Françoise Gilot
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Françoise Gilot, née le à Neuilly-sur-Seine et morte le à Manhattan (New York), est une artiste peintre et écrivaine française. Elle fut une des compagnes de Pablo Picasso de 1943 à 1953 et la mère de deux de ses enfants. Elle est nommée régente du Collège de ’Pataphysique en 1962.
Citations
[modifier]Vivre avec Picasso, 1964
[modifier] Première édition aux États-Unis, Life with Picasso, McGraw-Hill Book, 1964 [lire en ligne].
Picasso nous montra un ensemble de portraits de Dora Maar, de formes très torturées, qu'il avait exécutés au cours des deux dernières années. Je crois qu'ils sont parmi les plus beaux tableaux qu'il ait jamais peints. Se détachant sur un fond généralement terne et vide, la composition semble un symbole de la tragédie humaine, plutôt que la simple déformation d'un visage de femme, comme on peut le penser superficiellement.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1964, partie I–Je ne cherche pas, je trouve, p. 19
Jusque-là j'étais enveloppée par l'espèce de cocon que mon milieu formait autour de moi. J'avais l'impression que les bruits de la vie me parvenaient assourdis, et sous une forme purifiée. Mais je savais bien que c'est au contact du réel que l'artiste puise la qualité de sa vision et qu'il définit son œuvre […]. C'était plus qu'une crise intellectuelle : presque une seconde naissance, et quand j'eus pris ma décision, je me suis sentie aussi nue que le jour où je suis née.
- À propos de la rupture avec son père.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1964, partie I–Je ne cherche pas, je trouve, p. 27
Je trouvais que Sartre avait l'air bien abstrait
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1964, partie I–Je ne cherche pas, je trouve, p. 30
Il me regardait avec attention, plus tendrement, glissant sa main doucement le long de mon corps, comme un sculpteur le long d'une forme qu'il a créée. Il était très doux. Aujourd'hui encore, je garde le souvenir de cette douceur extraordinaire.
- Le jour où elle s'est rendue compte qu'elle aimait Pablo Picasso.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie I—Je ne cherche pas, je trouve., p. 42
Il avait su éviter les formules stéréotypées, dans ses rapports humains comme dans son art.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie I—Je ne cherche pas, je trouve., p. 43
la technique de Picasso, qui consistait à se servir des gens comme au jeu de quilles, visant une personne avec la boule pour en faire tomber une autre.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie II—Jeune fille, beau menuisier qui cloue des planches avec des épines de roses, ne pleure pas une larme de voir saigner le bois., p. 59
A chaque époque, les poètes créaient autour de lui le langage de la peinture. Ensuite, Pablo, qui a une énorme capacité d'adaptation, pouvait parler de sa peinture, puisque ses intimes en avaient découvert les mots pour lui.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie III—Peindre comme d'autres écrivent leur autobiographie, p. 128
La première fois que je les ai vus ensemble, j'ai compris que Braque était très attaché à Pablo, mais qu'il n'avait pas confiance en lui, parce qu'il savait que Pablo avait toujours une idée derrière la tête et ne reculerait devant rien pour jouer gagnant. Ses coups les plus bas étaient réservés à ses amis les plus chers, et il n'aurait jamais laissé passer l'occasion d'en donner un, si on lui facilitait les choses. J'appris très vite qu'en dépit de toute l'affection qu'on pouvait lui porter, la seule manière de ne pas s'attirer son mépris était de s'attendre au pire, et d'attaquer en conséquence.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie III—Peindre comme d'autres écrivent leur autobiographie, p. 135
Giacometti s'intéressa encore davantage au spectacle de la rue, et il se mit à faire, sur un socle de bronze, des statues d'un homme qui semblait marcher entre deux autres plaques représentant des maisons. On ne peut parler ici de mouvement arrêté, parce que c'est vraiment le contraire. C'est presque quelque chose de statique en train de devenir dynamique, par l'intensité de l'intention. On sent la vie, le mouvement à cause de l'exceptionnelle acuité des rapports de proportions. Cette impression ne vient pas d'un geste, mais de la conception et du style.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calman-Levy, 1965, partie IV—On travaille avec peu de couleurs, ce qui donne l'illusion de leur nombre c'est d'avoir été mises à leur juste place., p. 195-196
