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{{Citation|citation=Au jeu surréaliste de la vérité, alors que, de part et d’autre, le manque de retenue est la règle que nulle ombre d’exception ne saurait venir confirmer, l’interrogé mettra d’autant moins de réticence à répondre que l’interrogateur aura visé, avec une plus minutieuse et lucide cruauté, le point entre tous sensible, parmi l’enchevêtrement des rapports physiques et des faits concrets aptes à surprendre sinon à choquer l’auditoire. Les premières confidences serviront de tenailles pour taillader les fils de fer barbelés de l’inhibition.}}
{{Citation|citation=Au jeu surréaliste de la vérité, alors que, de part et d’autre, le manque de retenue est la règle que nulle ombre d’exception ne saurait venir confirmer, l’interrogé mettra d’autant moins de réticence à répondre que l’interrogateur aura visé, avec une plus minutieuse et lucide cruauté, le point entre tous sensible, parmi l’enchevêtrement des rapports physiques et des faits concrets aptes à surprendre sinon à choquer l’auditoire. Les premières confidences serviront de tenailles pour taillader les fils de fer barbelés de l’inhibition.}}
{{Réf Article|titre=Note en marge du jeu de la vérité|auteur=[[René Crevel]]|publication=Documents 34|numéro=20|date=Avril 1934|page=21}}
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=== Nouvelle ===
==== [[André Pieyre de Mandiargues]], ''Le Musée noir'', 1924 ====
''' Le tombeau d'Aubrey Beardsley '''
{{citation|citation=— [...] vous avez pu voir dans la cave du bichon à quel point ma mère aime les effets de blanc, de noir et de jaune. Elle bâtirait un monde rien qu'avec du plâtre, du sable et de la suie. Chez nous, chaque jour, c'est un nouvel impromptu de gris et de beige. Toutes les combinaisons possibles de moka, de crème fouettée et de chocolat, il faut qu'elle les essaie, et elle en trouvera toujours d'autres. Vous me plaindriez si vous saviez combien j'ai dû manger de ces échiquiers comestibles, car elle croit que les jeux de couleurs dont elle raffole sont immoraux s'ils restent gratuits, et qu'il faut les justifier en leur donnant au moins un semblant de rôle dans notre existence.}}
{{Réf Livre|titre=Le Musée noir|auteur=[[André Pieyre de Mandiargues]]|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1946|page=239|section=Le tombeau d'Aubrey Beardsley|ISBN=2-07-071990-1}}


==== Poésie ====
==== Poésie ====
===== [[Paul Eluard]], ''Capitale de la douleur'', 1926 =====
===== [[Paul Eluard]], ''Capitale de la douleur'', 1926 =====
''' Porte ouverte '''
{{Citation|citation=<poem>Venez à moi, si je vais à vous c'est un jeu,
{{Citation|citation=<poem>Venez à moi, si je vais à vous c'est un jeu,
Les anges des bouquets dont les fleurs changent de couleur.</poem>}}
Les anges des bouquets dont les fleurs changent de couleur.</poem>}}
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==== Prose poétique ====
==== Prose poétique ====
===== [[Octavio Paz]], ''Liberté sur parole'', 1958 =====
===== [[Octavio Paz]], ''Liberté sur parole'', 1958 =====
''' Papillon d'obsidienne '''
{{Citation|citation=Je suis fatiguée de ce jeu de patience inachevé. Heureuse la femelle du scorpion que ses petits dévorent. Heureux le serpent qui change de chemise. Heureuse l'eau qui se boit elle-même.}}
{{Citation|citation=Je suis fatiguée de ce jeu de patience inachevé. Heureuse la femelle du scorpion que ses petits dévorent. Heureux le serpent qui change de chemise. Heureuse l'eau qui se boit elle-même.}}
{{Réf Livre|titre=Liberté sur parole|auteur=[[Octavio Paz]]|traducteur=Jean-Clarence Lambert|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1966|année d'origine=1958|page=92|partie=II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950)|section=Aigle ou Soleil ? — ''Papillon d'obsidienne''|ISBN=2-07-031789-7}}
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Version du 13 février 2012 à 18:51

Le Jeu de kroutaÉtienne Dinet (1901)

On peut définir le jeu comme une activité de loisirs d'ordre physique ou bien psychique, soumise à des règles conventionnelles, à laquelle on s'adonne pour se divertir, tirer du plaisir et de l'amusement.

