Nous, les dieux

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Nous les dieux est un roman de Bernard Werber paru en 2004. Dans ce livre, l'auteur continue l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu d'Edmond Wells (Tome V) tout en mettant ses personnages en position de devenir des Dieux.

Citations[modifier]

Avant-propos[modifier]

Philosophie et science ont toujours été opposées, mais pour moi elles se rejoignent dans ce qu'on pourrait nommer « spiritualité laïque ». Là, ce qui importe, ce sont les questions plus que les réponses.


Et moi, si j'étais à la place de Dieu, je ferais quoi ?
  • Nous les dieux, Bernard Werber, éd. Albin Michel, 2004  (ISBN 2226154981), chap. Avant-propos, p. 11


« Ceux qui n'ont pas compris le passé,

Ceux qui n'ont pas compris le passé de l'humanité en général,
Ceux qui n'ont pas compris leur propre passé en particulier,
Ceux-là seront condamnés à le reproduire. »

Edmond Wells, Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V.


Début[modifier]

La Vie était la nouvelle expérience de l'Univers et elle avait inscrit en son cœur la trace des trois forces (Association, Division, Neutralité) qui la composaient en détaillant leurs trois initiales : A.D.N.


Avec l'Homme, la Vie pouvait découvrir l'expérience de l'Intelligence. L'Homme grandit, proliféra, se confronta aux autres animaux et à ses semblables.

Il les Aima.
Il les Domina.

Il les Négligea.


L'Aventure de la Conscience.
Elle était alimentée encore et toujours par ces trois énergies primordiales :

L'Amour.
La Domination.

La Neutralité.


Ce qui effraie le plus l'Homme, c'est l'Inconnu. Sitôt cet Inconnu, même adverse, identifié; l'Homme se sent rassuré. Mais « ne pas savoir » déclenche son processus d'imagination. Apparaît alors en chacun son démon intérieur, son « pire personnel ». Et croyant affronter les ténèbres, il affronte les monstres fantasmagoriques de son propre inconscient.


Tant qu'une chose n'est pas nommée, elle dispose d'un pouvoir de défi pour l'humanité.


Mais si nous étions seuls ? Vraiment seuls ? S'il n'y avait rien d'autre de vivant et d'intelligent dans l'infini de l'espace ? Si toutes les planètes étaient comme celles que l'on peut observer dans le système solaire... trop froides, ou trop chaudes, constituées de magmas gazeux ou d'agglomérats rocheux ? Si l'expérience terrestre n'était qu'une suite de hasards et de coïncidences tellement extraordinaires qu'elle n'aurait jamais eu lieu ailleurs ? Si ce n'était qu'un miracle unique et non reproductible ? Cela voudrait dire que si nous échouons, si nous détruisons notre planète (et nous en avons depuis peu la possibilité par le nucléaire, la pollution, etc...), il ne subsistera plus rien. Après nous, peut-être que « the game is over » sans aucune possibilité de rejouer la partie. Peut-être sommes-nous l'ultime chance. Alors notre faute serait énorme.


« Nous sommes peut-être seuls dans l'univers, et si nous échouons, il n'existera plus rien nulle part. »


« Ils s'efforcent de réduire leur malheur plutôt que de construire leur bonheur. »
  • À propos des hommes.


- C'est l'Heure, me souffle Edmond Wells.

- Je ne sais pas, je n'ai pas de montre.
Mon mentor sourit.
- Tu n'as pas compris. C'est une « Heure », c'est-à-dire une demi-déesse grecque. Elles se nomment ainsi.

- Et il y en a vingt-quatre ?


Je serai le « Dieu des athées »
  • Proudhon, athée, anarchiste, nihiliste.


« L'amour pour épée, l'humour pour bouclier ! »


I - L'œuvre au bleu[modifier]

Le savoir n'appartient à personne.[...] Il est à la disposition de tous.[...] Nous n'inventons rien, nous ne créons rien, nous ne faisons que récapituler chacun à notre manière les connaissances qui existaient avant nous.
  • À propos de l'écriture d'encyclopédies.


