Jean-Marie Pelt

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Jean-Marie Pelt

Jean-Marie Pelt, né à Rodemack en 1933 et mort en 2015, est un biologiste, pharmacologue, botaniste et écologiste français, fondateur de l'Institut européen d'écologie.

Citations de l'auteur[modifier]

La Loi de la jungle, L’agressivité chez les plantes, les animaux, les humains[modifier]

L'agressivité compromise, régulée, maîtrisée, et voici que la joie revient. Non à la faillite de l’amour !


Dans la rue, un cycliste passe, puis un second. Aucun engin motorisé. Il fait un temps somptueux, le soleil est éclatant. Serait-ce une de ces « journée sans voiture » ?
Deux enfants coiffés d’un bonnet à pompom jouent sur le trottoir avec un caniche.
Il regarde Viviane. Elle respire doucement.
Et toujours ce silence inhabituel, cet étrange silence…
   Se pourrait-il que…?


La Solidarité chez les plantes, les animaux, les humains[modifier]

Une interprétation, fort discutable, de l’œuvre de Darwin a imposé la compétition et la lutte comme moteurs de la vie, aussi bien dans la nature que dans la société. Or la nature met en œuvre d’innombrables systèmes de symbiose et de solidarités, qui ont joué un rôle déterminant dans l’évolution biologique et sans lesquels il serait impossible de comprendre le fonctionnement des écosystèmes : le lichens comme les coraux sont des êtres doubles où chacune des parties rend services à l’autre. […] La mise en place de nouveaux mécanisme de solidarité sera pourtant absolument nécessaire pour assurer demain un emploi à tous, mais aussi pour sauver la planète des menaces grandissante que notre mode de développement fait peser sur elle.


Le système libéral peut-il respecter le « droit de nature », ce fameux jus naturale respectueux de la liberté de chacun, tout en préservant l'ensemble de ses besoins vitaux ? Il est manifeste que le libéralisme prive de ce droit les générations futures, et, dès à présent, les peuples et les individus les plus pauvres. Or une organisation sociale n'est acceptable que si elle ne contraint pas ses membres à renoncer à leur « droit de nature » au profit de quelques-uns. Les notions de profit et de lutte économique devront faire place à des concepts tels que réciprocité, mutualisme, réconciliation. Seule une exigence éthique unanimement partagée permettra de préserver durablement, pour tous, la liberté et la paix.
  • La Solidarité chez les plantes, les animaux, les humains, Jean-Marie Pelt, éd. Fayard, 2004, chap. Du libéralisme au mutualisme, p. 169


Heureux les simples[modifier]

Il n’est pas interdit à un écologiste botaniste de regarder au-delà de ses horizons scientifiques et professionnels, à une époque où la transdisciplinarité est si à la mode et où pourtant la science n’a jamais été aussi enfermée dans le cloisonnement de ses disciplines.


Les langage secrets de la nature[modifier]

Fibonacci fut le plus grand mathématicien du XIIIe siècle. Sa série est célèbre, comme l’est aussi le fameux nombre d’or qui régit les proportions harmonieusement de la nature, mais aussi de l’architecture, soit 1,618.
  • Les langage secrets de la nature, Jean-Marie Pelt avec la collaboration de Franck Steffan, éd. Fayard, 1998  (ISBN 2253144355), chap. 18, p. 231


L’utilisation des plantes en thérapeutique remonte à la nuit des temps. Qu’il s’agisse d’usage externe ou interne, des dizaines de milliers de recettes et de formules nous sont parvenues, dont certaines ont donné naissance aux grands médicaments modernes. Mais les plantes, nous l’avons vu, ont plus d’un tour dans leur sac. Si l’horticulture a été hissée au rang d’une thérapeutique, les hommes ont de tout temps entretenu avec les arbres des liens privilégiés.
  • Les langage secrets de la nature, Jean-Marie Pelt avec la collaboration de Franck Steffan, éd. Fayard, 1998  (ISBN 2253144355), chap. 20, p. 239


L'homme re-naturé[modifier]

Il paraît chaque jour plus évident que la croissance économique ne se poursuit qu’au prix d’une décroissance écologique, tout comme une tumeur cancéreuse ne s’alimente qu’au détriment de l’organisme qu’elle épuise : dans les deux cas, le bilan final est désastreux.

