Claudia Cardinale
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Claudia Cardinale est une actrice italienne, née le 15 avril 1938 à La Goulette en Tunisie et morte le 23 septembre 2025 à Némours en France.
Citations
[modifier]Moi, Claudia, toi, Claudia, 1995
[modifier]Vivre. Dormir ou ne pas pouvoir dormir, manger ou ne pas avoir envie de manger, parler, répondre à qui vous parle, rire, faire semblant de rire : le rire et le sourire ont été pour moi – surtout à partir du moment où j'ai entamé la carrière d'actrice – l'arme grâce à laquelle je me suis défendue. Je ris beaucoup, mais mon rire n'est pas un moyen de communication; au contraire, comme mon sourire, il m'a servi de bouclier, pour empêcher les autres de creuser en moi. Un sourire arrangeait tout, sans que personne soit blessé. Et moi ? J'étais sauve, portes closes, avec un beau sourire pour cadenas.
- Moi, Claudia, toi, Claudia : le roman d'une vie, Claudia Cardinale, Anna Maria Mori, éd. Grasset, 1995 (ISBN 2-246-50401-5), chap. 3. La violence est un inconnu, à bord d'une grande voiture, p. 45 (lire en ligne)
Luchino a fait, et fera toujours, partie de ma vie : il est présent dans mes pensées, dans mes souvenirs, dans mes rêves, et je le retrouve même, plus concrètement, matériellement, dans le visage et dans le regard que j'ai aujourd'hui… dans mes mains. Car il m'a beaucoup appris, et en particulier la conscience que j'ai de mon corps, de mes jambes, de mes épaules, de mes bras, de mon menton et de mes yeux : il m'a appris à commander à mon corps, au lieu de lui obéir. Il m'a rendu, si je puis dire, mon regard, mon sourire; aujourd'hui, il est toujours à mes côtés, et c'est lui que je continue d'évoquer quand je parle, pense, pleure, hurle, ris, devant la caméra.
- Moi, Claudia, toi, Claudia : le roman d'une vie, Claudia Cardinale, Anna Maria Mori, éd. Grasset, 1995 (ISBN 2-246-50401-5), chap. 7. Le maître : Luchino Visconti, p. 107 (lire en ligne)
Je considère que la chose la plus importante, pour bien faire ce métier, est l'attitude qu'on adopte vis-à-vis du metteur en scène : il doit se produire une sorte de transfert. Il faut que l'acteur soit en mesure de comprendre ce que le réalisateur attend de lui. Il lui restera alors à suivre sa première intuition, son élan premier. Il lui suffira de se laisser aller.
- Moi, Claudia, toi, Claudia : le roman d'une vie, Claudia Cardinale, Anna Maria Mori, éd. Grasset, 1995 (ISBN 2-246-50401-5), chap. 10. « Mes » metteurs en scène, p. 150 (lire en ligne)
L'Afrique est une pensée, une émotion, presque une prière : tels sont ses silences infinis, ses couchers de soleil, ce ciel qui semble plus à portée de main que le nôtre, parce que l'air est plus pur, parce que les étoiles et la lune sont plus limpides, plus nettes, plus propres. Elles brillent plus. C'est, pour moi, le retour à la nature, à la contemplation.
- Moi, Claudia, toi, Claudia : le roman d'une vie, Claudia Cardinale, Anna Maria Mori, éd. Grasset, 1995 (ISBN 2-246-50401-5), chap. 18. Afrique, mon amour, p. 250 (lire en ligne)
L'Afrique: mes racines. Cette chaleur, cette paix et ces silences, pour moi, sont comme le retour au ventre maternel.
- Moi, Claudia, toi, Claudia : le roman d'une vie, Claudia Cardinale, Anna Maria Mori, éd. Grasset, 1995 (ISBN 2-246-50401-5), chap. 18. Afrique, mon amour, p. 255 (lire en ligne)
Mes étoiles, 2005
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Je crois que le cinéma, c'est un peu comme les hommes, moins on en veut, plus il vous court après.
- Mes étoiles, Claudia Cardinale, avec la collaboration de Danièle Georget, éd. Michel Lafon, 2005 (ISBN 2-7499-0218-5), partie I. Mektoub, chap. On n’échappe pas à son destin, p. 51 (lire en ligne)
Visconti est un romantique. Il trouvera toujours que le soleil couchant est plus magnifique que le soleil levant, que la beauté est illuminée par la tragédie qu'elle porte en elle.
- Mes étoiles, Claudia Cardinale, avec la collaboration de Danièle Georget, éd. Michel Lafon, 2005 (ISBN 2-7499-0218-5), partie II. Le cinéma à la chaîne, chap. La chatte et le guépard, p. 110 (lire en ligne)
Quand on demandait à Mastroianni lequel il préférait de Visconti, qui l'avait fait débuter comme acteur dans sa troupe de théâtre, ou de Fellini, qui avait fait de lui une immense vedette de cinéma, il répondait :
– Visconti était le maître que les écoliers aiment et admirent, Fellini le voisin de classe.
