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Frédéric III de Saxe

Frédéric III de Saxe, également surnommé Frédéric III le Sage (né le 17 janvier 1463) à Torgau - mort au château de Lochau près d'Annaburg (le 5 mai 1525) est duc de Saxe et Prince-Électeur de 1486 jusqu'à sa mort en 1525. Descendant de la Maison de Wettin, Frédéric est le fils d'Ernest de Saxe et de son épouse Élisabeth, fille d'Albert III de Bavière.

Citations[modifier]

Le Rêve de Frédéric III de Saxe[modifier]

M'étant mis au lit hier soir, fatigué et abattu, je m'endormis bientôt après ma prière, et je reposai doucement environ deux heures et demie. M'étant alors réveillé, j'eus jusqu'à minuit toutes sortes de pensées. Je réfléchissais comment je voulais fêter tous les Saints, je priais pour les pauvres âmes du Purgatoire, et je demandais à Dieu de me conduire, moi, mes conseils et mon peuple, selon la vérité. Je m'endormis de nouveau; et alors je rêvai que le Dieu tout-puissant m'envoyait un moine qui était le fils véritable de l'apôtre saint Paul.

Tous les saints l'accompagnaient d'après l'ordre de Dieu, afin de lui rendre témoignage auprès de moi et de déclarer qu'il ne venait point machiner quelque fraude, mais que tout ce qu'il faisait était selon la volonté de Dieu. Ils me demandèrent de vouloir bien permettre gracieusement qu'il écrivit quelque chose à la porte de l'église du château de Wittenberg, ce que j'accordai par l'organe du chancelier.

Là-dessus le moine s'y rendit et se mit à écrire : il le fit en si grosses lettres que je pouvais de Schwernitz lire ce qu'il écrivait. La plume dont il se servait était si grande, que l'extrémité atteignait jusqu'à Rome; elle y perçait les oreilles d'un lion qui y était couché, et faisait chanceler sur la tète du Pape la triple couronne. Tous les cardinaux et les princes, accourant en toute hâte, s'efforçaient de la soutenir. Moi-même et vous mon frère, nous voulions aider aussi : j'étendis le bras; mais en ce moment je me réveillai le bras en l'air, tout épouvanté et fort en colère contre ce moine qui ne savait pas mieux gouverner sa plume. Je me remis un peu... ce n'était qu'un songe. — J'étais encore à moitié endormi, et je fermai de nouveau les yeux.

Le rêve recommença. Le lion, toujours inquiété par la plume, se mit à rugir de toutes ses forces, en sorte que toute la ville de Rome et tous les États du Saint-Empire accoururent, s'informant de ce que c'était. Le Pape demanda qu'on s'opposât à ce moine et s'adressa surtout à moi, parce que c'était dans mon pays qu'il se trouvait. Je me réveillai encore, je récitai « Notre Père » , je demandai à Dieu de préserver Sa Sainteté, et je me rendormis de nouveau...

Alors je rêvai que tous les princes de l'Empire, et nous avec eux, accouraient à l'orne, et s'efforçaient les uns après les autres de rompre cette plume; mais plus on faisait d'efforts, plus elle se raidissait ; elle craquait comme si elle eût été de fer : nous nous lassâmes enfin. Je fis alors demander au moine (car j'étais tantôt à Rome et tantôt à Wittenberg) d'où il tenait cette plume et pourquoi elle était si forte. « La plume, répondit-il, a appartenu à une vieille oie de Bohême (allusion à Jean Hus), âgée de cent ans. « Je la tiens d'un de mes anciens maîtres d'école. Quant à sa force, elle provient de ce qu'on ne peut pas lui ôter l'ame ou la moelle, et j'en suis moi-même tout étonné... Tout à coup j'entendis un grand cri; de la longue plume du moine étaient sorties un grand nombre d'autres plumes...

Je me réveillai une troisième fois, il faisait jour.

  • LUTHER SA VIE ET SON OEUVRE, Tome premier, (1483 — 1521) (1517), Félix Kuhn, éd. Paris, Typographie E. Plon, Nourrit & Compagnie, rue Garancière, 8. LIBRAIRIE SANDOZ ET THUILLIER, Paul ROBERT, successeur; 4, rue de Tournon, 4., 1883  (ISBN 0543814858), note de bas de page; Ce rêve de l'Electeur doit avoir été rapporté par Antonius Musa, super intendant à Koeblitz, qui l'aurait entendu de la bouche même de Spalatin. Ni Spalatin, ni Mélanchthon, ni Luther n'en parlent., p. 219


Sur Frédéric III de Saxe[modifier]

Biographies et Notices[modifier]

Notes et références[modifier]

Frédéric III Frédéric III