Aristocratie

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Une aristocratie est un régime politique dans lequel le pouvoir est officiellement détenu par une élite. On désigne également par aristocratie les membres de cette élite, que ce soit les nobles, les notables ou les riches, une nomenklatura, des élus, ou tout autre forme d'élite visible ou cachée.

Littérature[modifier]

Jules Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques, 1874[modifier]

Il était profondément aristocrate. Il ne l’était pas seulement de naissance, de caste, de rang social ; il l’était de nature, comme il était lui, et pas un autre, et comme il l’eût été encore, aurait-il été le dernier cordonnier de sa ville. Il l’était encore, comme dit Henri Heine, « par sa grande manière de sentir », et non point bourgeoisement, à la façon des parvenus qui aiment les distinctions extérieures. Il ne portait pas ses décorations. Son père, le voyant à la veille de devenir colonel, quand s’écroula l’Empire, lui avait constitué un majorat de baron ; mais il n’en prit jamais le titre, et sur ses cartes et pour tout le monde, il ne fut que « le chevalier de Mesnilgrand ».


François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, 1848[modifier]

L'aristocratie a trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges, l'âge des vanités ; sortie du premier, elle dégénère dans le second et s'éteint dans le dernier.


Pierre Drieu La Rochelle, L'homme à cheval, 1943[modifier]

Il y avait une belle et forte idée dans ce rapprochement de l’homme et de la femme, des deux parties de la nation. Mais le Père Florida veillait. Et ce n’est jamais en vain qu’une femme est une femme du monde, comme vous dites dans votre singerie de Paris. Qu’est-ce qu’une femme du monde ? C’est la fille d’une aristocratie battue, décapitée. En cette année 1868, cela est plus vrai que jamais. Cela est vrai depuis 1792. Les aristocrates de par le monde sont des décapités qui marchent par habitude. Voilà ce que sont vos grands, Florida, voilà sur quoi s’appuie l’Église, voilà ce qu’appuie l’Église. Mais peut-être que le pape et les cardinaux sont eux-mêmes des décapités. Cela se saura un jour, dans deux ou trois siècles.


Guy de Maupassant, La Vie errante, 1890[modifier]

La Côte italienne

On éprouve à Gênes ce qu’on éprouve à Florence et encore plus à Venise, l’impression d’une très aristocrate cité tombée au pouvoir d’une populace.
Ici surgit la pensée des rudes seigneurs qui se battaient ou trafiquaient sur la mer, puis, avec l’argent de leurs conquêtes, de leurs captures ou de leur commerce, se faisaient construire les étonnants palais de marbre dont les rues principales sont encore bordées.

  • La Vie errante, Guy de Maupassant, éd. P. Ollendorff, 1890, La Côte italienne, p. 34