Pascal Blanchard

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Pascal Blanchard (2013).

Pascal Blanchard (né le 2 juillet 1964) est un historien français spécialiste de l'Empire colonial français.

Citations[modifier]

Cette apparition sur le devant de la scène de la « question coloniale » et de son inévitable corollaire, la question postcoloniale – via les débats liés à l’immigration ou concernant le “pré carré africain” de la France -, n’est pas un accident, un hasard, mais bien le symptôme d’un “retour du refoulé” : la longue occultation de ce pan de l’histoire nationale explique le caractère désordonné et compulsif de son dévoilement, qui se déploie aujourd’hui dans la confrontation de mémoires concurrentes, chacune tentant d’imposer sa “part de vérité”.
  • La fracture coloniale, Pascal Blanchard, éd. La Découverte, 2005, p. 10


Au XIXe siècle, la France affirmait poursuivre son parcours vers le “progrès”, notamment par l’acte colonial, dans une perspective utopique de création d’une nouvelle société, animée par une mystique républicaine adossée aux valeurs universalistes issues de la Révolution.
  • Culture coloniale en France, Pascal Blanchard, éd. CNRS éditions, 2008, p. 12


Ainsi, la France s’installe dans l’entreprise coloniale en même temps dans la IIIe République naissante. Au cours de ces années s’ébauchent les fondements de ce qui va constituer une culture coloniale, aux généalogies très diverses. Cette culture est la fois une idéologie en formation et un ensemble de dispositifs culturels. Idéologie d’abord minoritaire et élitiste, elle devient progressivement le corps d’une doctrine politique cohérente étroitement liée au discours universaliste, partiellement adossée à des savoirs en formation affectant tous les domaines de la pensée, de la connaissance et de l’expérience, mue par les impératifs pragmatiques de l’heure, soit la concurrence intereuropéenne et les nécessités de la politique intérieure. Les dispositifs culturels tendant à former la culture coloniale sont extrêmement divers : ils affectent la littérature de voyage et le roman d’aventure, la presse relatant les prouesse des explorateurs et la découverte du monde ; la formation d’institutions pivots, telles les premières associations coloniales, les sociétés de géographie, les nouvelles aspirations des organisations de commerce ; la constitution de savoirs sur l’Autre et l’Ailleurs telles l’ethnographie coloniale ou l’anthropologie physique.
  • Culture coloniale en France, Pascal Blanchard, éd. CNRS éditions, 2008, p. 14


Le discours politique, il faut lui taper sur les fesses de temps en temps en leur disant : il y a maintenant 15 millions de personnes dans ce pays qui ont un grand-père ou une grand-mère nés aux outre-mers. Et si vous voulez perdre les élections, continuez comme ça... Un jour on en élira d'autres.
  • Pascal Blanchard, 11 octobre 2011, Toutes les France - Noirs de France ?, dans Toutes les France - Noirs de France ?, paru le 11 octobre 2011.


L’apport de l’immigration est constitutif de tous les enjeux, les combats et les identités diverses de la République. La question n’est pas de chercher, dans un premier temps, si cet apport est « positif » ou « négatif », il est tout d’abord un fait. Un fait précis, qui depuis plus de deux siècles est une composante essentielle de nos identités, de nos démographies, des mutations de nos régions, mais aussi d’enjeux collatéraux comme la fin des empires coloniaux, les vagues de naturalisations dont celle qui débouche à la loi de 1889 – premier véritable Code de la nationalité dans le pays. Désormais, les Français sont quasi majoritairement issus de ce passé « migratoire ». Un quart des Français ont une origine extra-européenne (le plus souvent coloniale, y compris pour les « rapatriés » dont les parents étaient souvent étrangers) sur trois ou quatre générations et un autre quart ont un grand-parent au moins issu des immigrations intra-européennes. La question est donc d’abord démographique et historique, l’immigration est une partie pleine et entière de notre récit national, dont la page et les portes se sont ouvertes dès la Révolution française. C’est une composante de nos identités collectives. Certains le regrettent, d’autres soutiennent ce mouvement, beaucoup s’interrogent sur les « bienfaits » de ces migrations.


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