Pour moi aussi Visconti a été un maître. J'admirais sa culture, sa curiosité […]. C'était un fou d'Histoire, de littérature, de musique. Un maître dur, parfois sarcastique, ironique, cruel, mais qui ne savait comment nous dire son amour et l'exprimait par mille petits cadeaux, mille petits mots, toujours rédigés dans son français si élégant.
– Visconti était le maître que les écoliers aiment et admirent, Fellini le voisin de classe.
Pour moi aussi Visconti a été un maître. J'admirais sa culture, sa curiosité […]. C'était un fou d'Histoire, de littérature, de musique. Un maître dur, parfois sarcastique, ironique, cruel, mais qui ne savait comment nous dire son amour et l'exprimait par mille petits cadeaux, mille petits mots, toujours rédigés dans son français si élégant.
- Mes étoiles, Claudia Cardinale, avec la collaboration de Danièle Georget, éd. Michel Lafon, 2005 (ISBN 2-7499-0218-5), partie II. Le cinéma à la chaîne, chap. Huit et demi… font un rêve, p. 127 (lire en ligne)
Fellini […] n'était à l'aise que dans l'improvisation. On l'appelait « l'enchanteur », tant il avait le génie pour nous entraîner dans ses songes. Il n'éludait pas les problèmes, il les posait devant nous, comme partie intégrante de sa rêverie.
- Mes étoiles, Claudia Cardinale, avec la collaboration de Danièle Georget, éd. Michel Lafon, 2005 (ISBN 2-7499-0218-5), partie II. Le cinéma à la chaîne, chap. Huit et demi… font un rêve, p. 128 (lire en ligne)
Visconti m'a permis d'exprimer la force, l'énergie que je cachais au fond de moi. Fellini m'a rendu ma voix.
- Mes étoiles, Claudia Cardinale, avec la collaboration de Danièle Georget, éd. Michel Lafon, 2005 (ISBN 2-7499-0218-5), partie II. Le cinéma à la chaîne, chap. Huit et demi… font un rêve, p. 138 (lire en ligne)
Je me suis toujours sentie proche des Verneuil, des Sharif, tous des émigrés comme moi, des nomades habitués à voyager entre les cultures. Loin d'être affaiblis par cette diversité, nous en sommes enrichis. Quand le président Chirac m'a décorée de la Légion d'honneur, il a prononcé un un petit discours qui m'a beaucoup touchée, il remettait une décoration française à une personnalité multiculturelle, expliquait-il. C'est vrai, je suis française de culture, italienne de nationalité, tout en étant liée par l'Histoire à l'Afrique et en particulier à la Tunisie, où des racines profondes continuent encore à irriguer ma vie. C'est peut-être pourquoi je suis si sensible au déchirement des gens déplacés.
- Mes étoiles, Claudia Cardinale, avec la collaboration de Danièle Georget, éd. Michel Lafon, 2005 (ISBN 2-7499-0218-5), partie IV. Renaître, chap. Revenons sur terre, p. 283 (lire en ligne)
Entretiens
[modifier]C’est ma sœur Blanche, blonde aux yeux bleus, qui rêvait de faire du cinéma. Moi, la brune aux yeux noirs qu’on appelait « la Berbère », je me voyais plutôt institutrice dans le désert ou exploratrice pour découvrir le monde. J’étais ce qu’on appelait un garçon manqué, toujours prête à me bagarrer pour démontrer que les filles étaient au moins aussi fortes que les garçons.
- « Claudia Cardinale : « Ce métier m’aura offert une foule de vies » », propos recueillis par Annick Cojean, Le Monde, 14 mai 2027 (lire en ligne)
Ma langue maternelle est le français […], peu à peu j’ai appris l’italien. Mais j’ai été doublée dans tous mes premiers films. Pour Le Guépard, je parle français avec Alain Delon et anglais avec Burt Lancaster. C’est Fellini, pour Huit et demi (it), qui a exigé que je joue en italien, quitte à avoir l’accent français. Cette époque, d’ailleurs, était folle. Car j’ai tourné les deux films en même temps. Visconti, précis, méticuleux comme au théâtre, me parlait en français et me voulait brune aux cheveux longs. Fellini, bordélique et dépourvu de scénario, me parlait en italien et me voulait plutôt blonde aux cheveux courts. Ce sont les deux films les plus importants de ma vie.
- « Claudia Cardinale : « Ce métier m’aura offert une foule de vies » », propos recueillis par Annick Cojean, Le Monde, 14 mai 2027 (lire en ligne)
