Platon

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Platon.

Platon, né en 428 / 427 av. J.-C. et mort en 348 / 347 av. J.-C., est un philosophe athénien, disciple de Socrate et fondateur de l'Académie.

Citations de Platon[modifier]

Apologie de Socrate[modifier]

Voir le recueil de citations : Apologie de Socrate (Platon)
Socrate : Qu'est-ce, en effet, que craindre la mort, citoyens, sinon se prétendre en possession d'un savoir que l'on n'a point ?
  • « Apologie de Socrate » (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017  (ISBN 978-2-0814-1602-4), 29a, p. 105


Socrate : [U]ne vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue, […].
  • « Apologie de Socrate » (trad. Émile Chambry), dans Apologie de Socrate. Criton. Phédon, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 1965, 38a, p. 51


Socrate : [I]l n'y a pas de mal possible pour l'homme de bien, ni pendant sa vie, ni après sa mort, […].
  • « Apologie de Socrate » (trad. Émile Chambry), dans Apologie de Socrate. Criton. Phédon, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 1965, 41c-d, p. 54


Socrate : Mais voici l'heure de nous en aller, moi pour mourir, vous pour vivre. Qui de nous a le meilleur partage, nul ne le sait, excepté le dieu.
  • « Apologie de Socrate » (trad. Émile Chambry), dans Apologie de Socrate. Criton. Phédon, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 1965, 42a, p. 55


Le Banquet[modifier]

[I]l appartient au même homme de savoir traiter la comédie et la tragédie, […], quand on est poète tragique par art, on est aussi poète comique.
  • « Le Banquet » (trad. Émile Chambry), dans Le Banquet. Phèdre, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 1997  (ISBN 2-08-070004-9), 223d, p. 96


Critias[modifier]

Тimée : Avec quel plaisir, Socrate, j'arrive au terme de ce discours ; il me semble que je respire enfin après une longue route. Puisse ce Dieu que nous venons d'établir et de proclamer tout à l'heure, bien qu'il ne soit pas nouveau, nous tenir compte des vérités que nous avons pu dire, et nous imposer la punition que nous méritons s'il nous est échappé involontairement des choses indignes de lui. Or, la punition due à celui qui s'égare, c'est de l'éclairer. Nous prions donc ce Dieu, pour qu'à l'avenir, en traitant de la génération des Dieux, nous puissions dire la vérité ; nous le prions de nous accorder le plus sûr et le meilleur talisman, la science.


Criton[modifier]

Voir le recueil de citations : Criton
Socrate : [M]ême à l'injustice il ne faut en aucune façon répondre par l'injustice, comme se l'imaginent les gens, dès lors que l'on admet qu'il ne faut jamais commettre l'injustice.
  • « Criton » (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017  (ISBN 978-2-0814-1602-4), 49b, p. 201


Gorgias[modifier]

Voir le recueil de citations : Gorgias (Platon)
Socrate : Je suis de ceux qui ont plaisir à être réfutés, s'ils disent quelque chose de faux, et qui ont plaisir aussi à réfuter les autres, quand ils avancent quelque chose d'inexact, mais qui n'aiment pas moins à être réfutés qu'à réfuter. Je tiens en effet qu'il y a plus à gagner à être réfuté, parce qu'il est bien plus avantageux d'être soi-même délivré du plus grand des maux que d'en délivrer autrui ; car, à mon avis, il n'y a pour l'homme rien de plus funeste que d'avoir une opinion fausse sur le sujet qui nous occupe aujourd'hui.
  • Socrate s'entretient avec Gorgias sur l'art de la rhétorique.
  • Gorgias, Platon (trad. Émile Chambry), éd. Flammarion, coll. « Librio », 2013  (ISBN 978-2-290-05865-7), 458a-b, p. 24


Phédon[modifier]

Voir le recueil de citations : Phédon
Socrate à Cébès : [I]l ne faut pas se tuer avant que Dieu nous en impose la nécessité, comme il le fait aujourd'hui pour moi.
  • « Phédon » (trad. Émile Chambry), dans Apologie de Socrate. Criton. Phédon, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 1965, 62c, p. 110


Socrate à Cébès : [L]orsqu'on a ressenti la violence d'un plaisir ou d'une peine, d'une peur ou d'un appétit, le mal qu'on subit en conséquence n'est pas tellement celui auquel on pourrait penser […] ; non, le plus grand de tous les maux, le mal suprême, on le subit, mais sans le prendre en compte.
  • Le plus grand de tous les maux est l'ignorance de la réalité vraie (Monique Dixsaut, note 185, page 357).
  • Phédon, Platon (trad. Monique Delsaut), éd. Flammarion, coll. « GF », 1991  (ISBN 978-2-0807-0489-4), 83b-c, p. 249


