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=== Roman ===
=== Roman ===
==== [[Charles Robert Maturin]], ''Melmoth — L'homme errant'', 1820 ====
{{citation|citation=Ils se nourrissent d'un poison d'illusions délicieuses. Ils rêvent qu'un tremblement de terre réduira les murs en atomes, qu'un volcan entrera en éruption au milieu du jardin. Ils imaginent une révolution, une attaque de bandits, les circonstances les plus improbables... Puis ils se réconfortent en envisageant la possibilité d'un incendie (si le feu éclate dans un couvent on ouvre en grand les portes et « ''sauve qui peut'' » est le mot d'ordre). Cette pensée leur fait concevoir le plus ardent espoir : ils pourraient se précipiter au-dehors, dans les rues et à la campagne ; en fait, où n'iraient-ils pas pour s'échapper ?}}
{{Réf Livre|titre=Melmoth — L'homme errant|auteur=[[Charles Robert Maturin]]|traducteur=Jacqueline Marc-Chadourne|éditeur=Phébus|collection=''Libretto''|année=1996|année d'origine=1820|page=155|section=Récit de l'Espagnol|ISBN=978-2-85-940553-3}}

==== [[Dominique Fernandez]], ''Porporino ou les mystères de Naples'', 1974 ====
==== [[Dominique Fernandez]], ''Porporino ou les mystères de Naples'', 1974 ====
{{citation|citation=— Vois-tu, mon petit, nous avons appris du mouvement encyclopédique français ainsi que de l'idéologie franc-maçonne le grand thème de la rationalité de l'univers et du pouvoir transformateur de l'oeuvre humaine éclairée par la lumière de la raison. Néanmoins, comment nous le dissimuler ? tout va de travers à Naples, avec une régularité et une obstination qui infligent à cette confiance un démenti permanent. L'adversité errante qui flotte sur la ville et s'amuse à bafouer systématiquement les efforts des hommes de bonne volonté se concentre dans l'oeil torve du ''jettatore''. Nous avons besoin du ''jettatore'', comprends-tu ? Nous avons besoin de mettre un nom sur cette force occulte et maligne qui ruine chaque jour nos espoirs.}}
{{citation|citation=— Vois-tu, mon petit, nous avons appris du mouvement encyclopédique français ainsi que de l'idéologie franc-maçonne le grand thème de la rationalité de l'univers et du pouvoir transformateur de l'oeuvre humaine éclairée par la lumière de la raison. Néanmoins, comment nous le dissimuler ? tout va de travers à Naples, avec une régularité et une obstination qui infligent à cette confiance un démenti permanent. L'adversité errante qui flotte sur la ville et s'amuse à bafouer systématiquement les efforts des hommes de bonne volonté se concentre dans l'oeil torve du ''jettatore''. Nous avons besoin du ''jettatore'', comprends-tu ? Nous avons besoin de mettre un nom sur cette force occulte et maligne qui ruine chaque jour nos espoirs.}}

Version du 4 mars 2012 à 21:41

L'EspoirGeorge Frederic Watts (1886)

Cinéma

Frank Darabont, Les Évadés, 1994

Red : Laisse-moi te dire quelque chose mon ami. L'espoir c'est dangereux. L'espoir peut rendre un homme fou.
  • (en) Red : Let me tell you something my friend. Hope is a dangerous thing. Hope can drive a man insane.
  • Morgan Freeman, Les Évadés (1994), écrit par Stephen King, Frank Darabont (trad. Wikiquote)


Andy Dufresne (dans une lettre à Red) : Souviens-toi, Red : l'espoir, c’est une bonne chose, peut-être ce qu’il y a de mieux, et les bonnes choses sont éternelles.
  • (en) Andy Dufresne (in letter to Red) : Remember Red, hope is a good thing, maybe the best of things, and no good thing ever dies.
  • Tim Robbins, Les Évadés (1994), écrit par Stephen King, Frank Darabont (trad. Wikiquote)


Littérature

Poésie

Henri de Régnier, Les jeux rustiques et divins, 1897

Espère ! Le Bonheur feint de n’être pas lui,
Hier qui pleurait encor va sourire aujourd’hui,
Et sur le piédestal du tombeau taciturne
Une rose renaît à la fente de l’urne.

  • « Espoir », dans Les jeux rustiques et divins, Henri de Régnier, éd. Mercure de France, 1897, p. 155


Paul Eluard , L'Amour la poésie, 1929

Armure de proie

Aux alentours de l'espoir
En pure perte
Le calme fait le vide.

  • Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1929), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Comme une image, IV. Armure de proie, p. 206


Prose poétique

Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926

L'as de trèfle

Dans l'accolade de ses mains, une hirondelle aux cheveux plats se débat sans espoir. Elle est aveugle.
  • Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, L'as de trèfle, p. 101


René Char, Fureur et mystère, 1948

Louis Curel de la Sorgue

La création et la risée se dissocient. L'air-roi s'annonce. Sorgue, tes épaules comme un livre ouvert propagent leur lecture. Tu as été, enfant, le fiancé de cette fleur au chemin tracé dans le rocher qui s'évadait par un frelon... Courbé, tu observes aujourd'hui l'agonie du persécuteur qui arracha à l'aimant de la terre la cruauté d'innombrables fourmis pour la jeter en millions de meurtriers contre les tiens et ton espoir. Ecrase donc encore une fois cet oeuf cancéreux qui résiste...
  • Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962  (ISBN 2-07-030065-X), partie SEULS DEMEURENT (1938-1944), Louis Curel de la Sorgue, p. 41


Suzerain

La connaissance eut tôt fait de grandir entre nous. Ceci n'est plus, avais-je coutume de dire. Ceci n'est pas, corrigeait-il. Pas et plus étaient disjoints. Il m'offrait, à la gueule d'un serpent qui souriait, mon impossible que je pénétrais sans souffrir. D'où venait cet Ami ? Sans doute, du moins sombre, du moins ouvrier des soleils. Son énergie que je jugeais grande éclatait en fougères patientes, humidité pour mon espoir. Ce dernier, en vérité, n'était qu'une neige de l'existence, l'affinité du renouveau. Un butin s'amoncelait, dessinant le littoral cruel que j'aurais un jour à parcourir. Le coeur de mon Ami m'entrait dans le coeur comme un trident, coeur souverain égaillé dans des conquêtes bientôt réduites en cendres, pour marquer combien la tentation se déprime chez qui s'établit, se rend. Nos confidences ne construiraient pas d'église ; le mutisme reconduisait tous nos pouvoirs.
  • Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962  (ISBN 2-07-030065-X), partie LE POEME PULVERISE (1945-1947), Suzerain, p. 192


Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958

Travaux du poète

Personne ne pourra se nourrir de ces restes desséchés, même mes chiens, mes vices. Espoir, aigle affamé, laisse-moi sur ce rocher semblable au silence. Et toi, vent qui souffle du Passé, souffle avec force, disperse ces quelques syllabes, qu'elles soient air et transparence ! Etre enfin une Parole, un peu d'air dans une bouche pure, un peu d'eau dans des lèvres avides ! Mais déjà l'oubli prononce mon nom : regarde-le briller entre ses lèvres comme l'os brille un instant dans la gueule de la nuit au noir pelage.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — XIV, p. 58


Roman

Charles Robert Maturin, Melmoth — L'homme errant, 1820

Ils se nourrissent d'un poison d'illusions délicieuses. Ils rêvent qu'un tremblement de terre réduira les murs en atomes, qu'un volcan entrera en éruption au milieu du jardin. Ils imaginent une révolution, une attaque de bandits, les circonstances les plus improbables... Puis ils se réconfortent en envisageant la possibilité d'un incendie (si le feu éclate dans un couvent on ouvre en grand les portes et « sauve qui peut » est le mot d'ordre). Cette pensée leur fait concevoir le plus ardent espoir : ils pourraient se précipiter au-dehors, dans les rues et à la campagne ; en fait, où n'iraient-ils pas pour s'échapper ?


Dominique Fernandez, Porporino ou les mystères de Naples, 1974

— Vois-tu, mon petit, nous avons appris du mouvement encyclopédique français ainsi que de l'idéologie franc-maçonne le grand thème de la rationalité de l'univers et du pouvoir transformateur de l'oeuvre humaine éclairée par la lumière de la raison. Néanmoins, comment nous le dissimuler ? tout va de travers à Naples, avec une régularité et une obstination qui infligent à cette confiance un démenti permanent. L'adversité errante qui flotte sur la ville et s'amuse à bafouer systématiquement les efforts des hommes de bonne volonté se concentre dans l'oeil torve du jettatore. Nous avons besoin du jettatore, comprends-tu ? Nous avons besoin de mettre un nom sur cette force occulte et maligne qui ruine chaque jour nos espoirs.
  • Porporino ou les mystères de Naples (1974), Dominique Fernandez, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1974  (ISBN 978-2-246-01243-6), partie III « Naples », Castrapolis, p. 348


Leonid S. Sukhorukov, All About Everything, 2005

L'espoir nous donne des ailes mais ne nous montre pas comment voler.
  • All About Everything, Leonid S. Sukhorukov, éd. Susannah Page, 2005, p. 409


Anne F. Garréta/J. Roubaud, Eros mélancolique, 2008

Les jours, très vite, se firent clairs, tièdes, doux, éveillant des espoirs précoces et dangereux chez les arbres qui se couvrirent de feuilles naissantes, tendres et aveugles comme des chats nouveau-nés.


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