Jeu d'échecs

Ce n'est pas tant des événements que j'ai curiosité, que de moi-même. Tel se croit capable de tout, qui, devant que d'agir, recule... Qu'il y a loin, entre l'imagination et le fait ! ... Et pas plus le droit de reprendre son coup qu'aux échecs. Bah ! qui prévoirait tous les risques, le jeu perdrait tout intérêt ! ...


Les religions sont comme les jeux du trictrac et des échecs  : elles nous viennent de l'Asie. Il faut que ce soit un pays bien supérieur au nôtre, car nous n'avons jamais inventé que des pompons et des falbalas ; tout nous vient d'ailleurs jusqu'à l'inoculation.
  • « Lettre à M.Le Chevalier de La Motte-Gefrard » (mars 1763), dans Oeuvres complètes de Voltaire (1760), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 44, p. 476


Puzzles

L'autre chose qui nous lie, c'est les puzzles. Pendant que je passe un temps fou à segmenter les arrondis et les angles pour isoler la bonne pièce, elle prend la première qui lui tombe sous le main et tape avec le poing pour l'emboîter de force. Poésie pure.
  • « Q.I. », dans Tout à l'ego, Tonino Benacquista, éd. Gallimard, 1999  (ISBN 2070755657), p. 151


Dr. Cox : Écoute héros de mes fesses, je vais te briser l'ego en tellement de petits morceaux, que ma grand-mère, qui peut en tourbillonnant la purée assembler le puzzle de mille pièces d'un ciel azur en moins d'une heure, ne pourra jamais, même en 100 ans, terminer de te recoller, même si un miracle lui donne la vue qu'elle avait à 20 ans.

  • John C. McGinley, Scrubs, saison 1, épisode 8, écrit par Bill Lawrence, première diffusion par NBC (VO).


Divers

Cinéma

Michel Audiard, Le Gentleman d'Epsom, 1962

Le Commandant : Jouez-vous toujours au billard avec le baron Emblin ?

Hubert : Non !
Le Commandant : Ah.
Hubert : Nous n'avons jamais joué au billard, mais au bridge.
Le Commandant : Oui, mais enfin c'est la même chose.
Hubert : Je n'avais pas remarqué.

Le Commandant : Si, si. C'est la même chose quant au résultat : il ne jouera plus avec vous. À rien.
  • Jean Gabin, Jean Martinelli, Le Gentleman d'Epsom (1962), écrit par Michel Audiard


Littérature

Écrit intime

Jules Renard, Journal 1887-1910
L’ironie est surtout un jeu d’esprit. L’humour serait plutôt un jeu du cœur, un jeu de sensibilité.


Manifeste

René Crevel, Note en marge du jeu de la vérité, 1934
Au jeu surréaliste de la vérité, alors que, de part et d’autre, le manque de retenue est la règle que nulle ombre d’exception ne saurait venir confirmer, l’interrogé mettra d’autant moins de réticence à répondre que l’interrogateur aura visé, avec une plus minutieuse et lucide cruauté, le point entre tous sensible, parmi l’enchevêtrement des rapports physiques et des faits concrets aptes à surprendre sinon à choquer l’auditoire. Les premières confidences serviront de tenailles pour taillader les fils de fer barbelés de l’inhibition.
  • « Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 21


Nouvelle

André Pieyre de Mandiargues, Le Musée noir, 1924

Le tombeau d'Aubrey Beardsley

— [...] vous avez pu voir dans la cave du bichon à quel point ma mère aime les effets de blanc, de noir et de jaune. Elle bâtirait un monde rien qu'avec du plâtre, du sable et de la suie. Chez nous, chaque jour, c'est un nouvel impromptu de gris et de beige. Toutes les combinaisons possibles de moka, de crème fouettée et de chocolat, il faut qu'elle les essaie, et elle en trouvera toujours d'autres. Vous me plaindriez si vous saviez combien j'ai dû manger de ces échiquiers comestibles, car elle croit que les jeux de couleurs dont elle raffole sont immoraux s'ils restent gratuits, et qu'il faut les justifier en leur donnant au moins un semblant de rôle dans notre existence.


Poésie

Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

Porte ouverte

Venez à moi, si je vais à vous c'est un jeu,
Les anges des bouquets dont les fleurs changent de couleur.

  • Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Répétitions, Porte ouverte, p. 19


Prose poétique

Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958

Papillon d'obsidienne

Je suis fatiguée de ce jeu de patience inachevé. Heureuse la femelle du scorpion que ses petits dévorent. Heureux le serpent qui change de chemise. Heureuse l'eau qui se boit elle-même.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Papillon d'obsidienne, p. 92


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