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{{citation|" Une thématique obsédante organisait déjà tout un espace de questions et d'interprétations :
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celle de l'écriture, entre littérature, philosophie et science.
celle de l'écriture, entre littérature, philosophie et science.
Ce souci est au coeur de l'introduction à l'Origine de la géométrie, texte que j'avais choisi de traduire en particulier parce que Husserl y bute sur l'écriture.
Ce souci est au coeur de l'introduction à l'Origine de la géométrie, texte que j'avais choisi de traduire en particulier parce que Husserl y bute sur l'écriture.
J'avais alors insisté sur le statut de la chose écrite dans l'histoire de la science.
J'avais alors insisté sur le statut de la chose écrite dans l'histoire de la science.
Pourquoi la constitution même des objets idéaux, et exemplairement des objets mathématiques, requiert-elle, comme Husserl le dit sans en tirer toutes les conséquences, l'incorporation dans ce qu'il appelle le "corps spirituel" de l'écrit ? "
Pourquoi la constitution même des objets idéaux, et exemplairement des objets mathématiques, requiert-elle, comme Husserl le dit sans en tirer toutes les conséquences, l'incorporation dans ce qu'il appelle le "corps spirituel" de l'écrit ?
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*Jacques Derrida [[Points de suspension, Entretiens, Galilée ( 1992 ), p.355]]
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Version du 4 octobre 2011 à 09:05

Jacques Derrida (né le 15 juillet 1930) à El Biar (Algérie) et mort le 9 octobre 2004 à Paris, est un philosophe français qui a initié puis développé la méthode de la déconstruction.

Citations

Je parle ici, comme Algérien devenu français un moment donné, ayant perdu sa citoyenneté française, et l'ayant retrouvée. Parmi toutes les richesses culturelles que j'ai reçues, que j'ai héritées, ma culture algérienne est parmi celles qui m'ont le plus fortement soutenu. L'héritage que j'ai reçu de l'Algérie est quelque chose qui a probablement inspiré mon travail philosophique. Tout le travail que j'ai poursuivi, à l'égard de la pensée philosophique européenne, occidentale, comme on dit, gréco-européenne, les questions que j'ai été amené à lui poser depuis une certaine marge, une certaine extériorité, n'auraient certainement pas été possibles si, dans mon histoire personnelle, je n'avais pas été une sorte d'enfant de la marge de l'Europe, un enfant de la Méditerranée, qui n'était ni simplement français ni simplement africain, et qui a passé son temps à voyager d'une culture à l'autre et à nourrir les questions qu'il se posait à partir de cette instabilité. Tout ce qui m'a intéressé depuis longtemps, au titre de l'écriture, de la trace, de la déconstruction de la métaphysique occidentale - que je n'ai jamais, quoi qu'on en ait répété, identifiée comme une chose homogène ou définie au singulier -, tout cela n'a pas pu ne pas procéder de cette référence à un ailleurs dont le lieu et la langue m'étaient pourtant inconnus ou interdits.


Une thématique obsédante organisait déjà tout un espace de questions et d'interprétations :

celle de l'écriture, entre littérature, philosophie et science. Ce souci est au coeur de l'introduction à l'Origine de la géométrie, texte que j'avais choisi de traduire en particulier parce que Husserl y bute sur l'écriture. J'avais alors insisté sur le statut de la chose écrite dans l'histoire de la science. Pourquoi la constitution même des objets idéaux, et exemplairement des objets mathématiques, requiert-elle, comme Husserl le dit sans en tirer toutes les conséquences, l'incorporation dans ce qu'il appelle le "corps spirituel" de l'écrit ?

  • Points de suspension – Entretiens, Jacques Derrida, éd. Galilée, 1992, p. 335



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