Andromaque (Racine)

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Page de titre d'une édition de la pièce en 1668.

Andromaque est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine écrite en 1667 et représentée pour la première fois au château du Louvre le 17 novembre 1667. Elle comporte 1 648 alexandrins. L'argument de la pièce, inspiré par la mythologie grecque, se résume en une phrase : Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui cherche à protéger son fils Astyanax tout en restant fidèle au souvenir de son mari, Hector, tué par Achille en combat singulier pendant la guerre de Troie.

Citations[modifier]

Pyrrhus : On craint qu’avec Hector Troie un jour ne renaisse :
Son fils peut me ravir le jour que je lui laisse.
Seigneur, tant de prudence entraîne trop de soin :
Je ne sais point prévoir les malheurs de si loin.
Je songe quelle était autrefois cette ville
Si superbe en remparts, en héros si fertile,
Maîtresse de l’Asie ; et je regarde enfin
Quel fut le sort de Troie, et quel est son destin :
Je ne vois que des tours que la cendre a couvertes,
Un fleuve teint de sang, des campagnes désertes,
Un enfant dans les fers ; et je ne puis songer
Que Troie en cet état aspire à se venger.

  • « Andromaque », dans Théâtre complet (1667), Jean Racine, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 1982  (ISBN 2-07-037412-2), t. I, acte I, scène 2, p. 182-183, vers 193-204


La Douleur et les Regrets d'Andromaque sur le corps d'Hector son mari, tableau de Jacques-Louis David, 1783. Musée du Louvre, Paris (France).

Andromaque : Seigneur, que faites-vous, et que dira la Grèce ?
Faut-il qu’un si grand cœur montre tant de faiblesse ?
Voulez-vous qu’un dessein si beau, si généreux,
Passe pour le transport d’un esprit amoureux ?
Captive, toujours triste, importune à moi-même,
Pouvez-vous souhaiter qu’Andromaque vous aime ?

  • « Andromaque », dans Théâtre complet (1667), Jean Racine, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 1982  (ISBN 2-07-037412-2), t. I, acte I, scène 4, p. 186, vers 297-302


Andromaque : Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle
Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ;
Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants,
Entrant à la lueur de nos palais brûlants,
Sur tous mes frères morts se faisant un passage,
Et de sang tout couvert, échauffant le carnage ;
Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants
Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants ;
Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue :
Voilà comme Pyrrhus vint s’offrir à ma vue,
Voilà par quels exploits il sut se couronner ;
Enfin, voilà l’époux que tu me veux donner.

  • Andromaque évoque le souvenir de la nuit de la prise de Troie par les Achéens.
  • « Andromaque », dans Théâtre complet (1667), Jean Racine, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 1982  (ISBN 2-07-037412-2), t. I, acte III, scène 8, p. 211-212, vers 997-1008


Hermione (parlant de Pyhrrus) : Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ?

  • Vers cité comme exemple de zeugme.
  • « Andromaque », dans Théâtre complet (1667), Jean Racine, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 1982  (ISBN 2-07-037412-2), t. I, acte IV, scène 5, p. 223, vers 1365


Oreste aux Furies dont il a la vision : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?
  • Ce vers est l'exemple littéraire d'allitération (ici en "s") le plus cité.


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