Ina Césaire
Apparence
| Cette page est une ébauche. | |
| N'hésitez pas à la modifier en ajoutant des citations admissibles ! |
Ina Césaire, née le à Fort-de-France et morte le à Schoelcher, est une dramaturge et ethnographe française. Elle est autrice de romans, de pièces de théâtre, de poésie et d'essais universitaires.
Citations
[modifier]Zonzon Tête Carrée, 1994
[modifier]Moi Cyrilia, gouvernante de Lafcadio Hearn, 2009
[modifier]« Suzanne Césaire, ma mère », 2009
[modifier]- Voir le recueil de citations : Suzanne Césaire
Ma mère,
Belle comme la flamme de sa pensée […] Ma mère militante avide de liberté, sensible à toutes les douleurs des opprimés, rebelle de toutes les injustices, éprise de littérature et férue d’histoire […] Ma mère active féministe avant la lettre, attentive à chaque progrès de la libération des femmes. « Ta génération sera celle des femmes qui choisissent » m’a t-elle dit un jour. […] Ma mère qui croyait plus aux luttes qu’aux larmes, ma mère à l’humour percutant, à la gaieté teintée de mélancolie, à la santé fragile mais à l’infatigable ténacité. Mon inoubliable mère, qui n’a pas pu vieillir, Suzanne Césaire, née Roussi.
Belle comme la flamme de sa pensée […] Ma mère militante avide de liberté, sensible à toutes les douleurs des opprimés, rebelle de toutes les injustices, éprise de littérature et férue d’histoire […] Ma mère active féministe avant la lettre, attentive à chaque progrès de la libération des femmes. « Ta génération sera celle des femmes qui choisissent » m’a t-elle dit un jour. […] Ma mère qui croyait plus aux luttes qu’aux larmes, ma mère à l’humour percutant, à la gaieté teintée de mélancolie, à la santé fragile mais à l’infatigable ténacité. Mon inoubliable mère, qui n’a pas pu vieillir, Suzanne Césaire, née Roussi.
- « Suzanne Césaire, ma mère », Ina Césaire, dans Le grand camouflage : écrits de dissidence (1941-1945), Suzanne Césaire, éd. Seuil, 2009 (ISBN 978-2-02-099908-3), p. 122-124
Entretiens
[modifier]Pour le roman, j'ai plus de mal à écrire qu'avec l'écriture théâtrale, et pourtant je trouve… la technique plus aisée, mais je ne sais pas pourquoi. Moi je suis une des rares à avoir relu Zonzon Tête Carrée, je crois (rires)… J'ai beaucoup aimé ce roman et j'ai l'impression qu'il n'a pas été lu avec assez d'attention parce que tous les textes en filigrane sont des textes musicaux et contreparties musicales (il est conçu comme une partition musicale) et je crois qu'il y a très peu de gens qui s'en sont rendu compte, parmi ceux qui l'ont lu papier et crayon à la main, évidemment. Mais peut-être on n'est pas fait pour lire papier et crayon en main… peut-être que l'ambition était un peu trop littéraire, je ne sais pas. Ce n'est pas tout à fait un roman, c'est l'histoire de la Martinique, un retour dans le passé… Ca commence le jour de ma naissance… Ce sont des histoires qui m'ont soit angoissée, soit emballée, soit plu. Toutes ces histoires sont authentiques sauf une, et je ne dis jamais laquelle… Même la voiture, le taxi, c'est la Martinique en marche : cahots, freins, pannes… C'est notre société !
- « Sur le Zonzon d'Ina Césaire (un Drôle de Bricolage) », Christiane P. Makward, Journal of Caribbean Literatures, vol. 4 nº 2, 2006, p. 137 (lire en ligne)
Mon choix du théâtre n'est pas sans rapport avec mon métier d'ethnologue. Il me fallait trouver un moyen de retransmettre ce que j'engrangeais au cours de ma recherche sur les contes traditionnels et sur les histoires de vie. Le théâtre m'a paru le moyen le plus aisé pour rendre aux gens ce qu'ils me donnaient sans les cantonner dans un ghetto purement scientifique.
- « Entretien avec Ina Césaire (le 13 janvier 2006 en Martinique) », Stéphanie Bérard, Women in French Studies, vol. 15 2007, p. 110 (lire en ligne)
C'est Aimé Césaire qui a dit : « Donnez la parole à ceux qui ne l'ont pas », plus joliment que je ne le dis. Je pense qu'il y a tant de héros méconnus dans notre monde, surtout à l'origine de notre histoire tragique, ceux qu'on appelle les petites gens, ceux auxquels on n'accorde guère la parole et qui n'ont soi-disant rien à dire, ont au contraire beaucoup à dire. Je le sais parce que je les ai interrogés pendant plus de vingt ans. Je suis loin d'être contre les figures tutélaires, mais je pense qu'ils ont été un peu plus traités que les autres et par les plus grands.