  • L’Homme re-naturé, Jean-Marie Pelt, 1977
  • « Hommage : Jean-Marie Pelt et les flambeaux de notre vie », Johannes Hermann, Revue Limite, 24 décembre 2015 (lire en ligne)


Manifeste pour la beauté du monde[modifier]

C'est le sens de la beauté qui m'a conduit à l'écologie, et non pas, au départ, une réflexion, une analyse d'ordre intellectuel. L'intellect est venu après l'émotion. Cela s'est passé ainsi pour moi. Protéger l'environnement, connaître et comprendre son fonctionnement, d'accord ; mais, avant toute chose, contempler la beauté de la nature !

  • Manifeste pour la beauté du monde, Jean-Marie Pelt et sœur Marie Keyrouz, éd. Cherche Midi, coll. « Pour un monde meilleur », 2015  (ISBN 978-2-7491-4364-4), p. 18


L'évolution de nos métiers agricoles illustre bien les méfaits sur l'humanité et sur la vie en général, et sur le quotidien en particulier, d'une hyper-technologisation croissante qui éloigne la société des hommes de la nature et des animaux et du monde végétal. Sans oublier que ce processus de généralisation de la technique se fait au détriment de ce qui est beau, sacré et porteur de valeurs humanistes.

  • Manifeste pour la beauté du monde, Jean-Marie Pelt et sœur Marie Keyrouz, éd. Cherche Midi, coll. « Pour un monde meilleur », 2015  (ISBN 978-2-7491-4364-4), p. 34


C'est une intime conviction : les enfants sont entourés de moins de beauté que durant mon enfance. Le monde virtuel (Internet notamment, jeux vidéos, etc.) prend la place du monde réel, celui des relations humaines et celui de la nature. La société moderne abîme les enfants. C'est sur internet qu'ils apprennent la sexualité, confondue avec la pornographie. C'est sur internet qu'ils apprennent la religion, confondue avec le fanatisme. Je pourrais multiplier les exemples… Sans oublier l'impact de cette technicisation de l'existence sur la santé.

  • Manifeste pour la beauté du monde, Jean-Marie Pelt et sœur Marie Keyrouz, éd. Cherche Midi, coll. « Pour un monde meilleur », 2015  (ISBN 978-2-7491-4364-4), p. 74


Certes, il y a des urgences dont il faut s'occuper, des décisions courageuses à prendre, sur le plan politique, économique, législatif. Mais il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment des dimensions culturelles, éthiques, éducatives, imaginatives et spirituelles de l'écologie. Je le dis souvent dans mes interventions ; chez beaucoup d'environnementalistes, le lien est très fort entre l'urgence écologique et le catastrophisme. Or, le catastrophisme, comme pensée et comme attitude, est... catastrophique ! On ne peut réenchanter le monde, faire voir sa beauté, sur fond de peur. C'est l'inverse qu'il faut promouvoir, une écologie de la paix, une écologie de la justice, une écologie de la beauté.

  • Manifeste pour la beauté du monde, Jean-Marie Pelt et sœur Marie Keyrouz, éd. Cherche Midi, coll. « Pour un monde meilleur », 2015  (ISBN 978-2-7491-4364-4), p. 114/115


La terre en héritage[modifier]

C'est à la France que revient le mérite d'avoir été, en 1981, à l'origine de la réglementation de l'agriculture biologique, tant sur son propre territoire qu'au niveau européen, par la directive qu'elle inspira. Mais notre vieux pays, prompt au coup de menton mais long à la détente, ne sut guère profiter de son avantage. Car le cocorico du coq gaulois n'entraîna guère de retombées mirobolantes sur le terrain.
  • La terre en héritage, Jean-Marie Pelt, éd. Le livre de poche, 2002  (ISBN 978-2-253-15360-3), p. 137


