L'Immoraliste

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L'Immoraliste est un récit d'André Gide publié en 1902.

Citations[modifier]

« La Cour est divisée en ce moment en moralistes et en immoralistes. Qui l’emportera ? » (Mémoires de Horace de Viel-Castel, 1883, à la date du 6 février 1853).

Je ne suis ni triste, ni gai ; l'air d'ici vous emplit d'une exhaltation très vague et vous fait connaître un état qui paraît aussi loin de la gaieté que de la peine ; peut-être que c'est le bonheur.


Savoir se libérer n'est rien ; l'ardu, c'est savoir être libre.


{{Citation|L'important, c'était que la mort m'eût touché, comme l'on dit, de son aile. L'important, c'est qu'il devînt pour moi très étonnant que je vécusse, c'est que le jour devînt pour moi d'une lumière inespérée. Avant, pensais-je, je ne comprenais pas que je vivais. Je devais faire de la vie la palpitante découverte.


Rien de plus tragique, pour qui crut mourir, qu'une lente convalescence. Après que l'aile de la mort a touché, ce qui paraissait important ne l'est plus ; d'autres choses le sont, qui ne paraissaient pas importantes, ou qu'on ne savait même pas exister. L'amas sur notre esprit de toutes connaissances acquises s'écaille comme un fard et, par places, laisse voir à nu la chair même, l'être authentique qui se cachait. Ce fût dès lors celui que je prétendis découvrir : L'être authentique, le vieil homme, [.].


[…] mais j'arrivai vite à comprendre que les choses réputées les pires (le mensonge, pour ne citer que celle-là) ne sont difficiles à faire que tant qu'on ne les a jamais faites ; mais qu'elles deviennent chacune, et très vite, aisées, plaisantes, douces à refaire, et bientôt comme naturelles.


[.] que l'effort [que l'âme] fait pour ressusciter le bonheur, l'use; Rien n'empêche le bonheur comme le souvenir du bonheur.


Les plus belles œuvres des hommes sont obstinément douloureuses. Que serait le récit du bonheur ? Rien, que ce qui le prépare, puis ce qui le détruit, ne se raconte.


C'était, pour la première fois, la conscience de ma valeur propre : ce qui me préparait, me distinguait des autres, importait ; ce que personne d'autre que moi ne disait ni ne pouvait dire, c'était ce que j'avais à dire.


Ah ! que je compris bien, dès lors, que l'enseignement presque tout moral des grands philosophes antiques ait été d'exemple autant et plus encore que de paroles !


Meubles, étoffes, estampes, à la première tache perdaient pour moi toute valeur ; choses tachées, choses atteintes de maladie et comme désignées par la mort. J'aurais voulu tout protéger, mettre tout sous clef pour moi seul. Que Ménalque est heureux, pensais-je, qui n'a rien ! Moi, c'est parce que je veux conserver que je souffre. Que m'importe au fond tout cela ? …


« […] Ce que l'on sent en soi de différent, c'est précisément ce que l'on possède de rare, ce qui fait à chacun sa valeur — et c'est là que l'on tâche de supprimer. On imite. Et l'on prétend aimer la vie ! »


Envier le bonheur d'autrui, c'est folie ; on ne saurait pas s'en servir. Le bonheur ne se veut pas tout fait, mais sur mesure.


— On croit que l'on possède, et l'on est possédé, reprit-il.


— Qu'est-ce que l'homme peut encore ? Voilà ce qu'il m'importait de savoir. Ce que l'homme a dit jusqu'ici, est-ce tout ce qu'il pouvait dire ? N'a-t-il rien ignoré de lui ? Ne lui reste-t-il qu'à redire ? …


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