Jugement

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La notion de jugement s'illustre au travers de la capacité de juger.

Littérature[modifier]

Correspondance[modifier]

Antonin Artaud, Correspondance avec Jacques Rivière, 1924[modifier]

J'ai pour me guérir du jugement des autres toute la distance qui me sépare de moi.
  • L'Ombilic des Limbes suivi du Pèse-nerfs et autres textes, Antonin Artaud, éd. Gallimard, coll. « Poésie/Gallimard », 1954, « Antonin Artaud à Jacques Rivière, Paris, le 29 janvier 1924 », p. 24


Écrit intime[modifier]

Claire Julliard, Boris Vian, 2007[modifier]

Dans la vie, l'essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît en effet que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d'en déduire des règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d'être formulées pour qu'on les suive.
  • Propos de Boris Vian rapportés par la biographe Claire Julliard.
  • Boris Vian (2007), Claire Julliard, éd. Folio, coll. « Biographies », 2007  (ISBN 978-2-07-031963-3), L'écume et la Nausée, p. 27


Roman[modifier]

Marie d'Agoult, Nélida, 1866[modifier]

Mais la jeunesse est lente à se rendre compte de ses impressions et à les transformer en jugement.


Philosophie[modifier]

Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, 1790[modifier]

Penser par soi-même.
  • La Critique de la faculté de juger (1790), Emmanuel Kant (trad. Alain Renaut), éd. Flammarion, 1994  (ISBN 2-08-070715-9), t. 1, p. 108


Une beauté naturelle est une belle chose ; la beauté artistique est une belle représentation d’une chose.
  • La Critique de la faculté de juger (1790), Emmanuel Kant (trad. Alexis Philonenko), éd. Librairie philosophique J. Vrin, 1993  (ISBN 2-7116-1160-4), p. 209


Hippolyte Taine, Nouveaux essais de critique et d'histoire, 1865[modifier]

La superstition a la même racine que l'obéissance. L'esprit énervé qui se retranche le jugement personnel est promptement envahi par les croyances folles. Privé du discernement, il tombe dans le rêve, et sa débilité acquise le replonge parmi des imaginations d'enfant.
  • Nouveaux essais de critique et d'histoire, Hippolyte Taine, éd. Hachette, 1865, p. 379


Friedrich Nietzsche, Par-delà bien et mal, 1886[modifier]

« Mon jugement, c'est mon jugement à moi : un autre ne me semble pas y avoir facilement le droit » — ainsi s'exprimera peut-être un de ces philosophes de l'avenir. Il faut se garder du mauvais goût d'avoir des idées communes avec beaucoup de gens. « Bien » n'est plus bien dès que le voisin l'a dans la bouche. Et comment se pourrait-il qu'il y eût un « bien commun » ! Le mot se contredit lui-même. Ce qui peut être commun est toujours de peu de valeur. En fin de compte, il faut qu'il en soit comme il en a toujours été : les grandes choses sont réservées aux grands, les profondes aux profonds, les douceurs et les frissons aux âmes subtiles, bref tout ce qui est rare aux êtres rares.
  • Par-delà le bien et le mal, Friedrich Nietzsche (trad. Henri Albert), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1991  (ISBN 978-2-253-05614-0), partie II, chap. « Le libre esprit », § 43, p. 117


Propos de moraliste[modifier]

Joseph Joubert, Pensées[modifier]

Notre esprit a plus de pensées que notre mémoire ne peut en retenir ; il porte plus de jugements qu’il ne saurait alléguer de motifs.


Parfois se produisent de certaines beautés d’imagination ou de sentiment absolument nouvelles. On les remarque, elles étonnent, et leur nouveauté rend indécis ; on craindrait, en les approuvant, de hasarder son jugement, de compromettre l’honneur de son opinion ; on n’ose donc les goûter, et on laisse l’épreuve se faire.


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