- « Entretien avec Ina Césaire (le 13 janvier 2006 en Martinique) », Stéphanie Bérard, Women in French Studies, vol. 15 2007, p. 114 (lire en ligne)
J'ai toujours pensé que le monde actuel n'était qu'apparemment dominé par les hommes. Le monde masculin possède certes la maîtrise du pouvoir, mais c'est le monde féminin qui assume la survie de la société. Je ne pense pas que ce soit du féminisme primaire que de dire que la femme, bien que souvent opprimée, est le poteau-mitan de la société martiniquaise.
- « Entretien avec Ina Césaire (le 13 janvier 2006 en Martinique) », Stéphanie Bérard, Women in French Studies, vol. 15 2007, p. 114 (lire en ligne)
Je suis persuadée que nous devons en finir avec les vieux poncifs. D'abord, nous devons pouvoir utiliser sans complexe le répertoire universel des grandes pièces de théâtre, sans craindre de choquer en présentant une marquise noire. Ensuite, nous devons créer nous même notre propre théâtre avec des concepts et une écriture particulière. Pourquoi ai-je un tel plaisir à lire Dostoïevski ou de la littérature japonaise ou chinoise, alors que je ne parle aucune langue asiatique et que je n'ai jamais mis les pieds en Russie ? N'est-ce pas la preuve que toute culture est accessible à l'autre ? Il faut simplement trouver la voie pour la rencontre. Moi, je crois beaucoup au choc bénéfique entre les cultures, dans le respect mutuel.
- « Entretien avec Ina Césaire (le 13 janvier 2006 en Martinique) », Stéphanie Bérard, Women in French Studies, vol. 15 2007, p. 118 (lire en ligne)
Je crois que je n'écris pas pour le public. J'écris parce que cela m'intéresse. J'ai très peur des mondanités et de la notoriété, j'ai très peur des médias et je n'aime ni passer à la télé ni à la radio. Je rêve d'une liberté absolue. Pour être peintre, cinéaste, il faut des moyens techniques particuliers, des toiles, des couleurs, des pinceaux ou de la pellicule, alors qu'on peut écrire un chef-d'œuvre (ou une bêtise) avec un papier et un crayon. L'écriture est la seule chose qui me laisse totalement libre car elle ne me rend pas dépendante de l'économie. Cela me plaît. Je n'écris pas pour la postérité.
- « Entretien avec Ina Césaire (le 13 janvier 2006 en Martinique) », Stéphanie Bérard, Women in French Studies, vol. 15 2007, p. 119 (lire en ligne)
Citations sur
[modifier]Ina Césaire nous fait vivre son pays: nous sentons, nous comprenons, nous aimons. Son langage est aussi coloré que les flancs du taxi-pays de Zonzon, comme le sont les caractères, les costumes et les physionomies. Comme la verve de Rachel, la tante de Zonzon, amoureuse d'Offenbach…
C'est un livre aussi fulgurant que le fulgurant crépuscule antillais assombri par l'indigo, les violet et les rose fuschia du ciel en mutation. Et même si l'obscurité s'impose, en une brutalité incroyable, demeure tout de même le feu d'artifice du soleil. Avec Zonzon Tête Carrée, Ina Césaire confirme un talent que nous lui connaissions déjà […]. Ina Césaire nous livre, ainsi, son premier roman qui est conte, poème et chant, où l'humour et l'ironie sourdent à chaque page.
- « Zonzon Tête Carrée », Charles Carrère, Présence Africaine, nº 153, 1996, p. 215 (lire en ligne)
Zonzon Tête Carrée, son premier roman, est un excellent exemple du travail de construction d’une esthétique et d’une identité martiniquaises, basé sur la tradition orale qui est née dans le contexte d’horreur du système des plantations et d’esclavage imposé par la colonisation dans ce territoire. Ce « drôle de bricolage », […] appelé roman, mais qui n’a rien de ce genre littéraire propre à la tradition européenne, présente aux lecteurs une vraie mosaïque de la diversité martiniquaise grâce à la réécriture de légendes et de contes connus de tous les habitants de l’île et, évidemment, de l’auteure depuis son enfance. […] Ina Césaire affirme que Zonzon Tête Carrée n’est pas un roman, mais qu’il relate l’histoire de la Martinique. Le livre commence le jour de sa naissance et se construit au fil des histoires qu’elle a entendues toute sa vie.
- « Ina Césaire et la traduction du conte créole vers le français : conservatrice de l’imaginaire antillais », Jéssica Pozzi, Francophonies d'Amérique, nº 54, 2022 (lire en ligne)