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== Citation sur Proust ==
== Citations sur Proust ==


{{Citation|citation=[Proust] a découvert, puis admis la contradiction entre le dire et le faire. Les hommes sont autres qu'ils ne le disent. Et après ? Cette autre idée de soi est un élément du moi, sa part idéaliste, qui cherche à excuser ses petitesses réalistes. Ce livre nous donne une impression d'immense indulgence. Il y a sur la lune une mer de la Sérénité, ''A la recherche du temps perdu'' est la mer de l'Indulgence. Les hommes sont imparfaits, mais ce sont les hommes. Comme tout grand roman, ''A la recherche du temps perdu'' n'est pas moraliste. Il comprend tout. Il admet tout. L'homme n'est pas un ennemi.}}
{{Citation|citation=[Proust] a découvert, puis admis la contradiction entre le dire et le faire. Les hommes sont autres qu'ils ne le disent. Et après ? Cette autre idée de soi est un élément du moi, sa part idéaliste, qui cherche à excuser ses petitesses réalistes. Ce livre nous donne une impression d'immense indulgence. Il y a sur la lune une mer de la Sérénité, ''A la recherche du temps perdu'' est la mer de l'Indulgence. Les hommes sont imparfaits, mais ce sont les hommes. Comme tout grand roman, ''A la recherche du temps perdu'' n'est pas moraliste. Il comprend tout. Il admet tout. L'homme n'est pas un ennemi.}}

Version du 7 janvier 2011 à 20:00

Portrait de Marcel Proust, 1900

Valentin Louis Georges Eugène Marcel Proust (10 juillet 187118 novembre 1922) est un écrivain français célèbre pour avoir écrit À la recherche du temps perdu.

Citations

À la recherche du temps perdu

Du côté de chez Swann

Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé.


(…) il n'y a guère que le sadisme qui donne un fondement dans la vie à l'esthétique du mélodrame.


À l'ombre des jeunes filles en fleurs

(…) momentanément éclipsé, mon passé ne projetait plus devant moi cette ombre de lui-même que nous appelons notre avenir.
  • À la recherche du temps perdu (1919), Marcel Proust, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1988, t. II, partie À l'ombre des jeunes filles en fleurs, p. 172 (texte intégral sur Wikisource)


Albertine disparue

Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination.
  • « Albertine disparue », dans À la recherche du temps perdu, vol. 15, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1946-1947, chap. 1 (« Le chagrin et l'oubli »), p. 33 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


Nous n'arrivons pas à changer les choses suivant notre désir, mais peu à peu notre désir change.
  • « Albertine disparue », dans À la recherche du temps perdu, vol. 15, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1946-1947, chap. 1 (« Le chagrin et l'oubli »), p. 47 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


Il y a dans notre âme des choses auxquelles nous ne savons pas combien nous tenons. Ou bien, si nous vivons sans elles, c'est parce que nous remettons de jour en jour, par peur d'échouer ou de souffrir, d'entrer en leur possession.
  • « Albertine disparue », chap. 1 (« Le chagrin et l'oubli »), dans À la recherche du temps perdu, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1925, t. XIII, p. 57


La force qui fait le plus de fois le tour de la terre en une seconde, ce n'est pas l'électricité, c'est la douleur.
  • « Albertine disparue », dans À la recherche du temps perdu, vol. 15, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1946-1947, chap. 1 (« Le chagrin et l'oubli »), p. 70 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


L'art n'est pas seul à mettre du charme et du mystère dans les choses les plus insignifiantes ; ce même pouvoir de les mettre en rapport intime avec nous, est dévolu aussi à la douleur.
  • « Albertine disparue », dans À la recherche du temps perdu, vol. 15, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1946-1947, chap. 1 (« Le chagrin et l'oubli »), p. 97 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


On désire être compris, parce qu'on désire être aimé, et on désire être aimé parce qu'on aime. La compréhension des autres est indifférente et leur amour importun.
  • « Albertine disparue », dans À la recherche du temps perdu, vol. 15, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1946-1947, chap. 1 (« Le chagrin et l'oubli »), p. 100 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


Le regret est un amplificateur du désir.
  • « Albertine disparue », dans À la recherche du temps perdu, vol. 15, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1946-1947, chap. 1 (« Le chagrin et l'oubli »), p. 110 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


La douleur est un aussi puissant modificateur de la réalité qu'est l'ivresse.
  • « Albertine disparue », dans À la recherche du temps perdu, vol. 15, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1946-1947, chap. 1 (« Le chagrin et l'oubli »), p. 126 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


Les homosexuels seraient les meilleurs maris du monde s'ils ne jouaient pas la comédie d'aimer les femmes.
  • « Albertine disparue », dans À la recherche du temps perdu, vol. 15, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1946-1947, chap. 4 (« Nouvel aspect de Robert de Saint-Loup »), p. 320 (voir la fiche de référence de l'œuvre)



Citations sur Proust

[Proust] a découvert, puis admis la contradiction entre le dire et le faire. Les hommes sont autres qu'ils ne le disent. Et après ? Cette autre idée de soi est un élément du moi, sa part idéaliste, qui cherche à excuser ses petitesses réalistes. Ce livre nous donne une impression d'immense indulgence. Il y a sur la lune une mer de la Sérénité, A la recherche du temps perdu est la mer de l'Indulgence. Les hommes sont imparfaits, mais ce sont les hommes. Comme tout grand roman, A la recherche du temps perdu n'est pas moraliste. Il comprend tout. Il admet tout. L'homme n'est pas un ennemi.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 23.


A la recherche du temps perdu n'est pas un roman hâtif, et c'est sa qualité. Proust est un entrepreneur texan qui ne quitte pas ses hectares sans en avoir sucé le maximum de pétrole. Et ses personnages, grands derricks noirs, se dressent à perte de vue dans nos imaginations.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 26-27.


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