Jean Jaurès

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Jean Jaurès.

Jean Jaurès, de son nom d'état civil Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès, était un homme politique français, né à Castres le 3 septembre 1859 et mort assassiné à Paris le 31 juillet 1914. Il a fondé le journal L'Humanité.

Œuvres[modifier]

L'Armée nouvelle, 1910[modifier]

Donner la liberté au monde par la force est une étrange entreprise pleine de chances mauvaises. En la donnant, on la retire.
  • L'Armée nouvelle, Jean Jaurès, éd. L'Humanité, 1915, chap. IV (« Dangereuses formules napoléoniennes. »), p. 86 (texte intégral sur Wikisource)


Parce que le milliardaire n'a pas récolté sans peine, il s'imagine qu'il a semé.
  • L'Armée nouvelle, Jean Jaurès, éd. L'Humanité, 1915, chap. X (« Le ressort moral et social. — L'armée, la patrie et le prolétariat. »), I (« Les répressions intérieures »), p. 379 (texte intégral sur Wikisource)


Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d'internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l'Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène.
  • L'Armée nouvelle, Jean Jaurès, éd. L'Humanité, 1915, chap. X (« Le ressort moral et social. — L'armée, la patrie et le prolétariat. »), III (« Internationalisme et patriotisme »), p. 464 (texte intégral sur Wikisource)


Ce n'est que par la libre fédération des nations autonomes, répudiant les entreprises de force et se soumettant à des règles de droit, que peut être réalisée l'unité humaine.


Études socialistes, 1901[modifier]

Le communisme doit être l'idée directrice et visible de tout le mouvement.


Ces grands changements sociaux qu'on nomme des révolutions ne peuvent pas ou ne peuvent plus être l'œuvre d'une minorité. Une minorité révolutionnaire, si intelligente, si énergique qu'elle soit, ne suffit pas, au moins dans les sociétés modernes, à accomplir la révolution. Il y faut le concours, l'adhésion de la majorité, de l'immense majorité.


Histoire socialiste, 1901[modifier]

N'ayant pas la force d'agir, ils dissertent.


Discours[modifier]

Tandis que tous les peuples et tous les gouvernements veulent la paix, malgré tous les congrès de la philanthropie internationale, la guerre peut naître toujours d’un hasard toujours possible… Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme une nuée dormante porte l’orage. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche.)
Messieurs, il n’y a qu’un moyen d’abolir la guerre entre les peuples, c’est abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie — qui aboutit à la lutte universelle sur les champs de bataille — un régime de concorde sociale et d’unité. Et voila pourquoi si vous regardez non aux intentions qui sont toujours vaines, mais à l’efficacité des principes et à la réalité des conséquences, logiquement, profondément, le Parti socialiste est, dans le monde, aujourd’hui, le seul parti de la paix.
  • Jean Jaurès, 7 mars 1895, à la Chambre des communes, dans Jean Jaurès : Textes choisis, éd. sociales, paru en 1959, p. 88.


C'est vers le financier gaspilleur, vers le bourgeois taquin et avare que va, de siècle en siècle, la richesse des champs, des vignes et des bois.
  • Socialisme et paysans : discours prononcés à la Chambre des députés les 19, 26 juin et 3 juillet 1897, Jean Jaurès, éd. La Petite République, 1897, partie Patience du paysan, p. 15


Quand les hommes ne peuvent plus changer les choses, ils changent les mots.
  • Jean Jaurès, 23-27 septembre 1900, au Congrès socialiste international (Paris), dans Congrès socialiste international : Paris, 23-27 septembre 1900, éd. Minkoff, paru en 1980, (ISBN 2826605771).


Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
  • Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, 1903, à Albi, dans Anthologie de Jean Jaurès, Louis Lévy, Calmann-Lévy, paru en 1983, (ISBN 2826605771), p. 273.