Socrate à Simmias : Bien mieux, Simmias, à parler exactement, aucune âme n'aura part au vice, si elle est une harmonie ; car il est hors de doute qu'une harmonie, si elle est pleinement ce qu'est une harmonie, n'aura jamais part à la dissonance.
  • « Phédon » (trad. Émile Chambry), dans Apologie de Socrate. Criton. Phédon, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 1965, 94a, p. 151


Phèdre[modifier]

Voir le recueil de citations : Phèdre (Platon)
Socrate : [A]u témoignage des anciens, le délire l'emporte en noblesse sur la sagesse, le don qui vient des dieux sur le talent qui vient de l'homme.
  • « Phèdre » (trad. Émile Chambry), dans Le Banquet. Phèdre, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 1997  (ISBN 2-08-070004-9), 244d, p. 140


Protagoras[modifier]

Voir le recueil de citations : Protagoras (Platon)
Protagoras : Personne, […], ne châtie un coupable en ne tenant compte, pour tout motif, que de la faute commise, à moins de s'abandonner, comme une bête sauvage, à la vengeance de manière totalement irrationnelle ; celui qui entreprend de châtier rationnellement ne se venge pas d'une injustice passée — car ce qui est fait est fait —, mais il châtie en vue de l'avenir, pour dissuader le coupable, ou quiconque aura assisté au châtiment, de commettre une nouvelle injustice ; et penser cela revient à penser que la vertu peut s'enseigner, puisque c'est pour dissuader qu'il châtie.
  • Protagoras, Platon (trad. Frédérique Ildefonse), éd. Flammarion, coll. « GF », 1997  (ISBN 978-2-0807-0761-1), 324a-b, p. 89


La République[modifier]

Voir le recueil de citations : La République
Socrate : Il y a, selon moi, naissance de société du fait que chacun de nous, loin de se suffire à lui-même, a au contraire besoin d'un grand nombre de gens.
  • « La République » (trad. Léon Robin), dans Œuvres complètes, Platon, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1950, t. I, Livre II, 369b, p. 914


Et, par conséquent, en ce sens encore, la possession, autant que l'accomplissement de ce qui nous est propre et qui est nôtre, on s'accorderait à dire que c'est justice.
  • « La République » (trad. Léon Robin), dans Œuvres complètes, Platon, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1950, t. I, Livre IV, 433b, p. 1000


Le contraire de cette injustice serait donc la justice, qui consisterait pour chaque classe — celle de l'homme d'affaire, celle du militaire auxiliaire, celle du gardien — à exercer ses propres activités dans la cité ; c'est cela qui rendrait la cité juste. […] Une cité semblait précisément être juste quand les trois groupes naturels présents en elle exerçaient chacun sa tâche propre, et elle nous semblait modérée, ou encore courageuse et sage, en raison d'affections et de dispositions particulières de ces mêmes groupes.
  • La République, Platon (trad. Georges Leroux), éd. Flammarion, coll. « GF », 2002, Livre IV, 434c, 435b, p. 239


Il faut, répondis-je, d'après ce dont nous sommes convenus, que, le plus souvent possible, ce soit l'élite des hommes qui ait commerce avec l'élite des femmes, et, au contraire, le rebut avec le rebut; que les rejetons des premiers soient élevés, non ceux des seconds, si l'on veut que le troupeau garde sa qualité éminente.
  • « La République » (trad. Léon Robin), dans Œuvres complètes, Platon, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1950, t. I, Livre V, 459d-e, p. 1033


Si l'on arrive pas, ou bien à ce que les philosophes règnent dans les cités, ou bien à ce que ceux qui à présent sont nommés rois et hommes puissants philosophent de manière authentique et satisfaisante, et que coïncident l'un avec l'autre pouvoir politique et philosophie; et à ce que les nombreuses natures de ceux qui à présent se dirigent séparément vers l'une ou l'autre carrière en soient empêchées par la contrainte, il n'y aura pas de cesse aux maux des cités, ni non plus il me semble, du genre humain.
  • La République, Platon (trad. Pierre Pachet), éd. Gallimard, coll. « Folio essais », 1993, Livre V, 473c-d, p. 293


[A]ucun homme libre ne doit s'engager dans l'apprentissage de quelque connaissance que ce soit comme un esclave.
  • La République, Platon (trad. Georges Leroux), éd. Flammarion, coll. « GF », 2002, Livre VII, 536e, p. 393


