Propriété

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La propriété, du latin juridique proprietas « propriété, caractère propre, spécifique » et « droit de possession, chose possédée » à l'époque impériale, conserve actuellement les deux mêmes sens.

Droit[modifier]

Assemblée nationale constituante de France, Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789[modifier]

Les propriétés étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.


Littérature[modifier]

Juliette Adam, Idées anti-proudhoniennes sur l’amour, la femme et le mariage, 1858[modifier]

La propriété est la base de toute société ; mais la propriété a produit l’esclavage et l’usure : supprimons la propriété !
  • Idées anti-proudhoniennes sur l’amour, la femme et le mariage (1858), Juliette Lambert (Mme Adam), éd. Michel Lévy, 1868, chap. l’amour, p. 15-40 (texte intégral sur Wikisource)


Gracchus Babeuf[modifier]

C'est la grande propriété qui a inventé et soutient le trafic des blancs et des noirs qui vend et achète les hommes... C'est elle qui dans les colonies donne aux nègres de nos plantations plus de coups de fouet que de morceaux de pain.
  • in Gracchus Babeuf avec les Egaux, Jean-Marc Shiappa, éd. Les éditions ouvrières, 1991  (ISBN 27082 2892-7), p. 19


La nature n'ayant donné de propriété à personne.
  • in Gracchus Babeuf avec les Egaux, Jean-Marc Shiappa, éd. Les éditions ouvrières, 1991  (ISBN 27082 2892-7), p. 36


Gilbert Keith Chesterton, Le monde comme il ne va pas, 1910[modifier]

Je suis pleinement conscient qu'à notre époque le mot propriété a été terni par la corruption des grands capitalistes. A en croire les gens, on penserait que les Rothschild et les Rockefeller sont partisans de la propriété. Ils sont pourtant, et de toute évidence, les ennemis de celle-ci, car ils sont les ennemis de leurs propres limites. Ils ne veulent pas de leur propre terre ; ils veulent celle des autres. Lorsqu'ils font disparaître les bornes de leurs voisins, ils font du même coup disparaître les leurs.
  • Le monde comme il ne va pas, 1910 (1910), G. K. Chesterton (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. L'Age D'Homme, 1994  (ISBN 2-8251-0482-5), p. 39


Gilbert Keith Chesterton, Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, 1926[modifier]

La propriété est un point d'honneur. Son contraire est la prostitution, et les hommes ne seront pas toujours prêts à vendre leur honneur, qu'il s'agisse de leur corps ou de leurs biens. Ceux qui le font deviennent toujours des hors-la-loi. Mais la majorité résiste, et quiconque le nie est ignorant, non pas tant de nos plans et de nos propositions, ni du distributisme ou de la division du capital par tel ou tel processus, que de l'histoire et de la nature humaine. C'est un barbare qui n'a jamais vu l'arche.
  • Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton, éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010  (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 28


Une fois que vous avez réussi à réunir un nombre suffisant de petits propriétaires, d'hommes dotés de la psychologie et la philosophie de la petite propriété, alors vous pouvez commencer à leur parler de quelque chose de plus qu'une simple réforme sociale qui leur rend justice et satisfait leurs aspirations ; mais d'une terre où des chrétiens pourraient vivre. Vous pouvez alors leur faire comprendre ce que des ploutocrates et des prolétaires ne peuvent entendre, pourquoi la machine ne doit exister qu'à titre d'outil de l'homme, pourquoi les choses que nous produisons nous-mêmes sont aussi précieuses que nos propres enfants, et comment le luxe peut s'acquérir au prix de la liberté. Si des gouvernements d'hommes commencent à s'affranchir des tâches serviles qui sont actuellement les leurs, ils commenceront à former le corps de « notre » opinion publique.
  • Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton, éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010  (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 95


Jules Guesde[modifier]

Pas de spoliation, mais au contraire, maintien de la propriété réellement personnelle existante, ou création pour les sans-propriété d'aujourd'hui, de la copropriété de demain. Nous sommes aujourd'hui le seul parti plus que défenseur, créateur de la propriété pour tous.
  • in Jules Guesde, l'apôtre et la loi, Claude Willard, éd. Les Éditions ouvrières, coll. « La part des hommes », 1991  (ISBN 2-7082-2889-7), p. 70


Yves Guyot[modifier]

le mot propriété s'applique à toutes les utilités possédés par l'homme.
  • La propriété: Origine et Évolution, Thèse communiste (1895), Paul Lafargue, Yves Guyot, éd. Éditions du Sandre, 2008  (ISBN 978-2-914958-65-3), partie Réfutation par Yves Guyot, p. 11


Léon XIII, Rerum Novarum, Lettre encyclique, 1891[modifier]

Mais il y a une condition indispensable pour que tous ces avantages deviennent des réalités. Il ne faut pas que la propriété privée soit épuisée par un excès de charges et d'impôts. Ce n'est pas des lois humaines, mais de la nature qu'émane le droit de propriété individuelle. L'autorité publique ne peut donc l'abolir. Elle peut seulement en tempérer l'usage et le concilier avec le bien commun. Elle agit donc contre la justice et l'humanité quand, sous le nom d'impôts, elle grève outre mesure les biens des particuliers.

