Les Visiteurs du soir

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Les Visiteurs du soir est un film fantastique français réalisé par Marcel Carné, sorti en 1942.

Citations[modifier]

Gilles (chante) :

Démons et merveilles, vents et marées,
au loin déjà la mer s'est retirée.
Et toi comme une âme,
doucement caressée par le vent,
dans les sables d'une île,
tu remues en rêvant.
Démons et merveilles, vents et marées,
au loin déjà la mer s'est retirée.
Mais dans tes yeux entrouverts,
deux petites vagues sont restées,
démons et merveilles, vents et marées,
deux petites vagues pour me noyer.


Gilles (chante) : Le tendre et dangereux visage de l'amour
m'est apparu un soir après un trop long jour
C'était un être arraché avec son âme
ou bien un musicien avec sa harpe.
Je ne sais plus, je ne sais rien.
Tout ce que je sais, c'est qu'il m'a blessé,
peut-être avec une flèche, peut-être avec une chanson.
Tout ce que je sais, c'est qu'il m'a touché,
il m'a touché, blessé au cœur et pour toujours,
brûlante, trop brûlante blessure de l'amour.
Renaud : L'amour, encore l'amour, toujours l'amour, avec ses petites plaintes et ses grosses malices. Autrefois, au moins, on chantait la guerre, la chasse, le désir de se battre, de tuer.
Le baron Hugues : Vous êtes sévère, Renaud. Je n'ai peut-être pas aimé la baronne Berthe comme dans les chansons, mais je tenais beaucoup à elle.
Beaucoup. Ma pauvre femme est morte et les temps ont bien changé. Maintenant tout le monde parle de l'amour.
Renaud : On en parle trop. Je n'aime pas ça. (À Gilles.) Tu as l'air bien content de toi. Tu oses te permettre de regarder les dames dans les yeux en roucoulant tes ridicules fadaises ?
Anne : Oh, je vous en prie, Renaud.
Renaud : Si tu étais pendu au bout d'une corde, la gorge cravatée de chanvre, chanterais-tu aussi bien ?
Gilles : Je ne crois pas.
Renaud (en lui jetant de l'argent par terre) : Eh bien alors ne chante plus, si tu tiens encore à cette chose pitoyable que tu appelles ta vie.


Gilles (en serrant Anne dans ses bras) : Rien ne pourra nous séparer désormais.
Le Diable (à Anne) : Éloigne-toi de lui, pour la dernière fois ! (Elle n'en fait rien.) En pierre, vous entendez ? En pierre vous serez changés.
(Les deux amants sont changés en pierre.)
Le Diable : Voilà bien le silence que j'aime. Un silence de mort. (Il écoute.) Qu'est-ce que c'est ? Quel est ce bruit ? (Il approche l'oreille de la poitrine des amoureux pétrifiés.) Mais c'est leur cœur que j'entends ! Leur cœur qui bat ! Qui ne cesse de battre ! (Il bat inutilement les statues à coups de cravache.) Qui bat ! Qui bat ! Qui bat ! Qui bat ! Qui bat ! Qui bat... qui bat... qui bat... qui bat... (Il disparaît peu à peu.)

  • Scène finale du film, évoquant de manière détournée la Résistance française pendant l'occupation allemande.


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