En marge, un petit groupe d'états, riches en matières premières, ont commencé à supprimer ces valeurs "démocratiques" pour les remplacer par une religion fondée sur l'Interdit. Ceux qui s'y convertissaient se nommaient entre eux les "Interdiseurs". Ils commencèrent à faire parler d'eux en assassinant les tenants des autres cultes et en incendiant leurs temples, puis ils s'en prirent à leurs propres modérés, et bien sûr à leurs opposants. Là où se réunissaient des fidèles de la démocratie, ils posèrent des bombes, provoquant d'innombrables victimes. [...] Les femmes obéissaient aux hommes, les hommes à leur chef et le chef avait tous les droits. Plus personne n'osait s'exprimer, plus personne n'osait s'instruire autrement que dans la religion, plus personne n'osait avoir une pensée personnelle. Tout le monde était contraint de prier sans cesse à heures fixes. Ceux qui cherchaient à s'en exempter étaient rapidement dénoncés par leur voisins. [...] Les démocrates avaient les questions, les Interdiseurs avaient les réponses. [...] Tandis que toute la population était interdite du moindre plaisir personnel, [le dictateur], sa famille et tous les siens vivaient dans l'opulence, le vice et la débauche, jouissant de toutes les richesses. Et ne s'interdisant rien. [...] Les Interdiseurs pourchassèrent les scientifiques et les ingénieurs, de crainte que ceux-ci n'inventent de nouveaux moyens de leur résister. [...] Les Interdiseurs se livrèrent à des autodafés d'ouvrages scientifiques, détruisirent toutes les œuvres d'art qui n'étaient pas les leurs. [...] Après l'éducation des femmes, la technologie et la médecine, les Interdiseurs interdirent les voyages, la musique, la télévision, les livres, ils interdirent même aux oiseaux de chanter, considérant que leur chant pouvait concurrencer celui de l'appel à la prière... Les Interdiseurs réécrivirent l'histoire à leur convenance, éliminèrent toutes les distractions, hormis le spectacle obligatoire des exécutions publiques dans les stades. La peur était partout.
  • Bernard Werber fait ici une description assez précise de la mise en place d'un régime dictatorial, religieux et terroriste.


À quoi bon hausser le plafond quand le plancher s'écroule ?


La religion c'est le prêt-à-penser imposer à tout le monde, la spiritualité c'est une perception élevée de ce qui peut être au dessus de soi.


Cette humanité a beaucoup vécu. [...] Je suis sûr que, si elle pouvait parler, elle supplierait qu'on abrège ses souffrances... Ce n'est pas un crime, c'est de l'euthanasie.
  • À propos d'un monde similaire dans 200 ans (en 2222).


Tant qu'on est dans la partie, on peut tenter d'améliorer le cours des choses. Mais si on quitte le jeu, on a tout perdu.


Dans le regard des autres, nous recherchons d'abord notre propre reflet.


La réalité est ce qui continue d'exister lorsqu'on cesse d'y croire.


Quand on est ignorant on peut tout imaginer, mais quand on sait, quelle responsabilité.


On ne peut pas vivre sans cesse dans la peur. Parfois, il faut prendre le risque de la confiance.


Le café réveille. Le sucre de canne ou de betterave apporte de l'énergie, tout comme le chocolat dont certains ne parviennent pas à se passer. Il y a encore le thé, le tabac. Ah, le tabac ! Une simple feuille, et elle agit sur l'organisme humain en son entier. Elle intervient dans la régulation des graisses, le sommeil, l'humeur... Et bien sûr il y a les plates utilisées comme drogues, la feuille de coca, la feuille de marijuana, le pavot, le chanvre... Amusant, un végétal qui manipule les humains, non ? Que de civilisations ont été déformées par les plantes ! Ne sous-estimez jamais une dimension de l'évolution, même si elle vous semble de prime abord inférieure. Elle ne pourrait pas moins vous piéger.


Lorsque quelqu'un me dit croire en Dieu, c'est comme s'il affirmait : « J'ai la prétention, moi, petit électron, d'entrevoir ce qu'est une molécule. » Et lorsque quelqu'un me dit être athée, c'est comme s'il assurait : « J'ai la prétention, moi, petit électron, d'être sûr qu'il n'y a aucune dimension supérieure à celle que je connais. » [...] L'invention par les hommes du concept de dieu n'est peut-être qu'une façade rassurante face au vertige qui les saisit devant l'infinie complexité de ce qui pourrait se trouver effectivement au-dessus d'eux.


Ce qui motive notre angoisse, c'est notre capacité à nous projeter dans le temps.


Qu'y a-t-il de plus réjouissant que les râles des ennemis agonisant un poignard dans le ventre, sinon ceux d'une femme pâmée entre vos bras ?


Toutes les civilisations qui faisaient des petits napperons, des gâteaux au suce et des émaux ont été détruites par celles qui faisaient des massues, des haches et des flèches. Voilà la réalité de l'Histoire.


La guerre a fait davantage pour l'avancement des technologies que la simple curiosité, l'esthétique ou le souci de confort.


Longtemps, les indiens ont combattu les pionniers de la conquête de l'Ouest simplement en leur tapant sur l'épaule de leur lance, leur prouvant ainsi qu'ils auraient pu l'enfoncer s'ils l'avaient voulu. Les autres leur répondirent en leur faisant face et en utilisant leur armes à feu. Car pour pratiquer la non-violence, il faut au moins être deux.


Dans une hiérarchie, chaque employé tend à s'élever jusqu'à son niveau d'incompétence.
  • Loi de Laurence J. Peter énoncé en 1969 et connue sous le nom de « Loi de Peter ».


Miracles et messies sont des outils pour dieux maladroits, incapable d'intervenir discrètement.


Dans la nature, la toxicité est la règle et la comestibilité l'exception.


Plus la population s'accroit, plus la cruauté envers les souffre-douleur augmente.


