Île

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L'île d'Agrigan, dans le Pacifique.

Une île est une masse de terre entourée d'eau de manière permanente ou parfois de manière temporaire en fonction des marées. L'eau baignant les îles peut être celle d'un océan, d'une mer, d'un lac ou d'un cours d'eau. Les îles peuvent être temporaires (banc de sable, etc.) ou permanentes, isolées ou groupées avec d'autres îles et peuvent alors former un archipel. Une petite île est parfois désignée sous les termes d'îlet ou d'îlot.

Guillaume Apollinaire, Alcools[modifier]

Je ne veux jamais l’oublier

ma colombe ma blanche rade O marguerite exfoliée

Mon île au loin ma Désirade.


Joël Bonnemaison[modifier]

Espace clos, sans échappatoire, l'île renvoie au plus profond de soi, à sa vérité comme à la vérité élémentaire des choses. L'île se meut dans une autre dimension de l'espace-temps: c'est un lieu nu, qui se tient seul et dont les liens naturels avec le reste du monde ont été coupés. Les îles font penser aux monades de Leibnitz, à des atomes d'espace éclatés et hors du temps, qui n'existent que liés par l'harmonie qui les réunissait «au commencement du monde».


Toute île résulte à l'origine d'un cataclysme, d'une éruption, d'une cassure avec les grands espaces des continents. L'île, fille de la rupture du lien est toujours un peu orpheline. Elle se marque par une ligne brisée, c'est-à-dire par une ligne de côte. Le rivage fait l'île, il lui donne son visage et plus loin sa «substance». Et sans doute, n'y a-t-il d'îles qui soient plus absolues que les atolls coralliens des mers chaudes, lorsque le lieu de l'île se confond avec la ligne du rivage et n'est que cela.
  • « Vivre dans l'île », Joël Bonnemaison, Espace géographique, nº 2, 1990, p. 120 (lire en ligne)


Les îles sont des métaphores qui révèlent le monde.
  • « Vivre dans l'île », Joël Bonnemaison, Espace géographique, nº 2, 1990, p. 125 (lire en ligne)


François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe[modifier]

Celui qui voit Belle-Isle, voit son île ; celui qui voit Groix, voit sa joie ; celui qui voit Ouessant, voit son sang.


Michel Houellebecq, La Possibilité d’une île[modifier]

Et l'amour, où tout est facile,
Où tout est donné dans l'instant ;
Il existe au milieu du temps
La possibilité d'une île.

  • La Possibilité d'une île (2005), Michel Houellebecq, éd. Le Livre de Poche, 2007  (ISBN 978-2-253-11552-6), p. 424


Marcel Pagnol, Fanny[modifier]

Si vous voulez aller sur la mer, sans aucun risque de chavirer, alors, n’achetez pas un bateau : achetez une île.
  • Fanny, Marcel Pagnol, éd. Fasquelle, 1932, p. 215 p


Île déserte[modifier]

Il y avait une immense coupe bleue qui était le ciel. Avec une lenteur mortelle, un soleil brûlant la traversait, et déversait une lumière pour éblouir et aveugler les yeux de l’homme, et une chaleur pour griller les cerveaux à l’intérieur du crâne. A intervalles réguliers, la coupe bleue devenait noire, se tachetait d’étoiles, assemblées par paires comme des yeux de serpent – hostiles, froids et méchamment amusés – qui, toute la nuit, surveillaient l’homme récupérant des forces pour affronter les supplices du jour prochain. Il y avait une mer d’un bleu infini qui se gonflait et se creusait et qui reflétait alternativement la coupe bleue et la monstrueuse prolifération des étoiles couplées comme des yeux. Et il y avait l’île, qui n’avait pas plus de cinquante yards de large sur quinze de long.
  • « L’enjeu » (The Side Bet, 1937), Will F. Jenkins (trad. Odette Ferry), dans Histoires à ne pas lire la nuit, éd. Le Livre de Poche, coll. « Hitchcock présente », 1995, p. 313


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