« Colette » : différence entre les versions

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Version du 28 février 2012 à 16:21

Portrait de Colette

Sidonie Gabrielle Colette (Saint-Sauveur-en-Puisaye, Yonne, 28 janvier 1873 - Paris, 3 août 1954), dite Colette, est une romancière française, élue membre de l'Académie Goncourt en 1945.

Chambre d'hôtel, 1940

J'aime le courage féminin, son ingéniosité à organiser une vie blessée.
  • Chambre d'hôtel (1940), Colette, éd. LGF - Le Livre de Poche, 2004  (ISBN 2-253-05394-5), p. 27


Une femme qui lutte contre son mal est un spectacle qu'on peut nommer édifiant.
  • Chambre d'hôtel (1940), Colette, éd. LGF - Le Livre de Poche, 2004  (ISBN 2-253-05394-5), p. 38


Une absence totale d'humour rend la vie impossible.
  • Chambre d'hôtel (1940), Colette, éd. LGF - Le Livre de Poche, 2004  (ISBN 2-253-05394-5), p. 48


Une conjecture nous semble unique parce que nous ne sommes pas assez subtils pour discerner qu'elle fait pendant, vêtue de neuf, à un vieux hasard identique…
  • Chambre d'hôtel (1940), Colette, éd. LGF - Le Livre de Poche, 2004  (ISBN 2-253-05394-5), p. 68


« Ce qu'on trouve ne vaut pas toujours ce qu'on quitte. »
  • Chambre d'hôtel (1940), Colette, éd. LGF - Le Livre de Poche, 2004  (ISBN 2-253-05394-5), p. 75


Au concert, 1903

Réunions de toutes les critiques musicales écrites pour le journal Ruy Blas en 1903


Rassurez-vous, je ne vous parlerai, chaque semaine, que très peu de musique. D'abord, parce que ça m'aralerait; ensuite parce que Debussy aux boucles d'ébène me paraît, tout de même, plus autorisé que moi (…)

J'apporterai, du moins, à cette critique à côté (très à côté) la bonne foi et la mauvaise éducation qui m'ont déjà fait tant d'ennemis dont j'espère bien que chaque jour grossira le tas.

  • Les premières phrases du premier article
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 19


Avant le concerto, Mme Faliero-Dalcroze avait chanté de la musique italienne avec une voix fraîche et une robe rose.
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 21


La solide carrure d'Alexandre Georges plaît aux auditrices, non moins que sa Légende bretonne, chantée très finement par Mlle Suzanne Dumesnil, bien disante, et qui n'a pas cru devoir, Dieu merci, pour plus de couleur locale, s'empâter la diction avec de la galette de sarrazin (sic).
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 33


Salle Humbert de Romans, la vicomtesse de Trédern a chanté Eve de son mieux. Ce mieux est l'ennemi du bien.
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 41


Nous sommes, Siegfried Wagner et moi, de vieilles connaissances, bien que nous ne nous saluions guère. Combien de fois, à Bayreuth […], ai-je croisé sa silhouette sans épaules (il est bâti comme une bouteille) évité son regard couleur de Marennes pas très fraîche ! Ma pure parole, ce précoce génie dévisage les femmes comme un ténor, et toute court-chevelue que je suis, toute mal élevée que l'on me répute, je n'échappais pas à cet oeil qui dit : »Hein, si je voulais!... Mais je ne veux pas. ». Moi non plus, Monsieur.
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 47


Richard Strauss dirige une Scène d'amour extraite de son opéra Feuersnot. Les oreilles m'en font encore « bzi, bzi »! Ça, une scène d'amour? Ben, si j'avais l'extase aussi tumultueuse, je voudrais voir ce que diraient mes voisins d'en dessous. Il est vrai que le programme appelle ce chahut « scène » et non pas duo. Ces gens-là se seront mis à plusieurs, quatorze ou quinze, peut-être...
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 62


Pas très Semaine Sainte, ma chronique, hein? C'est qu'elle m'a paru longue à tirer, cette semaine triste qui sent la friture à l'huile, - à moins qu'elle ne fleure, comme chez ma colocataire, le chou bouilli. Ma païenne enfance fait que je m'ennuie et m'embrouille sans ces rites gastronomiques où le petit poisson est toléré à l'exclusion du gros, le canard sauvage permis et son frère de basse-cour à l'index... En façon de pénitence, je m'impose les concerts spirituels, c'est déjà bien joli.
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 70


