Fatos Kongoli

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Fatos Kongoli, à Zurich, en mars 2006

Fatos Kongoli est un écrivain albanais né à Elbasan en 1944. D'abord professeur de mathématiques, il assouvit plus tard ses pulsions littéraires en rejoignant le milieu culturel tiranais en 1977. Ce n'est qu'à la chute du régime communiste qu'il se met à l'écriture, les quarante années de dictature lui servant entre autres de matériau pour ses romans.


Le paumé (I humburi, 1992)[modifier]

[D]ans les écoles de banlieue, battre les élèves était une pratique tacitement admise, les instituteurs sachant qu'aucun parent ne viendrait se plaindre. On pouvait taper à loisir ; il suffisait de veiller à ne laisser aucune marque apparente. Si je passai quatre ans sans recevoir de coups, ce fut par simple chance : j'étais tombé sur une institutrice dépourvue de ce vice.
  • Le paumé, Fatos Kongoli (trad. Christiane Montécot et Edmond Tupja), éd. Payot & Rivages, 1997, p. 13


Si l'on pouvait connaître l'heure de sa mort, paraît-il, on creuserait sa tombe de ses propres mains.
  • Le paumé, Fatos Kongoli (trad. Christiane Montécot et Edmond Tupja), éd. Payot & Rivages, 1997, p. 83


J'eus honte de moi. Désormais, je le sentais, j'allais errer entre la vie et la mort, ni mort, ni vif [...] En franchissant ce seuil, je sentis que ma raison la plus convaincante de m'accrocher à la vie était mon incapacité à la quitter [...] Il était dit, sans doute, que je devais vivre dans une médiocrité banale parmi la lie des banlieues, que je serais condamné, dans les années à venir, à revivre les souffrances et les tragédies des autres. La mort est un sommeil éternel. Être un mort vivant, c'est subir un éternel supplice.
  • Le paumé, Fatos Kongoli (trad. Christiane Montécot et Edmond Tupja), éd. Payot & Rivages, 1997, p. 171