Névrose

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La névrose se traduit par la persistance d'une maladie mentale dont le sujet demeure conscient et qui, malgré les troubles permanents de la personnalité qu'elle peut engendrer, n'en affecte pas profondément les fonctions essentielles.

Enseignement[modifier]

Cours d'histoire philosophique de la pensée[modifier]

Michel Foucault, Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975[modifier]

[...] la grille d'intelligibilité qui a été posée par Freud à la névrose est celle de l'inceste. Inceste : crime des rois, crime du trop de pouvoir, crime d'Œdipe et de sa famille. C'est l'intelligibilité de la névrose. Après a suivi la grille d'intelligibilité de la psychose, avec Melanie Klein. Grille d'intelligibilité qui s'est formée à partir de quoi ? Du problème de la dévoration, de l'introjection des bons et des mauvais objets, du cannibalisme non plus crime des rois, mais crime des affamés.


Littérature[modifier]

Prose poétique[modifier]

Philosophie[modifier]

Gaston Bachelard, L'Eau et les rêves, 1942[modifier]

[...] le narcissisme n'est pas toujours névrosant. Il joue ainsi un rôle positif dans l'œuvre esthétique, et par des transpositions rapides, dans l'œuvre littéraire. La sublimation n'est pas toujours la négation d'un désir ; elle ne se présente pas toujours comme une sublimation contre des instincts. Elle peut être une sublimation pour un idéal.
  • L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993  (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses, p. 33


Gaston Bachelard, L'Air et les Songes, 1943[modifier]

Un être privé de la fonction de l'irréel est un névrosé aussi bien que l'être privé de la fonction du réel. On peut dire qu'un trouble de la fonction de l'irréel retentit sur la fonction du réel. Si la fonction d'ouverture, qui est proprement la fonction de l'imagination, se fait mal, la perception elle-même reste obtuse. On devra trouver une filiation régulière du réel à l'imaginaire.

  • L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1993), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992  (ISBN 978-2-253-06100-7), partie III, chap. Introduction: « Imagination et mobilité », p. 13


Psychologie[modifier]

Paul-Claude Racamier, Les Schizophrènes, 1980[modifier]

Les paradoxes des schizophrènes

De même qu'il n'y a pas de névrose sans échec du refoulement, il n'y a pas de psychose sans échec du déni ; que le déni « réussisse », et c'est la perversion (Freud, 1927).
  • Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001  (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Les paradoxes des schizophrènes, chap. 2. De plusieurs constantes psychotiques, Où l'on oppose l'anticonflictualité des schizophrènes à l'intraconflictualité des névroses, p. 66


Jean Gortais, Processus de la schizophrénie, 2002[modifier]

[...] l'accès hystérique traduit avant tout une mise en échec des défenses du moi par l'entremise envahissante du souvenir traumatique, à la différence de l'hystérie de conversion et de la névrose de contrainte qui parviennent à déconnecter l'affect et la représentation.
  • Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002  (ISBN 2-10-004780-9), chap. I « Approche historique d'une psychopathologie psychanalytique de la schizophrénie (Jean Gortais) », 4. Narcissisme et perte de réalité, p. 16


« Dans la névrose un fragment de la réalité est évité sur le mode de la fuite ; dans la psychose, il est reconstruit. Ou : dans la psychose, la fuite initiale est suivie d'une phase active, celle de la reconstruction, dans la névrose, l'obéissance initiale est suivie, après coup, d'une tentative de fuite. Ou encore : la névrose ne désire pas la réalité, elle veut seulement ne rien savoir d'elle ; la psychose la désire et cherche à la remplacer. »
  • Citation extrait du second texte freudien élaboré à ce sujet, « La perte de réalité dans la névrose et dans la psychose » (1924).
  • Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002  (ISBN 2-10-004780-9), chap. I « Approche historique d'une psychopathologie psychanalytique de la schizophrénie (Jean Gortais) », 4. Narcissisme et perte de réalité, p. 18


Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, Les Perversions sexuelles et narcissiques, 2005[modifier]

Histoire des perversions

La conception de la névrose comme négatif de la perversion est liée à l'hypothèse de composantes excessives subissant le refoulement, détournées de leur but, et dirigées « sur d'autres voies jusqu'au moment où elles s'extériorisent sous la forme de symptômes morbides » dans la névrose. Sa formule ne signifie pourtant pas que la perversion soit le positif de la névrose : le névrosé refoule ce que le pervers met en acte. Elle révélerait donc une sexualité « déculturée » puisque non marquée par le refoulement, non « névrotisée » par l'éducation et la culture. L'acte pervers est ainsi un « acte partiel » par où l'objet est rabaissé au rang « d'objet partiel » sur lequel s'exerce une « pulsion d'emprise », non sexuelle, archaïque, proche du besoin d'étayage et qui ne s'unit que secondairement à la sexualité.
  • Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005  (ISBN 2-200-34042-7), partie I. Histoire des perversions, chap. 4. La rupture freudienne, 4.1 Le point de vue psychogénétique, p. 14


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