Vous entendez ça d'ici : les violons imitent le bruit du vent, le glockenspiel celui des elfes dansants, la harpe celui de la lune. Car de mémoire de compositeur, à la harpe, toujours, qu'elle soit de Lyon ou à pédales, fut dévolu le soin d'évoquer les rayons de lune!...
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 79


Quelle foule au Nouveau-Théâtre ! On y joue pourtant de l'excellente musique ! Si le public devient connaisseur, maintenant, c'est la fin du monde!
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 82


Ils viennent, inévitables comme le jugement dernier (…) Ne me demandez pas qui est celui qui s'appelle Ringissen, ou Leroy, - ils se ressemblent tous. Ils sont châtains, avec la raie sur le côté. Droegmans, plus blond, joue plus blond et plus suave. Moi, si j'étais du jury, je lui donnerais un second prix...Je m'arrête sur la pente fatale où m'entraîne une aveugle indulgence. Mais c'est qu'aussi ils me font de la peine, ces pauvres gosses qui s'échignent toute l'année le tempérament pour arriver à quoi ? À rater leur concours.
  • Cette citation et les suivantes se rapportent aux concours du Conservatoire (toujours publics)
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 113


Mlle Dangès vocalise un si déplorable air des Huguenots qu'elle ferme les yeux tout le temps, pour ne pas voir ce qu'elle chante.
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 120


Je dois relater encore l'entrée sensationnelle de Mlle Comes dans Armide. Une créature terrible! Des yeux noirs, des cheveux noirs, des moustaches noires, des aisselles noires, une robe noire, brrr! Et des anneaux de sauvagesse dans le nez ou dans les oreilles, je ne sais plus bien. Elle s'avance, jette du feu par les naseaux, dévore un lapin vivant et jongle avec des couteaux. Je crois même qu'elle a chanté aussi, puisqu'on lui passe à travers les barreaux de sa cage un premier accessit.
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 140


D'ailleurs, si on me repince à un concours d'instruments à vent ! Passe pour les bois, où je goûte le nasillement frais du hautbois et la gravité veloutée de la flûte. Mais cette trompette arrogante qui jase perçant et faux (…); mais ce piston avantageux, content de lui à la manière d'un coq de village; mais les grâces pataudes de ce trombone, rêveur comme un notaire qui a trop bien dîné... Non, non, non !
  • Au concert (1903), Colette, éd. Le Castor Astral, 1992  (ISBN 2859201939), p. 146-147


Citations sur Colette

Mais c'est Colette (l'ex-Colette Willy) qui m'intéressait (...) Vêtue de blanc, en crêpe marocain, elle a l'air d'une enfant qui n'a pas été élevée, qui ne sait pas se tenir, manque tout à fait de réserve, et est amusante quand même et peut-être au fond, bonne fille (...) Drôle de personne ! Si son mari tient au décorum, je le plains (...) Été déjeuner boulevard Suchet chez les Jouvenel. Un petit intérieur au rez-de-chaussée, avec petit salon tendu de tapisseries et un jardin qui n'est pas grand mais que le soleil de juillet rendait si charmant, avec ses géraniums et ses rose rouges crimson. Maginot, le princesse Marthe Bibesco, les Jacques Porel .Le déjeuner fut abondant et très arrosé. Colette adore les plantes odoriférantes : roses, tubéreuses, gardénias, narcisses etc. et parmi les feuilles, la mélise, la menthe, le géranium rosat, l'absinthe, etc. Elle cueillait de ces feuilles dans son jardin, les pressait pour nous les faire respirer et en offrait à Marthe et à moi (...). Voici du réséda dit-elle que j'ai mis là et les abeilles sont venues. Colette a des cils peints et des yeux pers (elle) admire Carco, le trouve grand écrivain (elle) a dans la figure, je ne sais quoi de dur, de non épanoui.
  • Journal 1879-1939, le 21 juin et 1er juillet 1922, Abbé Arthur Mugnier, éd. Mercure de France, 1982, p. 392-395


Quand j'ai dit mon âge, Colette m'a dit: « Vous dites cinquante-trois ans ? Vous êtes mon aîné d'une année. Cinquante-deux, moi. » Je lui ai répliqué: « Je suis votre aîné encore plus que par l'âge... » Elle m'a regardé avec un air interrogatif. J'ai ajouté: « Je n'ai pas... je n'ai pas votre bel aspect. » Elle est en effet encore fort jolie, - et jolie n'est pas le mot. Ce qu'il faudrait dire c'est qu'elle respire la volupté, l'amour, la passion, la sensualité, avec un grand fond de mélancolie qu'on devine bien.
  • 16 juin 1925
  • Journal littéraire, Paul Léautaud, éd. Mercure de France, 1958, p. 56


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