Aragon venait souvent voir Pablo. Leur amitié était mordante et agressive, traversée d'orages, de bouderies et de réconciliations.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1964, partie VI «..Le coup de cymbale inattendu d'une violence concertée », p. 257
Pablo s'entendait assez mal avec sa femme, Elsa Triolet. Il disait qu'elle ne comprenait rien à la peinture et qu'elle avait influencé les théories d'Aragon sur le réalisme socialiste. En outre, elle était assez sarcastique, et Pablo, qui ironisait volontiers, appréciait peu l'humour des autres.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1964, partie VI «..Le coup de cymbale inattendu d'une violence concertée », p. 257
Aragon et Elsa ont tous deux les yeux bleus – très bleus avec une pupille minuscule, comme un point noir. Il est grand, tandis qu'elle est petite, mais fort bien proportionnée, avec de très jolies jambes. Elle a aussi du charme et une personnalité complexe.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie VI «..Le coup de cymbale inattendu d'une violence concertée », p. 258
Pablo était singulièrement intrigué par la durée et l'intensité de l'amour qui unit Aragon et Elsa. De la part d'Aragon, en particulier, c'est une dévotion totale. Il a presque un culte, une religion pour cette femme sans égale.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie VI «..Le coup de cymbale inattendu d'une violence concertée », p. 258
Ce qui était déconcertant dans sa nature, c'était la combinaison du poète et de l'écrivain avec l'acteur. A première vue, on ne connaissait que l'acteur, et, dans ce sens, le comédien. Pourtant, derrière cette apparence, l'homme était profond et sincère. Il souffrait de ses contradictions[...]. Sinon, on observait une sorte de suspicion permanent à l'égard de chacun, un ferment d'anxiété qui le forçait insatiablement à se multiplier, à se donner mille visages.
- A propos d'Aragon
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie VI «..Le coup de cymbale inattendu d'une violence concertée », p. 260
Pablo avait raison de dire qu'Aragon était un saint, parce que, pour un homme comme lui, se consacrer au parti communiste devait être le plus grand des renoncements. Alors qu'il était capable d'exiger la considération à laquelle il avait droit sur le plan social ou littéraire, à l'opposé, son adhésion au parti était une sorte de masochisme qui le forçait à être plus communiste que personne. [...] Aragon n'a pas toujours su éviter d'être le martyr de mauvaises causes.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1965, partie VI «..Le coup de cymbale inattendu d'une violence concertée », p. 260
Au cours de ce premier après-midi que nous avions passé ensemble, en février 1944, Pablo m'avait dit que notre rencontre éclairerait nos deux vies; ma venue vers lui était une fenêtre qui s'ouvrait et qui devait rester ouverte. Je le voulais aussi, tant que la fenêtre laissait pénétrer la lumière. Quand il n'en a plus été ainsi, je l'ai fermé, bien à contrecœur. A partir de ce moment, Pablo a brûlé tous les ponts qui me reliaient au passé que j'avais partagé avec lui. Mais il m'a ainsi forcé à me découvrir et, par là même, à survivre. Je ne cesserai jamais de lui en être reconnaissante.
- Vivre avec Picasso, Françoise Gilot et Carlton Lake, éd. Calmann-Lévy, 1964, partie VII–De mes solitudes je viens, à ma solitude, je retourne, p. 342
Citations sur
[modifier]la femme qui dit non
- Surnom donné par Picasso
- « Françoise Gilot, une femme puissante face à Picasso », Pauline Delabroy-Allard, Centre Pompidou, 29 septembre 2023 (lire en ligne)
Françoise Gilot, ce n’est pas seulement la femme qui a dit non à Pablo Picasso, la seule femme parmi ses nombreuses femmes à l’avoir quitté, ce n’est pas seulement une muse, la femme-fleur de ses dessins luxuriants. Son omniprésence dans les dessins du peintre pourrait faire oublier qu’elle était peintre, sa présence qui sature le papier à dessin suppose sa disparition comme artiste. Mais elle a refusé de se faire dévorer, d’être captive sous la main du maître, d’être un modèle croqué et croqué encore par la figure divine du génie. C’est une grande artiste, une femme émancipée que l’histoire de l’art n’a pas réussi à invisibiliser. Féministe. Libre. La seule façon de gagner sur l’oubli, de vaincre l’effacement, c’est la peinture. Françoise Gilot a peint jusqu’à sa mort, plus de 1600 toiles et près de 3500 dessins. Elle est là, ses œuvres sont là.
- « Françoise Gilot, une femme puissante face à Picasso », Pauline Delabroy-Allard, Centre Pompidou, 29 septembre 2023 (lire en ligne)