Il y a des discours pour se donner bonne conscience, dire qu'on aime la liberté et qu'on ne veut plus de chefs, mais si on regarde l'Histoire, c'est le contraire. Les humains aiment être esclaves et ils vénèrent leur chef. Et plus leurs chefs sont effrayants plus ils se sentent protégés.


La violence [...] fascine [les hommes]. La hiérarchie les tranquillise. Ils s'inquiètent dès qu'ils ont des responsabilités et sont rassurés dès qu'un leader les en décharge.


L'enfance d'une civilisation, [...] c'est comme l'enfance d'un humain. C'est à ce stade que tout se joue. Les peuples et les hommes reproduiront ensuite les mêmes réactions face à la nouveauté et il sera difficile d'en changer.


C'est ça le principe des initiations : être abaissé pour pouvoir s'élever, avili pour être honoré, tué pour renaître.


Originale :
  • « If anything can go wrong, it will. »
  • (fr) « Si quelque chose peut aller mal, cela ira mal. »

Dérivés :

  • « Si tout semble bien marcher, vous avez forcément négligé quelque chose. »
  • « Chaque solution amène de nouveaux problèmes. »
  • « Tout ce qui monte finit par descendre. »
  • « Tout ce qui fait plaisir est illégal, immoral ou fait grossir. »
  • « Dans les queues, la file d'à côté avance toujours plus vite. »
  • « Les hommes et les femmes vraiment intéressants sont déjà pris et s'ils ne sont pas pris, c'est qu'il y a une raison cachée. »
  • « Si cela semble trop beau pour être vrai alors ça l'est probablement. »
  • « Les qualités qui attirent une femme vers un homme sont en général celles qu'elle ne peut plus supporter quelques années plus tard. »
  • « La Théorie, c'est quand ça ne marche pas mais que l'on sait pourquoi. La Pratique, c'est quand ça marche mais qu'on ne sait pas pourquoi. Quand la théorie rejoint la pratique, ça ne marche pas et on ne sait pas pourquoi. »
  • Précisions : Ces lois, dites "Lois de Murphy" ont été édictées à partir de la première (en français et version originale ici) par Edward Murphy, ingénieur de l'Us Air Force travaillant sur le "Projet MX 981" visant à étudier les effets de la décélération sur un humain lors d'un crash. Lors d'une expérience avec seize capteurs ayant une bonne et une mauvaise position, le "hasard" a voulu qu'ils soient tous placé dans la mauvaise.

  • Les bourreaux haïssent toujours leurs victimes. Surtout si celles-ci ont pardonné.


    « Prière de laisser cette humanité aussi propre en mourant que vous souhaitez la retrouver en renaissant. »
    • À propos d'écologie ("pour écologiste bouddhiste" d'après l'auteur juste au-dessus de la citation). En écho à notre célèbre : "Prière de laisser les toilettes dans l'état dans lequel vous les avez trouvé en entrant."


    « Un bon joueur est celui qui sait gagner avec de mauvaises cartes. »


    « Nous, les jolies femmes, nous sommes obligés d'avoir l'air bêtes pour ne pas inquiéter les hommes. »


    Les enfants aux parents sévères sont souvent mieux éduqués que ceux aux parents laxistes.


    « Ceux qui échouent trouvent les excuses. Ceux qui réussissent trouvent les moyens. »


    [ Nostradamus ] fut emmuré en position verticale dans l'église de Salon-de-Provence : « Pour qu'aucun poltron imbécile ne piétine ma tombe. »


    « L'amour, c'est la victoire de l'imagination sur l'intelligence. »


    On ne peut offrir qu'à ceux qui sont prêts à recevoir.


    Est-ce cela le cynisme de la vie des dieux, être amené à aimer un peuple pour mieux le voir périr ?


    Vous mettez le doigt sur l'un des grands problèmes de l'humanité. [...] Très peu d'hommes savent se forger une opinion par eux-mêmes. Aussi répètent-ils ce que leur ont dit leurs parents, puis leurs professeurs et enfin ce qu'ils ont entendu aux informations du soir, et ils finissent par se convaincre qu'il s'agit là de leur opinion personnelle, au point de la défendre ardemment face à d'éventuels contradicteurs. Il suffirait pourtant qu'ils tentent d'observer par eux-mêmes, de penser par eux-mêmes et ils découvriraient le monde tel qu'il est et non pas comme on les conditionne à le voir.


    Vous pouvez avoir une démocratie, mais si l'intention du président est son enrichissement personnel vous obtiendrez une dictature déguisée. De même que vous pouvez avoir une monarchie, mais si l'intention du roi est le bien-être de son peuple vous pourrez obtenir un système socialement égalitaire. Derrière les slogans politiques, derrière les chefs, se cachent des intentions personnelles, et ce sont elles qu'il faut surveiller et maîtriser.


    A quoi sert d'être une lumière si on éclaire le jour ?


    Être adulte c'est accepter la noirceur du monde, et aussi sa propre noirceur.


    Il est aussi difficile pour un homme de comprendre Dieu que pour un atome de pancréas de chat de comprendre un western passant à la télévision des humains.


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