Nous combattons l'Église et le christianisme parce qu'ils sont la négation du droit humain et renferment un principe d'asservissement humain.
  • Jean Jaurès, 3 mars 1904, à Paris, Chambre des députés, dans Histoire des catholiques français au XIXe siècle, éd. du Milieu du monde, paru en 1947, p. 389, Henri Guillemin.


La liberté, c'est l'enfant de la classe ouvrière, née sur un grabat de misère, et de mine chétive encore, mais qui porte en soi une incomparable vitalité secrète et dont le regard de flamme appelle la liberté d'un monde nouveau.


Oui, nous avons, nous aussi, le culte du passé. Ce n'est pas en vain que tous les foyers des générations humaines ont flambé, ont rayonné ; mais c'est nous, parce que nous marchons, parce que nous luttons pour un idéal nouveau, c'est nous qui sommes les vrais héritiers du foyer des aïeux ; nous en avons pris la flamme, vous n'en avez gardé que la cendre.
  • Jean Jaurès, janvier 1910, à Paris, Chambre des députés, dans Pages choisies, éd. Rieder, paru en 1922, p. 115.


Nous n'avons pas de la tolérance, mais nous avons, à l'égard de toutes les doctrines, le respect de la personnalité humaine et de l'esprit qui s'y développe.
  • Jean Jaurès, janvier 1910, à Paris, Chambre des députés, dans Pages choisies, éd. Rieder, paru en 1922, p. 127.


Articles[modifier]

Mais dans l’ordre prochain, dans l’ordre socialiste, c’est bien la liberté qui sera souveraine. Le socialisme est l’affirmation suprême du droit individuel. Rien n’est au-dessus de l’individu.
  • « Socialisme et liberté » (1898), dans Œuvres, Jean Jaurès, éd. Rieder, 1931, vol. 6, p. 87


Le socialisme est l’individualisme logique et complet. Il continue, en l’agrandissant, l’individualisme révolutionnaire.
  • « Socialisme et liberté » (1898), dans Œuvres, Jean Jaurès, éd. Rieder, 1931, vol. 6, p. 88


Dans la société nouvelle, de haute et universelle culture, l'art sera à la fois le dieu familier des foyers les plus modestes, le dieu splendide de la cité.
  • « L'Art et la Nation », Jean Jaurès, L'Humanité (ISSN 0242-6870), nº 2887, 13 mars 1912, p. 1


Quelle abjection dans cette propagande de la peur ! On lit sur les murs de Paris d'ignobles affiches qui apprennent au monde que toutes les boutiques sont forcées, que toutes les existences sont menacées, qu'au coin de toutes les rues le passant est guetté par le couteau d'un apache. « Défendons-nous », hallucinons les cerveaux, affolons les cœurs ; demandons à la société française de répudier toutes les lois humaines sur le sursis, sur la libération conditionnelle, que ce fut son honneur de promulguer ; dénonçons comme des lâches, comme des traîtres, les jurés qui ont cru équitable, après examen des circonstances, un verdict de pitié. Faisons que la loi pénale fonctionne toujours automatiquement avec le maximum de rigueur. Appliquons, s'il le faut, la torture aux condamnés ; arrachons les ongles aux transportés par le rétablissement des poucettes ; et frappons, flétrissons comme des complices des assassins, tous les hommes qui demanderont à la nation de ne pas s'affoler, de ne pas se dégrader. « Défendons-nous, défendons-nous. »
  • « Une Honte », Jean Jaurès, L'Humanité (ISSN 0242-6870), nº 2945, 10 mai 1912, p. 1


J'ai le goût le plus vif pour la langue et pour les œuvres de notre Midi, du Limousin et du Rouergue au Languedoc et à la Provence. J'aime entendre notre langue et j'aime la parler.
  • « Culture paysanne », Jean Jaurès, La Dépêche, 27 septembre 1909, p. 1


Apocryphes[modifier]

Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage.
  • Cette citation est en fait une reformulation issue du discours de Jaurès à la Chambre en 1895 (voir la citation).
  • Démocratie, Georges Marchais, éd. sociales, 1990, p. 141


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