  • « Rerum Novarum, Lettre encyclique de sa sainteté le pape Léon XIII », Léon XIII, Le Vatican, 1891 (lire en ligne)


Karl Marx[modifier]

le communisme, ce n'est pas l'abolition de la propriété en général, mais l'abolition de la propriété bourgeoise. [...] Le communisme n'enlève à personne le pouvoir de s'approprier des produits sociaux; il n'ôte que le pouvoir d'asservir à l'aide de cette appropriation le travail d'autrui.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie II (« Prolétaires et communistes »), p. 47-48 (texte intégral sur Wikisource)


On sait que les moyens de production et de subsistance, s'ils sont propriété du producteur immédiat, ne sont pas du capital. Ils ne deviennent capital qu'à la condition qu'ils servent en même temps de moyens d'exploitation et de domination du travailleur. Or, dans la tête de l'économiste, leur âme capitaliste est si intimement mêlée à leur substance matérielle qu'il les baptise dans tous les cas capital, même quand ils sont tout le contraire.


« Cependant, ce n'est pas la situation des colonies qui nous occupe ici. Ce qui nous intéresse uniquement, c'est le secret découvert dans le Nouveau Monde et proclamé bien haut par l'économie politique de l'ancien monde. Et ce secret, c'est que le mode de production et d'accumulation capitaliste, donc aussi la propriété capitaliste, implique nécessairement la destruction de la propriété privée fondée sur le travail personnel, c'est à dire l'expropriation du travailleur. »


Cécile Philippe, C'est trop tard pour la terre[modifier]

L’épuisement des ressources n’est pas un trait caractéristique d’un système de marché libre mais plutôt celui d’une absence de définition claire des droits de propriété, comme l’illustre la tragédie des biens communs.
  • C'est trop tard pour la terre, Cécile Philippe, éd. JC Lattès, 2007, p. 64


Pascal Salin, Libéralisme[modifier]

La propriété est de Droit naturel, pourrait-on dire, et il faut par conséquent protéger les hommes contre les atteintes possibles à leurs droits de propriété. Leur liberté se définit ainsi de manière négative, comme l'absence de contrainte, et la justice consiste tout simplement il respecter la propriété
  • Libéralisme, Pascal Salin, éd. Odile Jacob, 2000, p. 46


Liberté, propriété, responsabilité, tels sont les piliers sur lesquels se fonde le libéralisme. Ces concepts sont évidemment distincts les uns des autres, mais ils sont inséparables : il n'y a pas de liberté sans propriété et la propriété est le fondement de la responsabilité.
  • Libéralisme, Pascal Salin, éd. Odile Jacob, 2000, p. 64


Pierre-Joseph Proudhon, Qu'est-ce que la propriété ?[modifier]

La propriété, c'est le vol !
  • Qu'est-ce que la propriété ? (1840), Pierre-Joseph Proudhon, éd. UQAC, coll. « Les classiques des sciences sociales », 2002, p. 18


Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, 1977[modifier]

À la vérité, toutes les sociétés, quelles qu'elles soient, sont basées sur la possession des choses ; une bonne partie des gens qui se font peindre ont toujours exigé qu'on mît près d'eux leurs bibelots favoris, tout comme aux temps antiques ils auraient demandé qu'on les plaçât dans leurs tombes.
  • Archives du Nord, Marguerite Yourcenar, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1977  (ISBN 978-2-07-037328-4), partie II, chap. Rue Marais, p. 183


Mao Zedong, La Guerre révolutionnaire[modifier]

Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine : La guerre a commencé avec l'apparition de la propriété privée et des classes, et reste la forme suprême de lutte, forme à laquelle on a recours pour résoudre les contradictions existant entre les classes, les nations, les États, les blocs politiques, à une étape déterminée du développement de ces contradictions.
  • La Guerre révolutionnaire, Mao Zedong, éd. 10/18, 1962, partie I, chap. 1, p. 13


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