Œuvre d'art

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Une œuvre d’art est le produit d'un travail généralement humain. Du fait de sa dimension créatrice et quasi unique (reproduction d'exemplaires limitée), elle s'apparente à l'artisanat.

Littérature[modifier]

Essai[modifier]

Jean Clair, L'hiver de la culture, 2011[modifier]

Délogée, dénaturée, que devient une œuvre d'art lorsque, au terme d'un pèlerinage — la Madone de Piero était vénérée en Toscane comme chez nous les Vierges noires d'Auvergne —, elle n'est plus qu'une image au statut incertain, privée d'identité et de destination, après avoir été vidée des vertus magiques que lui prêtaient des fidèles crédules, mais vidée aussi du respect de sa nature matérielle, d'œuvre d'art, réduite à n'être plus que le support contingent de la fébrilité névrotique du tourisme de masse ?
Que veut dire un vrai devenu faux ?


Roman[modifier]

André Breton, L'Amour fou, 1937[modifier]

Nul plus haut enseignement artistique ne me paraît pouvoir être reçu que du cristal. L'œuvre d'art, au même titre d'ailleurs que tel fragment de la vie humaine considérée dans sa signification la plus grave, me paraît dénuée de valeur si elle ne présente pas la dureté, la rigidité, la régularité, le lustre sur toutes ses faces extérieures, intérieures, du cristal.


André Gide, Journal[modifier]

C’est par la composition qu’un artiste approfondit sa toile. Sans composition, l’œuvre d'art ne saurait présenter qu’une beauté superficielle.
  • Journal, André Gide, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1951, partie Feuillets, p. 716


Médias[modifier]

Presse[modifier]

Littérature, Enquête — Pourquoi écrivez-vous ?, 1920[modifier]

J'écris, comme tout écrivain, pour affirmer des tendances intimes refoulées dans la vie réelle. Je crois que l'œuvre d'art pourrait être définie une compensation du réel. Nos instincts révolutionnaires et sexuels, nos instincts de domination et de connaissance ne peuvent se satisfaire pleinement au cours de la vie. Leur refoulement produit une sublimation qui donne naissance à l'œuvre d'imagination. Celle-ci n'est donc que l'épanouissement de vélléités contrariées. Elle peut, dans les cas de refoulement excessifs, aboutir à une contradiction complète et magnifique de l'existence effective de l'écrivain.
Les atrocités sans frein des ouvrages du Marquis de Sade peuvent s'expliquer par le fait qu'il écrivit surtout en prison. L'outrance de ses inventions me ferait plutôt croire à la non-réalisation de ses tendances érotiques. C'est une revanche du rêve sur la réalité.
En ce qui me concerne, il n'y a pas lieu de douter que certaines de mes pièces, Poussière, les Possédés, Terres chaudes, entre autres, sont une tentative de compensations d'instincts révolutionnaires entravés et de désirs de voyages incomplètement satisfaits.

  • H. R. Lenormand donne suite à une enquête concernant son statut d'écrivain menée par le mensuel surréaliste Littérature, ce sur plusieurs numéros.
  • « Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ? », H. R. Lenormand, Littérature, nº 11, Décembre 1920, p. 24


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