Intimité

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L'intimité réfère généralement au sentiment d'association personnelle proche avec autrui. Elle se rapporte à une connexion familière et affectivement très étroite avec d'autres en résultat à un certain nombre d'expériences communes. L'intimité véritable demande des échanges, de la transparence, de la réciprocité et incidemment une certaine vulnérabilité.

Littérature[modifier]

Manifeste[modifier]

René Crevel, Note en marge du jeu de la vérité, 1934[modifier]

Dans la jungle, de lui-même l’explorateur se rit des pièges à loup dissimulés derrière les broussailles intimes. D’un saut, il franchit le fossé entre ce qui a été et ce qui, selon ses rêves, eût dû être. Il y a excès plutôt que défaut de franchise.
  • « Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 21


Roman[modifier]

Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La nouvelle Héloïse, 1761[modifier]

Il y a au premier étage une petite salle à manger différente de celle où l'on mange ordinairement, laquelle est au rez-de-chaussée. [...] Les simples hôtes n'y sont point admis, jamais on mange quand on a des étrangers ; c'est l'asile inviolable de la confiance, de l'amitié, de la liberté. C'est la société des cœurs qui lie en ce lieu celle de la table ; elle est une sorte d'initiation à l'intimité, et jamais il ne s'y rassemble que des gens qui voudraient n'être plus séparés. Milord, la fête vous attend, et c'est dans cette salle que vous ferez ici votre premier repas.
  • Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967  (ISBN 2-08-070148-7), partie V, Lettre II à milord Edouard, p. 410


Vladimir Nabokov, L'Enchanteur, 1939[modifier]

A la tasse de thé qu'elle lui versa elle ajouta une touche délicate d'intimité ; dans les récits fortement détaillés de ses diverses indispositions elle réussit à infuser tant de romantisme qu'il put à peine résister à la tentation de lui demander quelque chose de grossier.
  • L'enchanteur (1939), Vladimir Nabokov (trad. Gilles Barbedette), éd. Seuil (Points), 1986, p. 41


Virginia Woolf, Les Vagues, 1952[modifier]

Ils parlent à présent sans se donner la peine de finir leurs phrases. Ils ont une langue intime comme celle des amants. Une brute impérieuse s'empare d'eux. Les nerfs tressaillent dans leurs cuisses. Leur cœur bat et cogne dans leur poitrine. Susan serre très fort son mouchoir. Des flammes dansent dans les yeux de Jinny.