Socrate : [L']excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude, et dans l'individu et dans l'État.
  • La République, Platon (trad. Robert Baccou), éd. Flammarion, coll. « GF », 1966  (ISBN 2-08-070090-1), Livre VIII, 564a, p. 323


Timée[modifier]

Timée : [U]n dieu a donné à chacun de nous, comme un démon, cette espèce d'âme-là dont nous disons, ce qui est parfaitement exact, qu'elle habite dans la partie supérieure de notre corps, et qu'elle nous élève au-dessus de la terre vers ce qui, dans le ciel, lui est apparenté car nous sommes une plante non point terrestre, mais céleste. C'est à cette région en effet, à partir de laquelle poussa la première naissance de l'âme, que l'espèce divine accroche notre tête, c'est-à-dire nous enracine, et maintient ainsi tout notre corps droit.
  • « Timée » (trad. Luc Brisson), dans Timée. Critias, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017  (ISBN 978-2-0814-2156-1), 90a-b, p. 216


Citations sur Platon et son œuvre[modifier]

Platon sous les traits de Léonard de Vinci (détail de L'École d'Athènes de Raphaël, 1508-1512).

François Cheng[modifier]

En revanche, lorsque l’artiste s’éloigne de la vérité objective, il crée une œuvre où la ressemblance n’est qu’artifice, illusion, simulacre. Cet art du trompe-l’œil est condamné par Platon ; ainsi seront exclus de la Cité idéale, telle que le philosophe la pense dans La République, peintres et poètes.


Nicolás Gómez Dávila[modifier]

Le monde moderne est un soulèvement contre Platon.


Charles Huit[modifier]

L'histoire de la philosophie ne renferme pas un second exemple d'un penseur aussi illustre effaçant de son œuvre les moindres traces de sa personnalité, afin de faire spontanément hommage de ses méditations les plus profondes, de ses inspirations les plus éloquentes à celui dont les leçons lui avaient ouvert la voie de la vérité.
  • La Vie et l'Œuvre de Platon, Charles Huit, éd. Librairie Thorin et fils, 1893, t. I, partie La Vie de Platon, chap. III. Platon jusqu'à la mort de Socrate, p. 47


Joseph Joubert[modifier]

Il y a des citations dont il faut faire usage, pour donner au discours plus de force, pour y ajouter des tons plus tranchants, en un mot, pour en fortifier les pleins. Il en est d'autres qui sont bonnes pour y jeter de l'étendue, de l'espace, et, pour ainsi dire, du ciel, par des teintes plus délayées. Telles sont celles de Platon.


Platon trouva la philosophie faite de brique, et la fit d'or.


Dans Platon, l'esprit de poésie anime les langueurs de la dialectique.


Platon doit être traduit d'un style pur, mais un peu lâche, un peu traînant. Ses idées sont déliées ; elles ont peu de corps, et, pour les revêtir, il suffit d'une draperie, d'un voile, d'une vapeur, de je ne sais quoi de flottant. Si on leur donne un habit serré, on les rend toutes contrefaites.


G. E. R. Lloyd[modifier]

[Platon] a raison de souligner que la recherche scientifique a pour objet de découvrir les lois abstraites qui sont sous-jacentes aux données empiriques. Sa croyance en une structure mathématique de l’univers — croyance qu’il a empruntée aux pythagoriciens, mais qu’il a su faire fructifier —, sa conception d’une astronomie et d’une physique idéales, mathématiques : là se trouvent ses deux idées les plus importantes et les plus fécondes ; et le fait que de nos jours nous les prenions à peu près comme allant de soi, loin de diminuer le mérite de Platon, rehausse plutôt celui qu’il eut de s’en faire le porte-parole le plus éloquent de toute l’Antiquité.
  • Une histoire de la science grecque (1970, 1973), Geoffrey E. R. Lloyd (trad. Jacques Brunschwig), éd. La Découverte, coll. « Points / Sciences », 1993  (ISBN 978-2-02-017765-8), partie I. Les débuts de la science grecque, chap. 6. Platon, p. 98-99


Jacqueline de Romilly[modifier]

On lit aujourd'hui plus volontiers les présocratiques que Platon : Nietzsche, en ce domaine, a montré la voie. Et notre époque en général pourrait bien être un terrain défavorable : elle est à la fois trop matérialiste, trop hantée par l'absurde et la relativité, trop ouverte, aussi, à toutes les tolérances, pour se reconnaître en Platon.


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