quasi-esthétique qui est non seulement attaqué mais désinvesti par la pensée perverse : une pensée efficace à sa façon, mais formidablement pauvre.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, De la pensée perverse au désordre de pensée, dans [18], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Envers la vérité en général et toute vérité en particulier la pensée perverse use d’une remarquable désinvolture. Plus que quiconque peut-être, nous sommes, nous autres psychanalystes, des têtes chercheuses de vérité : de vérité psychique [...].
De tels efforts sont dérisoires au regard de la pensée perverse. Vérité ou mensonge, peu lui importe : c’est l’efficience qui compte : il s’agit seulement, et en toute « innocence », de savoir si les dires sont crédibles, et s’ils vont passer la rampe. Pour le pervers, ce qui est dit est vrai, et ce qui n’est pas dit n’est pas vrai.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, De la pensée perverse au désordre de pensée, dans [19], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
[La pensée perverse] n’enveloppe rien ni personne. En revanche, à la manière d’une araignée, elle emballe ses proies, dans un filet serré de faux-semblants, de demandes non-dites et de mensonges explicites. Elle n’est faite que pour confondre l’autre. Elle fait effraction de toutes façons, y compris par l’agir et par l’extr’agir, dans le moi de l’autre ou du groupe. Elle contraint, empiète, pénètre, absorbe et dilacère, elle « prend la tête », opérant insidieusement à la façon d’une grenade à fragmentation.
Cette fragmentation, cette démentalisation, à la fois dévalorisante et disqualifiante, atteindra le partenaire obligé : le thérapeute par exemple. Comme elle essaime avec autant de force qu’elle disjoncte et disjoint, elle pourra contaminer des familles, des institutions et des sociétés entières.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, De la pensée perverse au désordre de pensée, dans [20], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Cette pensée qui déstabilise le mental, serait-ce une pensée véritablement paradoxale ? Pas du tout : le paradoxe déroute, mais il donne quand même à penser. Il peut se muer en humour. Pas la pensée perverse. En vérité elle ne fait qu’attraper le moi ; elle décourage, démobilise et démolit la compréhension dans son principe même. Ses deux anti-mamelles sont la créativité et l’intelligence. Serait-elle simplement sotte — Elle est pire : anti-intelligente.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, De la pensée perverse au désordre de pensée, dans [21], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, De la pensée perverse au désordre de pensée, dans [22], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Noyaux pervers
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Noyaux pervers Objet de pervers, dans [23], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Prenez un pervers. Prenez-en deux. Prenez-en trois. Imbéciles, incultes, ignares autant que vous voudrez: peu importe. Mais, en tout cas, pervers. Laissez-les se rencontrer. L’identification fera d’elle-même leur premier ciment : n’est-ce pas elle qui permet aux semblables de se reconnaître et par conséquent de s’assembler [...].
Vous voici en présence d’un noyau pervers. Il ne reste plus qu’à le mettre à pied d’oeuvre et attendre les dégâts.
Le noyau s’installe insidieusement dans l’organisme, dans le groupe, dans l’institution, dans le milieu social, quand ce n’est pas dans une nation tout entière.
Il va suffire d’une défaillance, serait-elle passagère, de cet organisme ou de ce pays, pour que le noyau entre en action.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Noyaux pervers Le noyau mis en scène, dans [24], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
Le noyau pervers ne crée pas ; il infiltre ; il parasite ; il s’étend ; il se ramifie.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Noyaux pervers Le noyau mis en scène, dans [25], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Noyaux pervers Le noyau mis en scène, dans [26], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
[...] si habile en discrédits que soit un pervers, il finit un jour par se discréditer lui-même. Aidons-le : un bon coup de pouce. La vérité, disions-nous, n’a qu’un filet de voix, mais il est irrésistible : et voici qu’enfin, telle une rivière résurgente, elle refait surface. Il faut l’entendre.
Le moment est venu pour l’institution de se mobiliser dans un sursaut de santé.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Noyaux pervers Le noyau mis en scène, dans [27], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Noyaux pervers Le noyau mis en scène, dans [28], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
[...] je pense, oui je pense avec force et avec ténacité à la victoire de la vérité qui se libère sur les mensonges qui purulent ; de l’authentique sur le toc ; de la connaissance qui se gagne sur l’imbécillité qui se pavane ; et des charmes de la créativité libidinale sur les miasmes inféconds de la perversité.
Oui, je pense avec ferveur à la qualité de l’esprit.
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Noyaux pervers Lever de rideau sur un final, dans [29], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.