Il n'empêche , la «rage de breveter» peut passer tout entendement : des demandes de brevets ont été déposées sur des bactéries dangereuses dans le seul but de toucher des royalties sur les vaccins qui pourraient en dériver !
De même, «accepter la brevetabilité des semences, c'est créer un privilège inouï pour quelques grandes multinationales. C'est considérer qu'il faut les protéger de la concurrence que leur fait la nature en reproduisant gratuitement les semences dans le champ du paysan. Cela équivaudrait, selon la comparaison désormais classique et chère à Pierre Berlan, à faire barricader portes et fenêtres pour complaire aux marchands de chandelles ou d'électricité mécontents de la concurrence déloyale du soleil!...»
  • La terre en héritage, Jean-Marie Pelt, éd. Le livre de poche, 2002  (ISBN 978-2-253-15360-3), p. 170 - 171


Qu'en sera-t-il de l'homme ? L'enjeu est d'autant plus de taille qu'au fil des millénaires, le néocortex humain n'a guère accru son pouvoir d'intégration par rapport aux autres couches cérébrales. Voilà donc l'humanité menacée pour n'avoir pas réussi l'évolution harmonieuse, coordonnée et sans heurts de l'organe qui fait précisément son originalité. Finira-t-elle asphyxiée par l'abondance et le poids des productions de son cerveau ? L'artificialisation croissante de l'environnement mettra-t-elle en péril les équilibres de la nature et de la vie? L'hypersophistication des technologies finira-t-elle par nous y asservir totalement ? Quelque fou, particulièrement inapte à réguler sa «machine à penser», déclenchera-t-il un cataclysme planétaire? Les paris sont ouverts : tout est possible, y compris les pires dérèglements.
  • La terre en héritage, Jean-Marie Pelt, éd. Le livre de poche, 2002  (ISBN 978-2-253-15360-3), p. 187-188


Citations sur l'auteur[modifier]

Ainsi Jean-Marie Pelt, féru de botanique, de phytosociologie, de pharmacopée ancienne aussi, était-il par excellence naturaliste et écologiste de terrain : celui qui sait observer et comprendre le délicat et infini réseau que tisse le vivant autour de nous.

  • « Hommage : Jean-Marie Pelt et les flambeaux de notre vie », Johannes Hermann, Revue Limite, 24 décembre 2015 (lire en ligne)


Dans ce réseau, il savait voir et comprendre d’innombrables relations bien plus complexes et positives que l’abrupte et brutale « lutte pour la vie » décrite par Darwin. La symbiose, la co-évolution, le commensalisme, les échanges, la coopération sont autant — voire davantage — présents dans la biosphère que la compétition sauvage. Pour Jean-Marie Pelt, la vision du monde vivant incomplète, amputée, qu’offre le darwinisme a modelé nos principes économiques, notre capitalisme : persuadés que le meilleur ne sort que de la compétition, nous avons jeté aux orties, comme de niais oripeaux, la solidarité, l’équité, l’assistance au plus faible et engendré un système sans merci, devenu fou et barbare.

  • « Hommage : Jean-Marie Pelt et les flambeaux de notre vie », Johannes Hermann, Revue Limite, 24 décembre 2015 (lire en ligne)


Scientifique, Jean-Marie Pelt était aussi chrétien. Et sa vie durant, il a lutté contre la stérile opposition science-foi, tout comme il a réfuté l’accusation tarte à la crème de Lynn White, qui voyait dans le christianisme la source de tous les maux écologiques. Il fondait son combat dans la science, mais réfutait le scientisme matérialiste, où il voyait une dérive dangereuse et totalement infondée. Non seulement les chrétiens n’étaient pas moins écologistes que les autres, mais même ils se devaient de l’être davantage.

  • « Hommage : Jean-Marie Pelt et les flambeaux de notre vie », Johannes Hermann, Revue Limite, 24 décembre 2015 (lire en ligne)


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