D'autres spécialistes concernant ses recherches
Alberto Eiguer, Le pervers narcissique et son complice, 1989
- Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie I. Le Champ de la perversion narcissique, chap. Définition et description générale, p. 5
- Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie I. Le Champ de la perversion narcissique, chap. Définition et description générale, Séduction narcissique, p. 26
- Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie I. Le Champ de la perversion narcissique, chap. Définition et description générale, Séduction narcissique, p. 26
- Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie I. Le Champ de la perversion narcissique, chap. Définition et description générale, Séduction narcissique, p. 26
Les rapports entre psychose et perversion narcissique sont étroits. P.-C. Racamier (1978) a insisté sur la présence de pervers narcissiques parmi les proches du psychotique ; nous lui devons également la formule de la perversion narcissique comme revers de la schizophrénie : cette perversion narcissique serait celle d'un autre, de la mère du patient le plus fréquemment.
Cependant le psychotique même agit souvent sur le mode pervers, à la sortie de l'épisode critique notamment.
- Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie II. Applications à la psychopathologie, chap. Psychose et perversion narcissique, Emprise régressive et emprise fonctionnelle, p. 83
Catherine Azoulay, Processus de la schizophrénie, 2002
Racamier (1992) insiste quant à lui sur la force libidinale du système défensif des psychotiques mais aussi du délire permettant au fonctionnement psychique d'assurer sa survie. Pour cet auteur, dans la schizophrénie, l'activation du fantasme d'auto-engendrement entraîne une sorte d'explosion interne, fulgurante, anéantissante et triomphante et constitue ce qu'il appelle « un évènement psychique blanc : une éblouissante déflagration psychique. Ce qu'on prend pour la catastrophe, c'est exactement cet évènement psychique blanc qui fait le vide et fascine à jamais » (l'évènement psychique blanc n'équivaut pas à la psychose blanche de Donnet et Green, mais on y retrouve cette notion importante d'un court-circuit psychique « follement excitant et terriblement sidérant »).
L'évènement psychique blanc, reprend Racamier, est un cas majeur d'« orgasmes du moi », préludes aux développements délirants. Les hallucinations aussi ont un caractère orgastique.
- Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002 (ISBN 2-10-004780-9), chap. II « Approche psycho-pathologique et clinique de la schizophrénie (Catherine Azoulay) », 1. Formes et caractéristiques de la schizophrénie, p. 97
Cédric Roos, La relation d'emprise dans le soin, 2006
La perversion est une activité de nature auto-érotique qui a pour condition le déni du statut de sujet chez le partenaire (F. Pasche, 1983). La perversité au contraire est de nature destructrice et vise la réalité psychique de l’autre qui est agressé (Ey, 1989).
Pour Racamier, la « pensée perverse » doit s’entendre au sens de la perversité, et non de la perversion érogène.
- La relation d'emprise dans le soin, 2006, La relation d'emprise (cadre psychanalytique) : Du point de vue de l'instigateur d'une relation d'emprise Le pervers narcissique : conformer l'autre en un identique, dans [30], paru Textes Psy, Cédric Roos.
Pour Racamier, le mouvement pervers narcissique se définit essentiellement comme une façon organisée de se défendre de toute douleur et contradiction internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d’autrui et, pour finir, non seulement sans peine, mais avec jouissance (Racamier, 1992).
La perversion narcissique correspond à l’aboutissement de ce mouvement, sa destination. Elle se définit donc comme « une façon particulière de se mettre à l’abri des conflits internes en se faisant valoir aux dépens de l’entourage. » (Racamier, 1992).
- La relation d'emprise dans le soin, 2006, La relation d'emprise (cadre psychanalytique) : Du point de vue de l'instigateur d'une relation d'emprise Le pervers narcissique : conformer l'autre en un identique, dans [31], paru Textes Psy, Cédric Roos.
- La relation d'emprise dans le soin, 2006, La relation d'emprise (cadre psychanalytique) : Du point de vue de l'instigateur d'une relation d'emprise Le pervers narcissique : conformer l'autre en un identique, dans [32], paru Textes Psy, Cédric Roos.
- La relation d'emprise dans le soin, 2006, Modèle systémique : Caractéristiques communicationnelles de la relation d'emprise, dans [33], paru Textes Psy, Cédric Roos.
Alberto Eiguer, Psychanalyse du libertin, 2010
- Psychanalyse du libertin, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 2010 (ISBN 978-2-10-054958-0), partie II. Libertinage et prédation, chap. Psychopathologie du prédateur et de sa famille, La naissance du concept de prédation morale, p. 119
- Psychanalyse du libertin, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 2010 (ISBN 978-2-10-054958-0), partie II. Libertinage et prédation, chap. Psychopathologie du prédateur et de sa famille, La naissance du concept de prédation morale, p. 123